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Vialet, Marcel. Né le : 21 août 1887 à Lyon (69). Mort le : 21 septembre 1925 à Briançon (05). Profession avant la mobilisation : industriel. Passé à l'aviation le : 23 janvier 1915. Brevet militaire le : 30 juillet 1915. Parcours : 7e cuirassiers, 2e dragons, 10e cuirassiers. Affectations : C 53, N 67. 8 victoires, 7 combats non homologués. Pierre Marcel Vialet naît le 21 août 1887 dans le 3e arrondissement de Lyon où son père est un simple commis des postes mais qui va en devenir inspecteur général. Il peut offrir une solide éducation à son fils qui prend le prénom d'usage de Marcel, et qui obtient le baccalauréat. Le jeune homme effectue son service militaire de 1908 à 1910 dans trois régiments différents. Il suit ensuite une formation pour devenir capitaine au long cours et embarque à Marseille le 20 août 1912 sur le paquebot « Océanien » de la Compagnie des Messageries Maritimes, pour l’Extrême Orient. Il abandonne la navigation pour le commerce : au mois de mars 1914 il est domicilié à Moscou, exerçant la profession d’industriel, et travaillant pour le compte d’un de ses oncles.
Quand survient la déclaration de guerre, il rejoint la France via la Mer Noire et échappe de peu à l’internement par les Turcs encore neutres. Incorporé au 7e régiment de cuirassiers de Lyon, il gagne immédiatement le front le 15 août 1914 pour y combattre dans divers régiments de cavalerie (2e dragon, 10e cuirassier) en participant à la bataille de Charleroi. Pendant la retraite il est blessé au mollet par une balle de mitrailleuse le 2 septembre 1914, mais participe à la bataille de la Marne. Il est de nouveau blessé le 24 octobre 1914 sur l’Yser par un éclat d’obus dans les reins ainsi qu’un coup de baïonnette. Il demande alors à passer dans l’aviation en janvier 1915. Il rejoint Dijon puis l’école de Pau d’où il sort breveté, et affecté à un poste de pilote convoyeur. Ce n’est que le 21 février 1916, sur sa demande, qu’il peut rejoindre le front de Verdun à l’escadrille C 53, avec le grade de brigadier et 370 heures de vol à son actif. Il contribue à descendre un avion ennemi avec son mitrailleur le 8 mars 1916, ce qui constitue sa première victoire qui lui vaudra une citation et le grade de maréchal des logis. Lors d’un combat contre deux Fokker Eindecker le 28 avril 1916, il descend l’un d’eux mais est lui-même descendu par le second qui se trouve être piloté par l’as Oswald Boelcke. Il parvient avec son mitrailleur à regagner les lignes françaises. Il sera descendu une troisième fois le 2 mai 1916, avant de passer dans la chasse le 24 juin 1916 à l’escadrille N 67. Aux commandes d’un Nieuport 16, le 6 août 1916 il réalise l’exploit d’abattre deux avions ennemis lors de la même sortie. Cela lui vaut la Légion d'honneur et une belle frayeur. Parti récupérer une mitrailleuse Parabellum comme trophée, il est pris sous le feu des mitrailleuses allemandes avant de pouvoir rentrer en rampant. Ayant obtenu sa 5e victoire aérienne le 25 septembre 1916, il connaît la célébrité en étant cité au communiqué aux armées du 2 octobre 1916. Il remporte sa 7e victoire en décembre 1916 et quitte le secteur de Verdun en étant promu sous-lieutenant le 23 décembre 1916. En 1917 il est retiré des combats pour être affecté au Service de Fabrication des Avions, un poste qui lui permet de chasser sur les lignes aux commandes des nouveaux appareils, faisant des allers et retours entre l'arrière et le front à l’escadrille N 67. C’est à ce moment qu’il abat sa 8e et dernière victime le 9 février 1917. Il est détaché dans une escadrille du Royal Flying Corps sur Sopwith Pup au mois de mai 1917 où il obtient trois nouvelles victoires aériennes, mais qui ne seront pas reconnues par les autorités françaises. Pilote réceptionnaire chez Morane Saulnier en septembre 1917, il a des problèmes de santé au début de l’année 1918 et est radié des contrôles du Groupement des Divisions d’Entrainement le 31 janvier, son parcours exact pour la fin de la guerre n’étant pas connu. Démobilisé, il reprend ses affaires à l’étranger et s’installe en Indochine. Celles-ci semblent péricliter puisqu’il rentre en France en 1922 et démissionne de son grade de sous-lieutenant de réserve pour s’engager dans l’armée au 35e régiment d’aviation en tant que sergent-pilote. Il sert au Maroc dans la campagne du Rif le 1er avril 1923 malgré une sérieuse dégradation de son état de santé. Il est néanmoins promu sergent-major le 1er avril 1924, puis adjudant le 1er juillet suivant, et rentre du Maroc le 23 août 1924. Sa dernière appréciation mentionne : « Fatigué physiquement et moralement, aurait tendance à chercher un réconfort au fond du verre. Ne pilote plus d'une façon suivie ». Il renouvelle son engagement pour deux nouvelles années le 5 décembre 1924 et est affecté au 34e régiment d'aviation dans la région parisienne, avec le grade de sous-lieutenant qu'il retrouve à titre définitif. Malgré l’opposition de son père, l’armée donne un avis favorable à son mariage après enquête de moralité sur l’intéressée qui vit à Paris où elle exerce la profession de manucure. Mais le mariage n'aura pas lieu : admis à l’hôpital de Briançon au mois de juillet 1925, Marcel Vialet y expire le 21 septembre suivant. Son décès sera annoncé dans les pages intérieures de la presse nationale, signalant la mort d'un grand as de guerre.
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