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Guertiau, Julien. Né le : 19 mars 1885 à Meunet Planches (36). Mort le : 26 avril 1954 au Mont-Dore (63). Profession avant la mobilisation : garagiste. Passé à l'aviation en : novembre 1915. Brevet militaire le : 20 mars 1916. Parcours : 7e hussards. Affectations : C 43, SPA 97. 8 victoires, 1 combat non homologué.
Julien, Anatole Guertiau voit le jour le 13 septembre 1885 à Meunet-Planches (Indre) dans une famille très modeste dont le père est ouvrier agricole. Très vite, le jeune homme quitte l’école et travaille aux champs, puis exerce la profession de cocher. A 21 ans il est incorporé au 17e régiment de chasseurs à cheval à Lunéville. Il prend rapidement du galon en finissant son service deux ans plus tard avec le grade de maréchal des logis. Revenu à la vie civile, il s’installe à Paris, revient dans sa région natale près de Montluçon, puis se fixe à nouveau à Paris où il devient chauffeur automobile et se marie en 1913. Quand éclate la guerre il est mobilisé dans son régiment et vit les premiers affrontements en Belgique, participe à la bataille de la Marne et finit l’année 1914 dans les Flandres. En 1915 le régiment participe à la bataille de Champagne. Lassé comme beaucoup de cavaliers de cette guerre qui rend leur métier obsolète, Guertiau se porte alors volontaire pour le service aéronautique dans lequel il est accepté au mois de novembre 1915. Breveté il est affecté au mois de juin 1916 à l’escadrille C 43. Equipée de Caudron G.4, c’est une unité de réglage d’artillerie stationnant alors à Cachy dans la Somme. Il alterne les missions de réglage d’artillerie avec les reconnaissances d’armée, prises de photographies du front et liaisons d’infanterie. Se révélant comme un pilote agressif, il remporte avec son observateur sa première victoire aérienne le 22 septembre 1916. Promu au grade d’adjudant, il remporte trois autres victoires sur le secteur du Chemin des Dames aux mois d’avril, mai et juin 1917, à bord de son Caudron qui n’est théoriquement pas conçu pour la chasse. Ces succès le font muter dans la chasse et il va se former au Groupement des Divisions d’Entrainement au mois d’octobre 1917 pour se retrouver avec le grade de sous-lieutenant affecté à l’escadrille SPA 97 au mois de décembre. La formation alors jointe aux SPA 37, 81 et 93 pour former le Groupe de Combat n°15 est rattaché à la division aérienne du général Duval. Au cours des offensives de printemps Guertiau remporte quatre nouvelles victoires entre les mois d’avril et septembre 1918, le meilleur score de son escadrille qui cependant est d’un rendement médiocre en ne remportant que 13 victoires collectives alors que les autres escadrilles du GC 15 en ont entre quatre à cinq fois plus. Conscient de la valeur de Guertiau, le chef du GC 15 le promeut au grade de lieutenant à la fin du mois de septembre 1918 pour lui confier le commandement de la SPA 97 — un honneur particulièrement rare pour un réserviste. A l‘armistice il totalise 8 victoires homologuées et 10 autres probables. Hospitalisé peu après pour avoir contracté la grippe espagnole, il obtient d’intégrer l’armée d’active au mois de mars 1919 et se porte volontaire pour l’aviation d’Indochine, où il part en décembre 1919. Devenant l’adjoint du commandant de l’aviation locale, il réalise plusieurs vols exploratoires sur le territoire de la colonie, puis revient en France en 1923 où il poursuit sa carrière dans l’aéronautique militaire en connaissant plusieurs affectations : Le Bourget, Versailles en 1925 où il est promu capitaine, Thionville en 1926 puis Etampes en 1929. Toujours très bien noté par sa hiérarchie pour ses talents d’organisateur, il est victime d’un accident de vol le 20 avril 1932 qui le laisse avec une main gauche dont il ne retrouvera jamais l’usage complet. A deux doigts de la réforme en 1934, il poursuit sa carrière avec le grade de commandant en Afrique Equatoriale Française jusqu’en 1937, date à laquelle il est mis en congé de l’armée de l’Air pour avoir atteint la limite d’âge de son grade. Il s’installe alors dans le Massif central, devenant le directeur du centre national de vol sans moteur de la Banne d’Ordanche, dans le massif des monts Dore, et contribue à former de nombreux pilotes de planeur. Il est mobilisé le 27 juillet 1939 et affecté à l’inspection générale des écoles, étant promu au grade de lieutenant-colonel au mois de mars 1940. Démobilisé peu après l’armistice, il se retire dans sa commune natale et s’investit immédiatement dans la résistance, ce qui lui vaudra d’être interné pendant 17 jours par les Allemands à Vierzon le 16 novembre 1940. Il gagne alors Paris où il est nouveau arrêté pendant un mois par les autorités d’occupation au mois d’avril 1941, puis revient dans le Massif Central prendre la direction de son école de planeurs mais en laissant son épouse, de laquelle il va divorcer, à Paris. Au mois de mai 1942, il démissionne de son emploi pour s’installer près d’Aix-les-Milles d’où, après l’invasion de la zone sud par l’Allemagne, il s’investit encore plus activement dans la résistance. Il participe en 1944 aux combats de la libération dans le Massif central et devient l’adjoint du chef du groupement FFI de Châteauroux, faisant le coup de feu contre les troupes allemandes. Après-guerre, avec le grade de colonel, il se retire dans sa commune natale. Il s’éteint huit ans plus tard sur la commune de Mont Dore à l’âge de 68 ans, le 26 avril 1954
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