Un prélude à la Grande Guerre : Les grandes manœuvres du Sud-Ouest en 1913
Yves Barjaud.
Académie toulousaine d’histoire et d’arts militaires. Août 1969
Constitution des unités et ordre de bataille.
Les Etats-majors et troupes participant aux grands manœuvres du Sud-Ouest forment deux armées opposées l’une à l’autre.
Les armées sont désignées par la première lettre du nom de leur commandant :
Armée P, commandée par le général Pau.
Armée C, commandée par le général Chomer
L’armée PAU constitue le parti BLEU, reconnaissable au manchon blanc porté sur le képi.
Elle comprend :
- Un Etat-Major d’armée ayant pour chef le colonel ANTHOINE
- Le 12ème Corps d’armée (Limoge)
- Le 18ème corps d’armée (Bordeaux)
- La première division d’Infanterie Coloniale
- Une brigade provisoire de Cavalerie
- Un groupe d’artillerie lourde
- Une compagnie télégraphique
- Le dirigeable « Fleurus »
- Trois escadrilles d’aéroplanes.
Le Parti Rouge est formé par l’armée CHOMER.
Sa composition est la suivante :
- Un état-major d’armée ayant pour chef le colonel DEMANGE
- Le 16ème corps d’armée (Montpellier) Le 17ème corps d’armée (Toulouse)
- La 6ème division de cavalerie
- Un groupe d’artillerie lourde
- Le dirigeable Adjudant « Vincent »
- Trois escadrilles d’aéroplanes.
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Service de l’Aéronautique :
Chaque armée dispose :
- D’une direction du Service
- D’un port d’attache de dirigeable.
Armée P : PAU
Armée C : ALBI
- De trois escadrilles d’avions
Armée P : AGEN
Armée C : TOULOUSE (Saint Cyprien)
- De 8 officiers observateurs : trois pour le dirigeable, cinq pour les avions.
- D’un parc d’armée
- D’une réserve de ravitaillement
Le Général HIRCHAUER, inspecteur permanent de l’aéronautique militaire assiste aux manœuvres.
Les reconnaissances au-dessus des troupes ennemies doivent être effectuées à des hauteurs supérieures à 1.000 mètres (avions), 1.500M (DIRIGEABLES). Il ne doit pas être tenu compte des renseignements obtenus à des altitudes inférieures. Recommandation nouvele : Les troupes terrestres doivent se défiler aux vues des reconnaissances aériennes.
Les escadrilles rejoignent Agen et Toulouse par la voie de l’air. La presse parle longuement de ces voyages aériens, nouveaux à l’époque, et qui ne sont pas sans risques. Le 3 septembre un avion est détruit à l’atterrissage à Limoges et un autre endommagé à son arrivée à Toulouse. Le 6, nouvel accident à Limoges.
Durant les manœuvres, deux accidents sont à remarquer : le 9 septembre à Albi, le dirigeable « Adjudant Vincent » en effectuant une descente sur son terrain blesse sept aérostiers dont un gravement. Enfin, le 14, le déjà célèbre Brindejonc des Moulinais fait un atterrissage forcé, en « cassant du bois », à Brignement.
Au moment de la critique, le commandement se déclare satisfait du travail des observateurs, mais, par contre, il fait grief aux pilotes d’un certain panache pernicieux pour le matériel.