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SHD Vincennes

Gaillard de la Valdène, Jean de.

Né le : 2 septembre 1895 à Tresserve (73).

Mort le : 26 août 1977 à Lausanne (Suisse).

Profession avant la mobilisation : étudiant.

Passé à l'aviation en : novembre 1915.

Brevet militaire le : 17 janvier 1916.

Parcours : 3e régiment de dragons.

Affectations : MF 123, SPA 95.

5 victoires, 7 combats non homologués.

 

Pierre Marie Joseph Jean (prénom d’usage) de Gaillard de la Valdène naît le 2 septembre 1895 à Tresserve, en Savoie, dans une famille aristocratique, fortunée et royaliste. Le jeune garçon grandit dans les diverses propriétés de ses parents, à Bollène, Nice et Paris. Passionné par l’aviation naissante, il se destine à la nouvelle école d’aéronautique supérieure pour laquelle il entre en classe préparatoire.

La guerre contrarie ses projets. Jean de Gaillard de la Valdène s’engage alors au 3e régiment de dragons à Nantes. Il le quitte en décembre 1914 pour intégrer les écoles de pilotage de l’aéronautique. Mais, suite à une chute d’avion le 10 juin 1915 qui le blesse à la jambe et aux effets de son fort caractère, il est renvoyé dans son corps d’origine le 25 juillet 1915 pour raison disciplinaire, malgré le brevet de pilote civil sur Farman obtenu le 12 juillet 1915. De retour au 3e dragons, il y est réformé car sa blessure se révèle consécutive à une ostéomyélite, une déformation osseuse d’origine infectieuse. Il en faut plus pour le décourager. Le 24 novembre, il se réengage et parvient à convaincre les médecins, qui le dirigent vers les écoles de pilotage d’où il ressort brigadier et breveté, affecté à la MF 123 fin février 1916.

C’est une escadrille de bombardement du GB 4, très engagé dans les combats, dirigé par le capitaine Happe. Jean, dès sa première mission le 14 mars, va avec son mitrailleur abattre un avion ennemi. Happe le décore de la médaille militaire, et son combat à un contre quatre est mentionné dans le communiqué aux armées. Il se distingue à nouveau le 12 octobre 1916 en remportant deux victoires lors du raid sur Oberndorf contre un Fokker Eindecker et un biplace. Il est alors promu maréchal des logis mais lors d’un nouvel accident le 6 décembre, blesse de nouveau sa jambe déjà abimée.

Il ne revient au combat que le 15 avril 1917, dans une mystérieuse unité, le « Groupe 199 » peut-être une des dénominations du groupe Gouin, spécialisé dans les missions spéciales. Il s’y entend mal avec son chef qui le dégrade au rang de brigadier le 31 mai. De nouveau blessé à la jambe le 5 août, il finit à la BR 120, puis est muté dans la chasse à la SPA 95 durant l’été 1918, le grade de maréchal des logis retrouvé. Il y revendique neuf victoires dont deux seront homologuées, portant son tableau de chasse à 5 succès officiels et passant sous-lieutenant.

Démobilisé en novembre 1919, le jeune homme mène une vie mondaine. Il épouse une aristocrate en 1928, mais le divorce est rapide. Il rencontre alors la championne de tennis espagnole Lili Alvarez et l’épouse à Madrid en 1935 où, correspondante du journal britannique Daily Mail, elle rédige plusieurs articles durant la guerre d’Espagne. Une petite fille naît mais décède prématurément et le couple se sépare en 1939.

Quand survient la seconde guerre mondiale, il est mobilisé comme lieutenant de réserve, commandant en second de l’école élémentaire de pilotage d’Evreux. Muté à Etampes en avril 1940 dans l’inspection générale de la chasse, il est à Arras lors de l’invasion allemande et, se mêlant à l’exode, à Bayonne le 22 juin 1940 où il embarque vers Casablanca. Se trouve aussi à bord l’enseigne de vaisseau De Scitivaux, aviateur de l’aéronavale. Apprenant en mer l’armistice, les deux hommes convainquent le capitaine de mettre le cap sur Gibraltar pour y déposer des officiers polonais. Une fois arrivé, le navire se rallie à la France Libre dirigée localement par l’amiral Muselier. Ce dernier qui veut enrôler d’autres officiers français présents en Afrique du Nord y missionne Jean de Gaillard de la Valdène. Mais l’attaque britannique de Mers-el-Kébir ruine ses efforts... Il rentre à Gibraltar le 2 septembre, puis part deux jours plus tard vers l’Angleterre.

Farman F 40 du sous-lieutenant Jean-Pierre de Gaillard de la Valdène N° 2491. Escadrille 123.

C’est là qu’il s’engage dans la France Libre sous le pseudonyme de « Jean Lorraine », affecté à l’état-major de Muselier, avec le grade de lieutenant de vaisseau. Le général de Gaulle le désigne le 21 février pour représenter la France Libre aux USA, avec le
grade de capitaine de corvette. Il part pour l’Amérique en juin et juillet 1941, revient à Londres, et repart le 13 août avec le grade fictif de lieutenant-colonel, membre de la délégation du comité national français du général Valin.

Ce dernier le propose en janvier 1942 comme chef de la mission de la France Libre au Canada, mais De Gaulle le veut en Chine. L’intéressé refuse, ce qui provoque la colère du général. Refusant également de retourner à Londres, il est alors radié des Forces Aériennes Françaises Libres et finit la guerre aux USA, où il épouse une Américaine et fonde une famille. N’ayant reçu aucune décoration pour son action dans la France Libre, il se bat en justice pour que son grade de lieutenant-colonel soit reconnu, obtenant satisfaction en 1952 et réintègre les réserves de l’armée de l’Air avec le grade de commandant. A nouveau divorcé en 1960, il parcourt le monde et s’éteint à Lausanne le 26 août 1977.

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1

14 mars 1916

MF 123

MF 11

Aviatik C

Cernay

Avec soldat Georges Breton en mitrailleur

2

12octobre 1916

MF 123

Farman F 42 n°2491

Fokker E

Oberndorf

Avec soldat Pichon en mitrailleur

3

21 mai 1918

SPA 95

 

Avion d’observation

Le Quesnel

 

4

28 juin 1918

SPA 95

 

Biplace

Dommiers

 

5

3 août 1918

SPA 95

 

Biplace

Jonchery / Fismes

 

Chevalier de la Légion d'honneur et citation à l'ordre de l'armée du sous-lieutenant Jean Pierre Joseph Marie de Gaillard de la Valdène, pilote au 1er régiment d'aviation de chasse, en date du 16 juin 1920 : "Dans l'aviation de bombardement et dans l'aviation de chasse, a fait preuve d'un entrain, d'une ardeur au combat et d'un mépris du danger dignes de tous les éloges. Cinq victoires officielles. Quatre citations. Trois blessures."