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LARROUIL Charles, Louis


Né le: le 25/01/1889 à 35000 RENNES
MPLF en déportation le 02/05/1945 à MAUTHAUSEN, Autriche
Profession avant la mobilisation: Ingénieur

Breveté n° 3293 le 26/04/1916 par École de Chartres, ACF n° 3621 le 08/06/1916 sur Farman
Parcours:
Affectations: F 20
Pilote

 Larminat Paul de Larminat Paul de

 

Lareinty Honoré de F 20

LARROUIL Charles Louis

 LARROUIL Charles Louis
Né le 25 janvier 1889 à Rennes,
N° matricule au recrutement : 1825
Ingénieur de profession
fils de Charles Jean Baptiste et de feue Marie Louise Aimée GAUMICHON, domiciliés au 66 rue de l'Alma à Rennes.
Il effectue son service entre octobre 1910 et septembre 1912 au 1er régiment du Génie.
Passé dans la réserve, il est affecté au bataillon du Génie de Versailles. Il passe au 1er Groupe d'aérostation, le 1er janvier 1914.
Rappelé sous les drapeaux par la mobilisation générale du 2 août 1914, il arrive au corps le lendemain 3 août 1914.
Il passe au 2e Groupe d'Aviation dès le 7 août 1914, aux Armées le dit jour. Nommé caporal le 12 août 1914, puis sergent le 20 juin 1915.
Evacué le 29 août 1915 pour "paratyphoïde" - zone des armées jusqu'au 6 septembre 1915. Evacué sur l'intérieur, le lendemain 7 septembre. Il est en convalescence du 30 septembre au 1er novembre 1915.
Il passe au 2e Groupe d'Aviation comme sergent instructeur, le 2 novembre 1915.
Il passe au 1er Groupe d'Aviation à Dijon, le 1er décembre 1915.
Aux Armées le 14 juillet 1916.
Il est nommé adjudant le 24 janvier 1917.
Il est évacué blessé le 24 mars 1917. Evacué hôpitaux jusqu'au 18 mai 1917. En convalescence du dit jour, 18 mai 1917 au 6 juin 1917. Dès le lendemain, 7 juin 1917, il regagne la zone des Armées. Promu sous-lieutenant à titre temporaire, le 15 septembre 1917. Il est promu sous-lieutenant à titre définitif le 15 mars 1918.
En congé sans solde du 16 avril 1918 au 2 août 1919 comme pilote réceptionnaire aux aéroplanes Voisin.
Il est mis en congé illimité de démobilisation, le 2 août 1919. Il se retire à Bois-Colombes, au n° 11, rue Paul-Déroulède.

 

Citations:

3e Armée Quartier Général, du 22 août 1915 :

"Depuis le début des hostilités, s'est montré d'un caractère intrépide et digne d'éloge. Le 9 août, a contraint un appareil ennemi a descendre dans ses lignes, et aussitôt après a livré combat d'une demi-heure, malgré deux enrayages de sa mitrailleuse avec un Aviatik, puissamment armé, a forcé celui-ci à piquer dans ses lignes. L'appareil a été ramené avec 7 éclats d'obus dans l'hélice."

2e Armée groupement F S.P. 122 du 5 - 10 - 1916 N° 129 :
"Pilote habile et énergique aussi brave que modeste. A livré le 28 juillet 1916, contre un avion ennemi, un furieux combat au cours duquel son appareil a été sérieusement endommagé."

3e Armée N° 285 du 28 mars 1917
"Le 16 mars 1917, chargé d'éclairer notre infanterie sur les mouvements de repli de l'ennemi a poussé sa reconnaissance à faible altitude, très en avant de nos premiers éléments. A atterri à proximité d'une ville que l'ennemi venait à peine d'évacuer pour permettre à son observateur d'y recueillir des renseignements de la plus haute importance."

MÉDAILLE MILITAIRE
(Pour prendre rang du 24 mars 1917.)
LARROUIL (Charles-Louis), matricule 15243, adjudant (réserve) du génie, pilote à l'escadrille F. 20 : pilote émérite, d'une intrépidité rare et d'une endurance inlassable, allant toujours au devant des missions Ies plus dangereuses que ni le canon ni les avions ennemis ne l'empêchaient de poursuivre. Grièvement blessé au cours d'une de ces expéditions, le 24 mars 1917.
La nomination ci-dessus comporte, en outre, l'attribution de la Croix de guerre avec palme.

 Témoignage de la libération de Nesle.

Quantité de villages étaient en feu et en voyant toutes les routes sautées, les voies ferrées disparues, on se rendait compte du recul en bon ordre des effectifs ennemis.
Tout était surprise et nos troupes avaient mission de ne pas s'engager sans renseignements.
De cette façon, depuis les premiers jours de la retraite, les troupes franco-anglaises étaient séparées du gros des Allemands par quelques kilomètres.
Le seul moyen d'opérer avec prudence et sûreté était de se servir de l'aviation. Les avions d'infanterie et ceux des escadrilles furent employées.
Le 18 mars, à 9 heures, j'étais commandé de liaison avec le sous-lieutenant R... comme observateur. Nous partons avec l'idée de faire du bon travail malgré un temps très couvert et des giboulées de grêle assez fréquentes.
Après une heure et demie de liaison avec quelques divissons d'infanterie qui attendaient nos renseignements, nous partons faire une longue reconnaissance en faisant des pointes très avancées au delà des villages en feu. Dans certains nous sommes salués par quelques "mausers". En revenant de Saint-Quentin, nous passons au-dessus de Ham, qui commençait à brûler.
Volant très bas et suivant la route nationale de Saint-Quentin à Roye, nous passons au-dessus d'un gros bourg qui avait été épargné par les Allemands.
Voyant le village assez grand, intact au milieu de tant de désolation que nous venions de survoler, notre attention se porte sur lui.
Pour m'assurer qu'aucun effectif ennemi n'est encore en possession de ce bourg, je fais quelques virages à 25 m. au-dessus. Au bout de quelques instants, nous voyons sue le toit d'une maison, un homme brandissant un drapeau tricolore. Après un moment, une foule d'habitants, se trouve dans les rues et sur la Grand'Place, agitant drapeaux et mouchoirs.
Le sous-lieutenant R..., n'ayant à ce moment que l'idée de rapporter au Quartier Général des renqeignements de la dernière heure, me demande si je veux atterrir.
A peine sa question terminée, je me pose à quelques mètres des maisons de Nesle, non sans avoir pris la précaution de mettre mon moteur au ralenti.
A peine descendu de mon avion, plus de 1.500 personnes accourent vers nous, ne voulant pas croire que nous croire que nous sommes Français.
Tous ces pauvres gens, fous de joie, nous portent en triomphe, les uns nous embrassent, les autres nous contemplent dans une attitude de prière. Le spectacle était d'une beauté sublime. Les enfants qui ne peuvent pas nous approcher posent des baisers sur les cocardes de mon appareil.
Le maire, qui avait été épargné, nous donne des renseignements très précieux sur la retraite de nos ennemis.
Nous étions en grande conversation quand, tout à coup, quatre cavaliers surgissent d'une vallée. Tous les habitants crient : "Des Uhlans !" et aussitôt marchant, les uns à reculons, les autres tête baissée, frôlant le sol, ils rentrent chez eux et nous laissent tous les deux sur le terrain.
Petite seconde d'affolement : mon observateur monte dans la carlingue, prêt à faire fonctionner sa mitrailleuse. Le maire nous avait signalé que des patrouilles ennemies passaient continuellement dans les environs.
Le sous-lieutenant R... prend ses jumelles ; il distingue tout simplement quatre "Tommys" qui n'osaient pasavancer. Les habitants ne connaissant pas que les Allemands avaient cru en voir dans l'uniforme kaki des cavaliers anglais.
Ajoutons que deux heures après, notre cavalerie entrait à Nesle et l'infanterie était fêtée par la population dans la soirée.

(Le Progrès de la Somme, édition du 20 août 1939)

 

 

Remerciements: Eric ABADIE, Lucien MORAREAU.