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La Guerre Aérienne Illustrée

Quette, Charles.

Né le : 19 mai 1895 à Paris.

Mort le : 5 juin 1918 à Vierzy (02) au combat.

Profession avant la mobilisation : apprenti-mécanicien.

Passé à l'aviation le : 1er juillet 1915 comme mécanicien.

Brevet militaire le : 17 mars 1917.

Parcours : 89e infanterie.

Affectations : N 38, C 64, N 62.

10 victoires, 2 combats non homologués.


Charles, Alfred Quette naît le 19 mai 1895 dans le 19e arrondissement de Paris dans une famille des classes laborieuses de la capitale, son père étant cordonnier et sa mère cartonnière. Le jeune garçon devient apprenti-mécanicien et n’a pas encore effectué son service militaire quand éclate la guerre.

Appelé le 19 décembre 1914, il est incorporé comme soldat au 89e régiment d’infanterie de Paris et est envoyé au front, mais le jeune homme se montre rétif à la discipline. Manquant à plusieurs appels, il est déclaré déserteur le 31 mars 1915 mais il se présente de lui-même à son unité trois jours plus tard. Il passe alors en conseil de guerre et est condamné à 2 ans de travaux publics pour désertion à l’intérieur en temps de guerre et usage de fausse permission. Restant à son régiment, les besoins en mécaniciens dans l’aéronautique militaire font qu’il y est muté le 1er juillet 1915, et, après un passage en école, est affecté le 24 octobre 1915 à l’escadrille N 38. Bien que mécanicien, il effectue des vols comme mitrailleur sur les Nieuport biplace, dans lesquels il va se battre avec courage ce qui lui vaudra deux citations et une réhabilitation de sa condamnation.

Mais il va replonger dans les ennuis… Après un séjour dans un hôpital bordelais en octobre 1916 pour un poignet cassé, il s’octroie une nouvelle permission dans la capitale et est déclaré déserteur le 23 décembre 1916, arrivant en retard à son escadrille. Cependant les aviateurs sont bien plus tolérants de ces libertés que les fantassins et l’affaire n’a aucune suite, car il part immédiatement à l’école de tir de Cazaux, puis en école de pilotage d’où il sort en étant affecté dans la chasse à l’escadrille N 62 qu’il rejoint le 11 juin 1917 avec le grade de caporal.

Immédiatement il affirme ses talents de pilote de chasse en remportant sa première victoire le 22 juillet 1917, après un dur combat tournoyant. Promu sergent, il augmente rapidement ses succès en remportant 4 autres victoires en septembre. Promu adjudant en janvier 1918, il remporte son 6e succès en mars au moment des offensives allemandes et se distingue en étant le premier pilote à repérer l’emplacement de la « Grosse Bertha », la pièce d’artillerie à longue portée qui bombarde Paris, et qui sera neutralisée par un bombardement aérien. Il remporte 3 nouvelles victoires en mai et une autre le 4 juin, sa 10e homologuée mais il tombe en combat aérien contre des Fokker D.VII le lendemain. Le jour suivant arrive à l’escadrille une lettre l’informant de sa promotion au grade de sous-lieutenant, tandis que le communiqué aux armées l’honorera de manière posthume le 8 juillet 1918.


18 septembre 1915. Citation à l’armée. Quette Charles, matricule 3681, soldat de 2e classe, mécanicien, service aéronautique : ayant eu un doigt complètement arraché par une hélice, alors qu'il réarmait sa mitrailleuse enrayée au cours d'un tir en vol, a montré sa main mutilée à son pilote en souriant et a continué à tirer en faisant ainsi preuve d'un courage et d'une énergie qui ne se sont pas démentis un seul instant.

Citation à l’ordre de l’Armée du Sol. Charles Alfred Quette mitrailleur à l'escadrille C 64, en date du 12 juillet 1916 : "Mitrailleur en avion, volontaire pour toutes les missions périlleuses. Le 3 janvier 1916 n’a pas hésité à monter en plein vol sur le plan inférieur de son avion pour rattacher une fiche magnéto qui s’était détachée, permettant ainsi à son pilote de continuer sa mission. Le 2 juillet 1916, son pilote ayant été blessé au cours d’un combat et contraint d’atterrir par suite de l’arrêt des moteurs, n’a cessé de l’encourager et de le ranimer pendant la descente de l’avion. Par ses exhortations et ses conseils a aidé son pilote à repasser nos lignes et à atterrir normalement en arrière de nos tranchées".

1

22 juillet 1917

SPA 62

Avion

Lierval / Laval-en-Laonnois

Avec Sgt Etienne Mougeot

Médaille Militaire et citation à l'ordre de l'armée Cal Charles Alfred Quette, pilote à l'escadrille N 62, en date du 3 août 1917 : "Jeune pilote, plein de courage et de sang-froid. S’est distingué en maintes circonstances et a livré de nombreux combats au cours desquels son appareil a été atteint à plusieurs reprises par des projectiles ennemis. Le 22 juillet 1917, a abattu un avion allemand après un rude combat. Deux fois blessé et deux fois cité à l’ordre au cours de la campagne".

2

7 septembre 1917

SPA 62

Avion

NO. Réservoir

 

Citation à l’ordre de l’armée du Sgt Charles Alfred Quette, pilote à l'escadrille N 62, en date du 3 octobre 1917 : "Pilote remarquable d’audace et de bravoure. S’est distingué au cours de nombreuses rencontres ennemies. Le 7 septembre 1917, après un combat des plus durs, a réussi à abattre son adversaire.

3

10 septembre 1917

SPA 62

Avion

Filain (S. Laon)

 

4

22 septembre 1917

SPA 62

Avion

Courtecon / Courleu (vers Laon)

Avec Sgt Léon Blanc

Citation à l’ordre de l’Armée du Sgt Charles Alfred Quette, pilote à l'escadrille SPA 62, en date du 9 décembre 1917 : "Pilote d’un courage et d’un allant admirables. A abattu ses 3e et 4e avions ennemis les 10 et 22 septembre 1917 ; a livré 30 combats pendant ce mois.

5

30 septembre 1917

SPA 62

Avion

Corbeny

Avec Sgt Léon Blanc

6

15 mars 1918

SPA 62

Avion

Orgeval

 

7

17 mai 1918

SPA 62

Chasseur

Laon

 

8

28 mai 1918

SPA 62

Biplace

Lignes françaises

 

9

30 mai 1918

SPA 62

Biplace

Lignes françaises

 

10

4 juin 1918

SPA 62

Biplace

   

Légion d’honneur à titre posthume. Quette Charles matricule 3276, sous-lieutenant : officier d'élite, entraineur de pilotes. A soutenu, comme mitrailleur, des combats très durs. Pilote, s'est fait remarquer par sa bravoure et son mépris du danger. S'est dépensé sans compter à la dernière offensive, accomplissant, pendant une semaine, trois missions par jour. A abattu ses 7e ,8e et 9e avions ennemis en quelques jours. Blessé deux fois. Mort à l'ennemi le 5 juin 1918. Sept fois cité à l'ordre de l'armée. (JORF, 30 septembre 1923)


« Le sergent Quette est un amateur de sensations fortes et un brave dans toute l'acception du mot.

Lorsqu'il était mitrailleur à l'escadrille 64, il était déjà volontaire pour toutes les missions périlleuses.

C'est lui qui, le 3 janvier 1916, n'hésitait pas à monter en plein vol sur le plan inférieur de son avion pour rattacher une fiche de magnéto qui s'était détachée, permettant ainsi à son pilote, par cette gymnastique héroïque, de continuer sa mission. Le 2 juillet 1916, son pilote ayant été blessé dans un combat et contraint d'atterrir par suite de l'arrêt des moteurs Quette ne cessait de l'encourager et de le ranimer pendant la descente. Par des exhortations et des conseils, il l'aidait à repasser les lignes et à atterrir normalement en arrière de nos premières tranchées.

Passé pilote, Quette se voit bientôt attribuer la
Médaille Militaire : « Jeune pilote plein de courage et de sang-froid. S'est distingué en maintes circonstances et a livré de nombreux combats au cours desquels son appareil a été atteint à plusieurs reprises par des projectiles ennemis. Le 22 juillet 1917, a abattu un avion ennemi après, un rude combat. Deux fois blessé et deux fois cité à l'ordre au cours de la campagne. » Le 7 septembre, il endommage sérieusement un avion près du Réservoir. Le 9, au cours d'une patrouille il attaque les tranchées à la mitrailleuse. Le 10, il fait exploser un avion au sol près de Filain, le 16 il triomphe d'un autre au même endroit, le22 il réussit un magnifique coup double : un Boche près de Courteau, un autre près de Corbeny, soit 4 victoires en 12 jours ! »  (La Guerre Aérienne Illustrée)



  Quette Charles

  Quette Charles SPA 62

 Quette Charles

 

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