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Vial, Gaston. Né le : 27 décembre 1891 à Val d’Ajol (88). Mort le : 10 janvier 1982 à Val d’Ajol (88). Profession avant la mobilisation : mécanicien aéronautique. Passé à l'aviation le : octobre 1912. Brevet militaire le : 22 juillet 1915. Parcours : 62e d’artillerie. Affectations : BL 9, MS 3 comme mécanicien, et pilote à la MF 29, N 315, SPA 152. 8 victoires, 2 combats non homologués.
Del, Antoni, Gaston (prénom d’usage) Vial nait le 27 décembre 1891 à Val d’Ajol, une commune des Vosges où son père exerce la profession de cafetier et possède un petit hôtel-restaurant. Le jeune garçon grandit dans un milieu plutôt aisé avec ses trois sœurs, et, s’il perd son père assez jeune, se montre doué pour l’école en obtenant son certificat d’études. A son entrée dans la vie active, il devient mécanicien d’aviation dans la société Blériot et voyage à ce titre en Angleterre pour des livraisons d’appareils. Fin 1912 il doit effectuer son service militaire et se retrouve incorporé comme soldat au 62e régiment d’artillerie d’Epinal d’où il est muté en raison de ses compétences dans l’aéronautique militaire comme mécanicien. Il s’y trouve toujours quand éclate la guerre, servant comme mécanicien à l’escadrille BL 9 d’Epinal pendant les huit premiers mois du conflit avant d’être muté à la MS 3 au mois de mars 1915. Il y reste peu de temps : le mois suivant, il part en école de pilotage où il obtient dès le mois de juillet 1915 son brevet, ce qui est plus une simple régularisation administrative car il a déjà appris à piloter en escadrille. Promu au grade de caporal, il se porte volontaire pour l’escadrille MF 29 stationnée près de Belfort qu’il rejoint le 24 août 1915, une affectation des plus dangereuses car dirigée par l’inflexible capitaine Happe qui organise coûte que coûte des raids de bombardements sur l’Allemagne malgré la menace de la chasse. Avec son mécanicien Nepveu, Vial effectue plusieurs sorties sur la forêt Noire ou la vallée du Rhin en bravant à chaque fois la chasse ennemie, la DCA ou la panne mécanique synonyme de capture. Promu sergent, puis adjudant, il va remporter avec son mécanicien sa première victoire homologuée le 23 juillet 1916. Après une année et demie à effectuer des raids de bombardement, il passe dans la chasse au mois de mars 1917 en rejoignant un détachement de chasse sur Nieuport rattaché au GB 4 de Happe, puis est muté en août 1917 à l’escadrille N 315 de défense de Belfort. Il y remportera 3 victoires officielles en février, mars et mai 1918, avant de rejoindre l’escadrille SPA 152 en juin. Cette escadrille où sert le célèbre Bourjade, inclue dans le GC 22, quitte immédiatement le secteur des Vosges pour faire face aux dernières offensives allemandes dans la région de Reims, puis participer aux contre-offensives françaises en Champagne. Gaston Vial, promu au grade de sous-lieutenant, y termine la guerre avec un total de 8 victoires homologuées. Toujours mobilisé en 1919, sa motivation pour demeurer dans l’armée est nulle et il la quitte en 1920, se retirant à Paris. C’est là qu’il fonde avec l’as Madon un garage à Paris dont il poursuit l’exploitation après le départ de ce dernier et ce jusqu’en 1929 où il dirige une société de fabrication de radio installée à Londres, puis s’établit à son compte en 1932 en déposant un brevet d’appareil automatique de prise de vue de cinéma parlant. Mais il vend vite son brevet pour changer de vie : ayant perdu successivement sa mère et sa sœur ainée, il revient s’installer dans son village natal reprendre l’affaire hôtelière de ses parents pour y aider ses deux sœurs cadettes. Parallèlement, il ouvre un garage à Belfort puis en 1936 s’établit à Nice où il gère deux garages et un cinéma Mais en 1937, avec la montée de la menace d’outre Rhin, il demande à l’armée de l’Air à servir en situation d’activité, ce qui est accepté en mai 1937. Il est alors lieutenant de réserve mais s’étant désintéressé de l’aviation et n’ayant pas fait la moindre période d’entrainement, sert dans le cadre sédentaire, ce qui semble lui convenir. Promu au grade de capitaine, il se voit confier la responsabilité de la Compagnie de Munitions n°5 le 27 août 1939, la veille de la seconde guerre mondiale. Il occupe ce poste durant toute la campagne de 1939-1940, un poste sans relief particulier mais essentiel au fonctionnement de l’armée de l’Air, et pour lequel il est très bien noté par ses supérieurs pour le rendement qu'il obtient de ses hommes. Pris dans la débâcle, il est démobilisé à Montpellier le 30 août 1940. Ne pouvant revenir dans sa commune natale du Val d'Ajol car celle-ci se trouve dans la zone annexée par l'Allemagne, il va devenir un réfugié logé au centre de regroupement de Villodène (une usine désaffectée) à Montpellier le 29 novembre 1940. Il reprend du service après le débarquement des alliés en Provence à la même fonction en étant affecté le 15 novembre 1944 à l’Air Dépot Group français, devenu le 61st ADG. Remontant le sillon rhodanien avec les troupes françaises, il est de retour de son Alsace natale durant l'hiver 1944-1945 et notamment à Strasbourg où il assure le contrôle, le triage et le transit d’environ 750 wagons de matériels divers constituant le ravitaillement du 61st Air Depot Group, étant promu au grade de commandant le 25 mars 1945 tout en étant très bien noté par sa hiérarchie. Il finit la guerre en Allemagne occupée. Démobilisé le 1er mars 1946, il se retire d'abord à Paris puis sur la commune de St André, dans les Basses-Alpes, où il reprend des activités professionnelles jusqu'à sa retraite qu'il va passer dans sa commune natale du Val d'Ajol. C'est là qu'il quitte ce monde à l'âge de 91 ans, le 10 janvier 1982.
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