Premiers bombardements

Observations et photographies

Premiers duels aériens

Tirer à travers l'hélice

Premier avion sans pilote

 Tir à travers l'hélice

En mai 1914, Raymond Saulnier dépose un brevet portant sur un dispositif de tir synchronisé avec l'hélice, mais ce système se révèle peu fiable.

Saulnier R Tir Helice 1914  

Le constructeur se rabat alors sur un procédé moins ambitieux alliant une certaine synchronisation et un blindage de la partie de l'hélice située face à la sortie d'une mitrailleuse Hotchkiss. Certaines balles passent, les autres s'écrasent contre le blindage. Pour viser, il suffit de pointer l'avion lui-même.
C'est avec la collaboration de Roland Garros, pilote à la MS.23, qu'il perfectionne ce dispositif et le rend opérationnel sur un Morane-Saulnier Type N. Ce dispositif monté sur un MS L Parasol permet au pilote de remporter trois victoires du 1er au 18 avril sur le front Nord. Mais le 19 avril 1915, Garros, touché par des Territoriaux bavarois affectés à la défense des voies, est contraint de se poser derrière les lignes allemandes au nord de Courtrai. Une balle ayant atteint le moteur, il parvient à incendier son avion après s'être posé et s’échapper avant d’être finalement fait prisonnier, mais son arme de bord peut tout de même être inspectée et sa particularité attire la curiosité des Allemands: placée sur l'aile dans le champ de vision du pilote, elle tire dans l’axe de l’avion, entre les pales de l’hélice qui sont protégées par un déviateur.

Le système est envoyé à Fokker qui travaillait sur le même sujet. Avant la guerre, deux brevets ont déjà été déposés en Allemagne, décrivant un système d'entraînement de l'arme par un moteur propulsif (Euler en 1912) ou sa synchronisation avec un moteur rotatif, l'arme étant commandée au pied par le pilote (Franz Schneider en 1913, que l'on peut considérer comme l'inventeur du principe).
Le hollandais est chargé d’évaluer la mitrailleuse de Garros pour l'adapter aux appareils allemands, mais les balles de la mitrailleuse allemande fabriquées à partir d’un alliage en chrome, nickel et métal s’avèrent trop dures : suivant la consistance du déviateur, elles ricochent et occasionnent des accidents, ou elles transpercent et endommagent l’hélice.
Il parvient à mettre au point un tir synchronisé à travers l'hélice d'une grande fiabilité avec une mitrailleuse Parabellum. Le crantage entre le moteur et la détente permet le déclenchement du tir, tandis que le système pneumatique joue sur la pression des gaz dans le moteur qui agit sur la détente de l’arme en réglant ainsi sa cadence (Brevet du 12.06.1916). Son système s’impose pour sa fiabilité auprès des autres constructeurs et motoristes et met en action jusqu’à 3 mitrailleuses fixes.
Ce système est installé sur un monoplace d’avant-guerre sous la désignation Fokker M.5K/MG (MG pour Maschinengewehr; mitrailleuse), puis sur un Fokker E I. Quand il apparaît à l'été 1915, le Fokker E I manque de puissance avec son moteur Oberursel de 80 ch, mais le 1er août, Immelmann remporte sa première victoire avec le nouveau système. Rapidement des modèles améliorés, E.II, mais surtout E.III à partir de décembre, entrent en ligne, équipés d'un Oberursel rotatif de 100 ch et de deux mitrailleuses Parabellum ou Maxim.
L’ère du "fléau des Fokker" débute, servie par de remarquables pilotes tels Oswald Boelcke et Max Immelmann. Chaque avion de reconnaissance doit être dorénavant escorté par plusieurs chasseurs. La tactique d'emploi du chasseur est identique en Allemagne et en France. Les Fokker patrouillent à deux recherchant les ennemis isolés, ou escortent les avions de reconnaissance Aviatik. Coté français, les Voisin utilisés pour les missions de bombardement sont trop lents et trop vulnérables face à ces redoutables chasseurs. Il en va de même pour les avions d'escortes. Les pertes françaises augmentent alors dans de telles proportions que le bombardement de jour est arrêté. A partir de juillet 1915, les missions sont accomplies de nuit au détriment de la précision. L'intensité des attaques baisse. Même si les allemands n'engagent les Fokker qu'à l'intérieur de leurs lignes pour garder le secret du tir synchronisé, la chasse détient un avantage majeur qui met les Français et les Anglais en position d'infériorité.
Un appareil allemand est à son tour capturé le 8 avril 1916, révélant le secret au alliés et leur permettant de le copier.

Références:

L’AVIATION ALLEMANDE
http://www.stratisc.org/EAN_5.htm

LA BATAILLE AÉRIENNE DE VERDUN
http://www.stratisc.org/EAN_4.htm

Deux prototypes originaux de chasseurs d’Armand Dufaux pour l’armée française (1915-18)
http://www.pionnair-ge.com/spip1/spip.php?article35

 

 

 

Tir à travers l'hélice

Expériences de Garros-1914

Références

Illustrations