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Ruamps, Laurent. Né le : 14 février 1897 à St Germain du Bel Air (46). Mort le : 27 juillet 1972 à St Germain du Bel Air (46). Profession avant la mobilisation : minotier. Passé à l'aviation le : 11 janvier 1916, conducteur. Brevet militaire le : 26 janvier 1917. Affectations : N 87 10 victoires, 6 combats non homologués. Laurent, Baptiste, Firmin Ruamps voit le jour le 14 février 1897 dans la commune de Saint-Germain-du-Bel-Air, dans le Lot, où son père est le meunier du village, habitant au moulin de Finoul. Le jeune homme commence très tôt à travailler au moulin de son père ; quand éclate la guerre il n’est âgé que de 17 ans et n’a pas effectué son service national.
Il n’effectue aucune démarche particulière pour s’engager et se fait mobiliser avec sa classe d’âge le 12 janvier 1916, se trouvant affecté comme soldat conducteur sur la base aérienne de St-Cyr (Versailles) où il passe près de sept mois à manipuler et transporter des pièces détachées d’appareils. Il se porte alors volontaire pour devenir pilote et sa demande finit par être acceptée au mois d’octobre 1916, quand il part dans les écoles de pilotage dont il revient breveté et promu au grade de caporal. Il est alors affecté à l’escadrille N 87 le 17 mai 1917, une unité basée à Toul en Lorraine dans un secteur calme où les combats sont plus rares et l’équipement des unités qui y sont stationnées jugé non prioritaire : la N 87 est ainsi équipée de chasseurs Nieuport 24, qui sont quelque peu dépassés face à l’aviation allemande. Malgré ces limitations, Ruamps démontre vite des talents de chasseur en remportant une première victoire homologuée le 21 août 1917. Promu au grade de sergent, il lui faudra attendre le 4 janvier 1918 pour remporter son second succès qui lui vaut une nouvelle promotion au grade d’adjudant. Rééquipé sur SPAD VII au mois de mars 1918, il remporte de nouvelles victoires, puis termine la guerre en Champagne quand la SPA 87 aura été regroupée avec les SPA 38, 92 et 152 pour former le GC 22. Il compte officiellement 7 victoires homologuées à l’armistice, mais il va se battre pour se faire homologuer trois autres de ses succès après l’armistice (une le 9 mars, et deux autres le 27 mars). Du fait des homologations tardives, il n’a pas été cité dans le communiqué aux armées comme il est d’usage pour les pilotes ayant atteint l0 victoires, celui-ci cessant de paraître à l’armistice. Ce tableau de chasse lui ouvre une carrière dans l’armée d’active. Quittant son escadrille le 8 août 1919, il obtient le grade d’adjudant-chef et est affecté au 34e régiment d’aviation du Bourget (5e groupe, 9e escadrille), se rengageant année après année. Il se marie en 1922 et devient père de famille l’année suivante. Septembre 1924 est le point culminant de sa carrière d’aviateur puisqu’il participe avec éclat au rallye d’avions de tourisme sur un Potez XIII de 50 HP, ce qui lui vaut une lettre de félicitations du sous-secrétaire d’état à l’aviation militaire et aux transports aériens Laurent-Eynac. Connaissant divers postes et étant promu au grade de sous-lieutenant en 1937, il sombre dans l’alcoolisme en 1938 comme le déplore le commandant de la base de Chartres où il est affecté. La machine administrative étant ce qu’elle est, il n’est pas renvoyé, mais balloté d’une affectation à une autre entre deux congés maladie. Il est en traitement pendant la débâcle et évacué à Tarbes. Il y reste jusqu’à la fin de l’année 1940 où il est mis en congé d’armistice et se retire dans son village natal de St-Germain-du-Bel-Air dans le Lot qui est situé en zone libre. Le 1er novembre 1941, il est officiellement mis à la retraite. Il semble que ses problèmes d’alcoolisme s’améliorent durant l’occupation, car il intègre la résistance locale le 1er mars 1944 comme agent de liaison et de renseignement. Nommé chef technique de compagnie par décision du comité départemental du Lot le 7 juin 1944, il héberge également des réfractaires du STO. Son fils Jacques âgé de 20 ans est à cette époque dans le maquis, Laurent Ruamps le seconde de son mieux dans toutes ses actions. Dès la libération du Lot, il rejoint la 25e compagnie de l’air de Cahors, puis est rappelé à l’activité à l’école des spécialistes du Bourget le 2 mars 1945. Il est muté un mois plus tard au centre d’instruction météorologique, où il demande à servir sous contrat de 3 mois renouvelable. Son chef d’unité, constatant l’alcoolisme de son subordonné, rend un avis extrêmement défavorable à cette demande, qui ne sera pas accordée. Laurent Ruamps est démobilisé le 11 mars 1946. Il se retire alors dans son village natal où il finit ses jours le 27 juillet 1972 à l’âge de 75 ans.
"Albatros CXII" abattu à Pagny-sur Meuse le 21 aout 1917, vraisemblablement par le sous-lieutenant Jean DEHESDIN et le caporal Laurent RUAMPS. (Pays de France , 6/9/17) (Remerciements Alain Fouillade)
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