A

B

C

D

E

F

G

H

I

J

K

L

M

N

O

P

Q

R

S

T

U

V

W

X

Y

Z

 

 

Fonck René

 

iconepage Fonck René L'As des As

(Biographie d'après mon arrticle dans  AceS N° 8)

Fonck, Paul René.

Né le : 27 mars 1894.

Mort le : 18 juin 1953.

Profession du père : ouvrier menuisier.

Profession avant la mobilisation : apprenti mécanicien.

Passé à l'aviation le : 15 février 1915.

Brevet militaire le : 31 mai 1915.

Situation après-guerre : député, industriel.

Affectations : escadrilles C 47, SPA 103.

75 victoires, 32 combats non homologués.

ECPA

Paul René Fonck nait le 26 mars 1894 à Saulcy sur Meurthe, près de la « ligne bleue des Vosges » où se trouve la frontière avec l’Alsace annexée par l’envahisseur prussien en 1871. Il vient d’un milieu modeste puisque son père est ouvrier menuisier ; deux sœurs vont venir au monde après lui en 1897 et 1898. Mais un drame frappe la famille Fonck quand son père meurt dans un accident au mois de juin 1898. Le jeune René, âgé de 4 ans, est confié aux bons soins d’un oncle habitant Nancy qui le place dans un pensionnat religieux de la ville, à la discipline toute spartiate, dont il sort en 1904 pour retourner chez sa mère et rapidement entrer dans la vie active comme apprenti-mécanicien. Comme nombre de jeunes hommes de sa génération, et particulièrement ceux travaillant dans la mécanique, il est très attiré par l’aviation qui reste un loisir hors d’atteinte pour un homme de sa classe sociale.

Mais la guerre lui donne l’opportunité de réaliser son rêve. N’ayant pas effectué son service militaire quand débutent les hostilités, il est appelé le 22 août 1914 et se porte volontaire pour servir dans l’aviation, où il est accepté en tant que mécanicien mais se retrouve à effectuer ses classes au 11e régiment du génie où il passe cinq mois à effectuer des travaux pénibles de terrassement en Moselle. Nommé caporal au terme de ses classes, il reçoit le 15 février 1915 l’ordre de gagner l’école de pilotage de St-Cyr (Versailles) d’où il gagne l’école de Lyon puis du Crotoy, et dont il sort breveté sur Caudron G.3, étant ensuite affecté en juin 1915 à l’escadrille C 47 stationnant dans les Vosges, près du domicile de sa mère.

Il effectue sur cet appareil ses premières missions sur le versant allemand des Vosges, réalisant à l’occasion des missions de bombardement, essuyant des tirs de DCA et croisant la route de quelques avions allemands qu’il tente d’attaquer. Passé sur Caudron G.4 bimoteur, son escadrille est ensuite envoyée au camp de Suippes en août 1915 d’où elle participe à la bataille de Champagne, puis migre dans l’Oise en novembre 1915 et participe ensuite à la bataille de la Somme durant l’été 1916. Pilote très doué selon plusieurs témoignages, le caporal Fonck est aussi fasciné par le combat aérien au point de placer une mitrailleuse fixe sur le plan supérieur de son appareil qu’il peut utiliser comme un chasseur. Il utilise ce dispositif avec succès le 6 août 1916 en contraignant un biplace allemand à se poser dans les lignes françaises ou il est capturé. Décoré de la médaille militaire, Fonck, promu au grade d’adjudant, retourne en Champagne avec son escadrille en janvier 1917 et participe au mois de mars suivant à l’attaque sur le Chemin des Dames. C’est à cette occasion que, le 17 mars 1917, Fonck participe à son plus dur combat. Volant de conserve avec un autre Caudron G.4 et escorté par un chasseur Nieuport, il est attaqué par 5 chasseurs Albatros D.III dont il parvient à esquiver les coups. L’un des appareils ennemis lui

P. Guillermin

Examen du Rumpler C 4593/15 forcé à atterrir le 6 août 1916 par l’adjudant Fonck et le sous-lieutenant Thiberge (observateur) pendant qu'il allait bombarder les lignes à Estrées.

est homologué : cette deuxième victoire officielle le désigne pour être muté dans la chasse.

Il rejoint alors le célèbre groupe des Cigognes (GC 12) le 25 avril 1917 où le commandant Brocard le reçoit en lui indiquant : « Ici, il faut absolument descendre des boches ». Affecté à l’escadrille SPA 103 sur chasseur SPAD VII, il se révèle vite comme un chasseur hors-pair en abattant un appareil le 5 mai, un autre le 11 et un autre le 13, ce qui lui fait atteindre le total de 5 victoires homologuées qui lui donnent l’honneur de voir son nom figurer au communiqué aux armées du 3 juin 1917.

La suite de la guerre est pour Fonck une suite ininterrompue de victoires aériennes jusqu’à l’armistice, atteignant le total de 75 victoires homologuées ce qui fait de lui l’as des as de la chasse française et alliée, n’étant dépassé du côté allemand que par Manfred von Richthofen et ses 80 victoires.

Tout est fait en escadrille pour donner à Fonck tous les moyens de donner libre court à son art : il est immédiatement doté des meilleurs appareils, recevant le premier SPAD XIII de l’escadrille en septembre 1917, ayant à sa disposition deux SPAD XII-Canon début 1918 et finissant la guerre avec un des tout premiers SPAD XVII à moteur 300 ch en septembre 1918. Ses chefs d’escadrille, les capitaines Jean d’Harcourt puis Joseph Batlle, mettent toujours à sa disposition de 2 à 4 équipiers pour couvrir ses arrières quand il patrouille sur le front pour pouvoir tirer les appareils ennemis en toute quiétude. Sa tactique est simple : volant à haute altitude sur un appareil à hautes performances, il bénéficie d’une acuité visuelle très développée qui lui permet de repérer l’ennemi avant tout le monde. Il pique sur sa cible à grande vitesse et, doté d’un talent exceptionnel pour le tir, l’abat de quelques cartouches en une seule passe, ne se hasardant jamais en combat tournoyant. Comme le souligne l’as Maurice Boyau, dans ces conditions, « il n’y a jamais de riposte ». L’as jouit d’une grande autonomie : il refuse de s’attaquer aux Drachen ennemis, une tâche qu’il estime trop dangereuse, et est dispensé d’effectuer les missions d’attaque au sol demandées à tous les pilotes lors des offensives allemandes de printemps pour tenter de ralentir l’avance ennemie.

Les médias vont s’intéresser à son cas à la fin de l’année 1917 où, après la mort de l’as des as Guynemer, il est bien lancé sur la liste des prétendants au titre, l’obtenant au mois de mars 1918 quand il dépasse l’as Charles Nungesser. Cependant, si Fonck est un virtuose en l’air, il l’est beaucoup moins au sol, étant décrit comme timide, bègue et paradoxalement assez vantard. Son chef d’escadrille Batlle le décrit surtout comme un petit ouvrier frustre et sans éducation (« un ouvrier serrurier d’un patelin des Vosges ») très mal à l’aise parmi une masse de pilotes issus pour leur part de la bourgeoisie ou de l’aristocratie. L’interview qu’il donne à la revue « La Guerre Aérienne Illustrée » en est particulièrement révélatrice car il n’hésite pas à critiquer le style d’autres as, vivants ou morts, et c’est avec mille précautions littéraires que le journaliste Jean Daçay présente ses propos…

Son nouveau statut de héros national attire l’attention du chef du gouvernement Georges Clemenceau qui veille à mettre en valeur ses exploits pour soutenir le moral d’une population et d’une armée gagnées par le découragement après des années de guerre. Au moment de l’armistice, le lieutenant René Fonck est au sommet de sa gloire. Malheureusement, le reste de sa vie sera bien moins glorieux et constitué d’une succession d’échecs.

Restant à son escadrille jusqu’en avril 1919 et affecté au centre d’essais de Villacoublay, il est le porte-drapeau de l’aviation française et participe à de multiples manifestations officielles célébrant la victoire. Mais il quitte l’armée : il est enrôlé en politique par Clemenceau qui l’incite à se présenter aux élections législatives sur une liste d’un parti de centre-droit dans une circonscription des Vosges. Il est élu grâce à la vague « bleu horizon » qui porte une majorité de droite à l’assemblée nationale dont il devient à 25 ans le benjamin. Fondant une société de construction automobile et découvrant la grande vie de la capitale, le serrurier des Vosges s’investit dans son rôle de député et fait plusieurs interventions à l’assemblée concernant l’aviation, écrit deux ouvrages synthétisant ses idées et ambitionne même de devenir ministre… Mais ce ne sera pas le cas : il est battu aux élections de 1924 et doit quitter l’assemblée.

Sans revenus car son affaire automobile a dû fermer ses portes, il accepte une mission de représentation de l’aviation française aux Etats-Unis en 1925 et découvre à cette occasion le bimoteur Sikorsky S-35 dans son usine, conçu pour traverser l’Atlantique à l’instigation de la société Argonauts Inc. Fonck propose ses services à cette société qui s’empresse d’accepter en raison de la publicité qu’il donnera à l’entreprise… Mais la collaboration s’avère des plus tumultueuses en raison des exigences de Fonck, qui impose notamment de modifier l’avion en l’équipant de 3 moteurs français. Trop confiant en lui, Fonck laisse installer des équipements luxueux dans l’appareil qui l’alourdissent inutilement. Pressé par des projets concurrents qui menacent de lui ravir l’exploit de réaliser le premier New-York/Paris, il part précipitamment le 21 septembre 1926 mais l’appareil, surchargé, s’écrase au décollage, tuant deux des quatre membres d’équipage. Fonck est indemne et doit affronter une avalanche de critiques. Il reste aux Etats-Unis pour effectuer une nouvelle tentative sur un autre appareil mais d’autres aviateurs, dont Lindbergh, réussissent avant lui.

René Fonck et Marcel Doret devant un Dewoitine D 520 durant la seconde guerre mondiale.

SHD-Vincennes

Il rentre alors en France en mars 1928 et, sans emploi, tente de se relancer en politique en retrouvant un mandat de député. Il sera battu à toutes ses tentatives, aux élections générales de 1932 et à une législative partielle en 1933. Il se rapproche de l’armée de l’Air qui lui confie des missions d’inspection et lui permet d’obtenir des revenus. Alors que les nazis prennent le pouvoir en Allemagne et que les persécutions antisémites commencent à être connues, Fonck chante dans la presse les louanges d’Hermann Goering, ancien as de la chasse allemande devenu adjoint d’Hitler, qu’il présente comme un ami. Craignant d’énormes pertes civiles suite à des bombardements, il adopte des positions publiques pacifistes.

Quand éclate la seconde guerre mondiale, il prend la présidence d’une association destinée à éduquer la population civile sur les mesures de sécurité à prendre en cas d’attaque aérienne. Colonel de réserve, il est nommé inspecteur général de la chasse et effectue la tournée des escadrilles pour remonter le moral des pilotes pendant la drôle de guerre, participant à des remises de décoration.

Peu après la débâcle et l’armistice, on le retrouve à Vichy où ses décorations et son prestige lui ouvrent la porte du premier cercle du maréchal Pétain qu’il admire. Utilisant son amitié personnelle avec Hermann Goering, Pétain va l’utiliser comme messager officieux dans toutes ses tentatives de négociation avec le premier cercle du pouvoir nazi en court-circuitant l’ambassade allemande à Paris dirigée par Otto Abetz. Un rôle d’émissaire secret que Fonck effectue non sans plaisir, mais sans en avoir les qualités : très vantard, il répète volontiers tout ce qu’il entend à Vichy lors de ses passages à Paris et sert en fait, involontairement, d’informateur aux services d’Otto Abetz… Chassé de Vichy au printemps 1942 par Darlan contre lequel il a tenté de comploter, il reste à Paris et va rendre quelques services à la résistance et être brièvement incarcéré par la Gestapo en 1944.

Incarcéré à la Libération pour avoir été un collaborateur de Pétain, il est libéré trois mois plus tard sans condamnation ni jugement. Il ne va rien regretter de ses années au service du Maréchal Pétain au point d’être un des témoins-clés présentés par Me Isorni, l’avocat du Maréchal, lors de sa tentative de révision du procès de ce dernier en 1950 : Fonck dit préparer un livre de témoignage et présente l’entrevue de Montoire comme une rencontre diplomatique où Pétain et Franco se seraient entendus pour victorieusement refuser les exigences du Führer, reparti bredouille. Ces révélations font un certain bruit et sont même commentées par la presse mais n’impressionnent pas la Haute cour de justice qui rejette le pourvoi. Le livre de Fonck ne sera jamais publié, le récit qu’il y fait de Montoire tenant d’ailleurs plus de la fable que de la réalité historique à l’examen des archives.

Sa réputation ternie par son engagement à Vichy, il est largement oublié par ses contemporains et son décès, survenu le 18 juin 1953 d’une rupture d’anévrisme à son domicile, ne donnera lieu qu’à des hommages officiels très discrets

.

Le général de Langle de Cary, commandant la 4e Armée, cite à l’ordre de l’Armée Fonck Paul, René, pilote à l’escadrille C. 47 : "A rendu les plus grands services pendant la période de préparation, volant journellement pour les reconnaissances et les réglages de tir ; dans les journées des 25 et 26 septembre 1915, a réussi à assurer le service de surveillance, malgré les circonstances atmosphériques les plus défavorables, au prix des plus grands dangers."

Ces citations comportent l’attribution de la croix de guerre 1914-18 avec palme.

Premier SPAD VII de Fonck. Il porte un trèfle à 4 feuilles sur le dessus du fuselage qui est hérité de son Caudron G 4. Numéro 1643.

Sous-lieutenant Wiest, observateur, et caporal Fonck Paul-René, Mle 999, pilote à l’escadrille C. 47 : "Ayant mission de découvrir des batteries ennemies qui gênaient nos attaques, sont sortis malgré les circonstances atmosphériques les plus défavorables, volant à faible altitude au-dessus de l’ennemi pour recueillir les renseignements demandés, malgré un feu des plus violents au cours duquel leur appareil a été criblé de balles". Ces citations comportent l’attribution de la croix de guerre 1914-18 avec étoile de bronze.

1

6 août 1916

C 47

Rumpler

Estrées-Saint Denis[1]

Le 6 août 1916, a résolument attaqué deux avions ennemis fortement armés, en a pris un en chasse et, par une série de manoeuvres audacieuses et habiles, l’a contraint à atterrir indemne, dans nos lignes.

Le général commandant en Chef a conféré la Médaille militaire à Fonck René, Paul, matricule 999. Adjudant à l’escadrille C. 47 : "Pilote remarquable de bravoure, d’adresse et d’entrain, ayant déjà livré un grand nombre de combats aériens. Déjà deux fois cité à l’ordre".

Au G.Q.G., le 30 août 1916. Signé : J. Joffre

2

17 mars1917

C 47

Albatros

Cernay-en-Laonnais

Pilote remarquable par son adresse et sa bravoure. Le 17 mars 1917, au cours d’une mission photographique, a livré combat à un groupe de plusieurs avions de chasse et en a abattu un dans ses lignes.

Au Q.G., le 29 mars 1917. Signé : Maistre

3

5 mai 1917

SPA 103

Rumpler

Berry-au-Bac

4

11 mai1917

SPA 103

Albatros

Aguilcourt

5

13 mai 1917

SPA 103

Avion non identifié

Nogent l'Abbesse

Pilote de premier ordre. Le 13 mai 1917 a attaqué à bout portant un avion ennemi, l’a poursuivi dans ses lignes à 200 m de hauteur et, malgré le feu violent des mitrailleuses terrestres, ne l’a abandonné qu’après l’avoir vu s’écraser au sol. 5e avion ennemi abattu".

 

Au Q.G., le 5 juin 1917. Signé : Duchêne

Le général Maistre, Commandant la 6e Armée, cite à l’ordre de l’Armée Fonck Paul, René - Adjudant-chef - Pilote à l’Escadrille 103 : "Pilote de chasse dont l’ardeur et le courage ne se sont jamais démentis. Le 11 mai 1917, a abattu un avion ennemi".

6

12 juin 1917

SPA 103

Albatros

Cauroy-Cormicy

Pilote de chasse de premier ordre. Le 5 mai 1917, a abattu un avion ennemi.

7

9 août 1917

SPA 103

Fokker

Dunkerque

8

19 août 1917

SPA 103

Albatros C

 

9

20 août 1917

SPA 103

Avion non identifié

 

10

21 août 1917

SPA 103

Biplace

Dixmude

11

22 août 1917

SPA 103

Avion non identifié

Ypres

Pilote de chasse de tout premier ordre. Le 17 juin 1917, a abattu dans nos lignes un avion ennemi. Le 9 août 1917, a dégagé un avion de bombardement attaqué par trois avions ennemis et a abattu l’un d’eux en flammes (6e et 7e avions descendus par ce pilote)".

12

14 septembre 1917

SPA 103

Avion non identifié

Langemark

13

15 septembre 1917

SPA 103

Avion non identifié

Zonnebeke

14

23 septembre 1917

SPA 103

Biplace

Houthulst

Pilote de chasse de premier ordre. A abattu les 21 et 22 août 1917 ses dixième et onzième adversaires". Ces citations comportent l’attribution de la croix de guerre 1914-18 avec palme.

15

30 septembre 1917

SPA 103

Biplace

Poperinge

16

17 octobre 1917

SPA 103

Avion non identifié

 

17

17 octobre 1917

SPA 103

Avion non identifié

 

Le général Commandant en Chef, a fait, à la date du 21 octobre 1917 dans l’ordre de la Légion d’honneur au grade de :

Chevalier

Fonck Paul, René - matricule 3713 (active) - Adjudant-chef, pilote à l’Escadrille N.103 (1er Groupe d’Aviation) : "Pilote de chasse de grande valeur, joignant à la plus éclatante bravoure d’exceptionnelles qualités d’adresse et de sang-froid. Venu à l’Aviation de chasse après cinq cents heures de vol sur avion de corps d’armée, est devenu en peu de temps un des meilleurs pilotes de combat français. Le 20 et 21 août 1917, a abattu ses 8e, 9e et 10e avions ennemis. Déjà sept fois cité à l’ordre et médaillé militaire pour faits de guerre".

 

Au Grand Quartier général, le 21 octobre 1917,

La général Anthoine, Commandant la 1ère Armée, cite à l’ordre de l’Armée Fonck Paul, René -Matricule 3713 - Adjudant-chef au 1er Groupe d’Aviation - Pilote à l’Escadrille N.103 :" Pilote incomparable, continue la série de ses exploits admirables ; les 30 septembre et 17 octobre 1917, a abattu ses 15e 16e et 17e adversaires.

18

21 octobre 1917

SPA 103

Avion non identifié

Passchendaele

19

27 octobre 1917

SPA 103

Avion non identifié

Westrozebeke

Pilote de chasse dont les magnifiques qualités de combattant s’affirment chaque jour davantage. Les 21 et 27 octobre 1917, a abattu ses 18e et 19e avions ennemis.

20

19 janvier 1918

SPA 103

Fokker

Beaumont

21

19 janvier 1918

SPA 103

Avion non identifié

Samogneux

22

5 février 1918

SPA 103

Biplace

Sarrebruck

Merveilleux pilote de chasse. Le 19 janvier 1918, a attaqué un groupe de quatre avions ennemis et a abattu l’un d’eux. Ayant dispersé cette patrouille de protection, a foncé plus bas sus aux cinq autres ennemis chargés d’incendier un de nos ballons. Après un chaud combat, a abattu un deuxième avion. 12 fois cité.

23

18 février 1918

SPA 103

Albatros

Caurières-Bezonvaux

24

19 février 1918

SPA 103

Albatros C

Montfaucon

25

26 février 1918

SPA 103

Biplace

Dieppe

26

26 février 1918

SPA 103

Biplace

Montfaucon

Les 5, 18 et 19 février 1918, a abattu, à la tête de sa patrouille, trois avions ennemis.

27

15 mars 1918

SPA 103

Biplace

Berméricourt

28

15 mars 1918

SPA 103

Albatros

Courtecon

29

16 mars 1918

SPA 103

Biplace

Nogent l'Abbesse

30

17 mars 1918

SPA 103

Pfalz D.III

Menneville

Le 26 février 1918, a remporté au cours du même vol, deux victoires successives, portant ainsi à vingt-six le nombre de ses adversaires abattus.

31

28 mars 1918

SPA 103

Avion non identifié

Montdidier

32

29 mars 1918

SPA 103

Avion de reconnaissance

Montdidier

33

29 mars 1918

SPA 103

Avion de reconnaissance

Montdidier

SHD Vincennes

Blessé à la tête en ayant capoté pour récupérer le trophée de sa 15e victoire qu’il exhibe. (30 septembre 1917)

Continue à prouver journellement son adresse et sa bravoure en abattant des avions ennemis. A abattu ses 27e, 28e et 29e avions.

34

12 avril 1918

SPA 103

Avion de reconnaissance

Piennes-Montdidier

35

12 avril 1918

SPA 103

Biplace

Moreuil

36

22 avril 1918

SPA 103

Avion non identifié

Assainvillers

Au cours de nombreux combats livrés ces derniers temps, a abattu quatre avions ennemis".

Au Q.G.A., le 8 mai 1918. Signé : Debeney.

37

9 mai 1918

SPA 103

Biplace

Moreuil

38

9 mai 1918

SPA 103

Biplace

Moreuil

39

9 mai 1918

SPA 103

Biplace

Moreuil

40

9 mai 1918

SPA 103

Biplace

Montdidier

41

9 mai 1918

SPA 103

Biplace

Hardecourt-Braches

42

9 mai 1918

SPA 103

Biplace

Hardecourt-Braches

Officier de la Légion d’honneur.

P. Guillermin

Photo dédicacée par Fonck prise lors d’une séance de pose devant son SPAD XII sur le terrain d'Hétomesnil, le 8 mai 1918.

M. Fonck (Paul, René), active, sous-lieutenant au 1er régiment du Génie, pilote à l’escadrille SPA 103 :" Officier remarquable à tous points de vue, d’une ardeur combative admirable. Pilote de chasse de premier ordre, tant pour les missions de reconnaissance et de réglage de tir que pour le service de surveillance qu’il a mainte fois assuré en dépit des circonstances atmosphériques les plus défavorables. A révélé au cours d’une série ininterrompue de combats aériens une énergie exceptionnelle et une volonté de vaincre qui en font un exemple pour les pilotes de combat français actuels. A abattu 36 avions ennemis, 16 citations, médaillé militaire et chevalier de la Légion d’honneur pour faits de guerre".

La promotion ci-dessus comporte l’attribution de la croix de guerre 1914-18 avec palme.

43

19 mai 1918

SPA 103

Avion non identifié

Montdidier

44

19 mai 1918

SPA 103

Avion non identifié

Montdidier

Le général de division Debeney, commandant la 1ère Armée, cite à l’ordre de l’Armée Fonck Paul, René - Lieutenant - 1er régiment du Génie - Pilote à l’Escadrille SPA 103 : "Pilote de chasse hors pair, continue la série de ses merveilleux exploits. Le 19 mai 1918, a abattu deux avions ennemis, 43e et 44e victoires".

Au Q.G.A., le 4 juin 1918. Signé : Debeney.

45

25 juin 1918

SPA 103

Fokker

Villers-aux-Erables

46

25 juin 1918

SPA 103

Fokker

Montdidier

47

25 juin 1918

SPA 103

Halberstadt C

Contoire

48

27 juin 1918

SPA 103

Halberstadt C

Morisel

49

27 juin 1918

SPA 103

Pfalz D.III

Moreuil

50

16 juillet 1918

SPA 103

Avion non identifié

Dormans

51

16 juillet 1918

SPA 103

Avion non identifié

Dormans

52

18 juillet 1918

SPA 103

Avion non identifié

Cuchery

53

18 juillet 1918

SPA 103

Avion non identifié

Cuchery

54

19 juillet 1918

SPA 103

Avion non identifié

Chatillon

55

19 juillet 1918

SPA 103

Avion non identifié

Chatillon

56

19 juillet 1918

SPA 103

Avion non identifié

Dormans

SPAD XIII n°700 portant l’insigne de l’escadrille 103.

Officier pilote aux légendaires exploits. Le 9 mai 1918, au cours de deux patrouilles, a abattu six avions ennemis et cinq autres les 25 et 27 juin 1918, 45e, 46e, 47e, 48e et 49e avions". Ces citations comportent l’attribution de la croix de guerre 1914-18 avec palme

Au G.Q.A., le 20 juillet 1918. Signé : Debeney.

57

1er août 1918

SPA 103

Biplace

Est Bois de Hangard

Le général Berthelot, commandant la 5e Armée, cite à l’ordre de l’Armée Fonck Paul, René - Lieutenant - 1er régiment du Génie - Pilote à l’Escadrille SPA 103 : "A abattu en trois jours sept avions ennemis, portant ainsi à cinquante-six le nombre de ses victoires".

Au Q.G., le 11 août 1918. Signé : Berthelot.

58

14 août 1918

SPA 103

Avion non identifié

Roye

59

14 août 1918

SPA 103

Avion non identifié

Gruny-Crémery

60

14 août 1918

SPA 103

Avion non identifié

Roye-Chaulnes

 

Incomparable pilote de chasse. Les 1er et 14 août 1918, a obtenu ses 57e 58e 59e et 60e victoires officielles.

Au G.Q.A., le 6 septembre 19 18. Signé : Debeney

Le général de division Debeney, commandant la 1ère Armée, cite à l’ordre de l’Armée l’Escadrille SPA 103 :"Sous les ordres du capitaine d’Harcourt, puis du capitaine Batlle, et brillamment entrainée par le Lieutenant Fonck, est devenue une unité de grande valeur. A sans cesse, depuis 20 mois, livré bataille sur tous les fronts. Attaquant l’ennemi très loin dans ses lignes, elle a su lui infliger de lourdes pertes. 85 victoires officielles ; 69 avions désemparés".

Cette citation comporte l’attribution de la croix de guerre 1914-18 avec palme.

Au G.Q.A., le 11 septembre 1918 - Signé : Debeney.

Cette citation collective donne droit au port de la croix de guerre à Monsieur Fonck Paul, René.

61

26 septembre 1918

SPA 103

Fokker D.VII

St. Marie-à-Py

62

26 septembre 1918

SPA 103

Fokker D.VII

St. Souplet

63

26 septembre 1918

SPA 103

Halberstadt C

Perthes-lès-Hurlus

64

26 septembre 1918

SPA 103

Fokker D.VII

St. Souplet

65

26 septembre 1918

SPA 103

Halberstadt C

Souain

66

26 septembre 1918

SPA 103

DFW C

Souain

67

28 septembre 1918

SPA 103

Biplace

Somme-Py

68

5 octobre 1918

SPA 103

Biplace

Liry-Mirvaux

69

5 octobre 1918

SPA 103

Avion de reconnaissance

Hauviné-St. Clement

Le 26 septembre 1918 au cours de deux patrouilles, a abattu six avions ennemis, dont quatre sont tombés dans nos lignes, portant ainsi à soixante-six le nombre de ses victoires.

Au Q.G., le 16 octobre 1918. Signé : Gouraud

A abattu un avion ennemi le 28 septembre et deux autres le 5 octobre 1918, 67e, 68e et 69e avions abattus.

ECPA

Longvic près de Dijon, Fonck et Batlle présentent les drapeaux de l’aviation et de l’aérostation. 20 juin 1918.

Au Q.G., le 16 octobre 1918. Signé : Gouraud.

70

30 octobre 1918

SPA 103

Biplace

Falaise-Vouziers

71

30 octobre 1918

SPA 103

Avion de reconnaissance

Semuy-Terron

72

30 octobre 1918

SPA 103

Avion de reconnaissance

Semuy-Terron

73

31 octobre 1918

SPA 103

Biplace

Vouziers

74

31 octobre 1918

SPA 103

Avion de reconnaissance

Vouziers

75

1er novembre1918

SPA 103

Halberstadt C

Vouziers

Poursuivant avec ardeur la lutte contre l’ennemi, a abattu dans la même patrouille, le 30 octobre 1918, à quelques minutes d’intervalle, trois avions ennemis, un biplace et deux monoplaces, dont un descendu en flammes.

Au Q.G., le 28 novembre 1918. Signé : Gouraud

Incomparable pilote de chasse. Le 31 octobre 1918, a abattu deux avions ennemis. Le 1er novembre, a descendu en flammes son adversaire, portant à soixante-quinze le nombre officiel de ses victoires.

Au Q.G., le 23 janvier 1919. Signé : Gouraud

Ces citations comportent l’attribution de la croix de guerre 1914-18 avec palme.

Est inscrit au tableau spécial de la Légion d’honneur pour Commandeur à compter du 16 juin 1920 l’officier dont le nom suit :

Fonck (René, Paul) capitaine au 2e régiment d’aviation : "Pilote de chasse légendaire. Pendant quatre ans, a fait une guerre sans merci à l’aviation ennemie, l’attaquant partout où elle se rencontrait, sans jamais se laisser arrêter par le nombre de ses adversaires. A remporté 75 victoires officielles, dont 39 depuis sa promotion au grade d’officier de la Légion d’honneur. 23 citations".

Décision inscrite au J.O. du 1er janvier 1922.

Décision d’élévation à la dignité de Grand officier de la Légion d’honneur :

Par décret du 11 juillet 1936 (J.O. du 12 juillet 1936) est élevé à la dignité de

Du Tremblay

Fonck et Garros se livrent à un petit concours de tir.

Grand-officier de la Légion d’honneur l’officier supérieur dont le nom suit : " Loi du 11 mars 1936 - réserves (sans traitement) : Fonck (Paul, René), commandant, Centre de Mobilisation d’aviation n°9, 21 ans de services, 5 campagnes, 22 citations, Commandeur de la Légion d’honneur du 16 juin 1920 - A accompli 5 périodes d’entrainement aérien volontaire".

           

 

[1] Le tableau des victoires aériennes comporte la date du combat, l’escadrille du pilote, son avion éventuel, le type d’avion allemand abattu, le lieu à proximité duquel l’avion s’est abattu, les co-attaquants. Quand il y a lieu une * indique les adversaires abattus.



Fonck René Fonck René
 
Première victoire
Première victoire René Fonck
 

Fonck, René, Paul, Mle 999, Adjudant à l'escadrille C.47:
"Pilote remarquable de bravoure, d'adresse et d'entrain, ayant déjà livré un grand nombre de combats aériens. Le 6 août a résolument attaqué deux avions ennemis fortement armés, en a pris un en chasse et, par une série de manoeuvres audacieuses et habiles l'a contraint à atterrir indemme dans nos lignes. Déjà deux fois cité à l'Ordre."
Attribution de la Croix de guerre avec Palme

M. Thiberg Paul, Louis Armand, Sous-lieutenat d'Infanterie de réserve à l'escadrille C.47
"Rend des services très appréciables et donne journellement les preuves d'une bravoure, d'un entrain et d'un dévouement au-dessus de tout éloge. Déjà deux fois bléssé et deux foix cité à l'Ordre. Le 6 août 1916, a attaqué seul 2 avions puissamment armés, en a pris un en chasse et l'a obligé à atterrir intact dans nos lignes. A eu au cours de la lutte son appareil criblé de balles."

 Alors qu'il volait sur un Caudron G4 non armé, René Fonck a obligé son adversaire à atterrir.

La Guerre Aérienne N° 110

 L'équipage allemand se composait de l'Obltn Adam Brey (pilote) et du Ltn Hermann von Raumer (observateur).

Voir ICI l'interrogatoire du pilote

fonck victoire 2eme cac v

 

Journal de marche. Secteur aéronautique du 2ème CAC. 17 mars 1917. (http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr)

René Fonck

Victoires

1 06 août 1916 C47 Rumpler Estrées-Saint Denis
2 17 mars1917 C47 Albatros Cernay-en-Lannais
3 05 mai 1917 Spa103 Rumpler Berry-au-Bac
4 11 mai1917 Spa103 Albatros Aguilcourt
5 13 mai 1917 Spa103 EA Nogent l'Abbesse
6 12 juin 1917 Spa103 Albatros Cauroy-Cormicy
7 09 août 1917 Spa103 Fokker Dunkerque
8 19 août 1917 Spa103 Albatros C
9 20 août 1917 Spa103 EA
10 21 août 1917 Spa103 Biplace Dixmuide
11 22 août 1917 Spa103 EA Ypres
12 14 septembre 1917 Spa103 EA Langemarck
13 15 septembre 1917 Spa103 EA Zonnebeke
14 23 septembre 1917 Spa103 Biplace Houthulst
15 30 septembre 1917 Spa103 Biplace Poperinghe
16 17 octobre 1917 Spa103 EA
17 17 octobre 1917 Spa103 EA
18 21 octobre 1917 Spa103 EA Paschendaele
19 27 octobre 1917 Spa103 EA Westroosebeke
20 19 janvier 1918 Spa103 Fokker Beaumont
21 19 janvier 1918 Spa103 EA Samogneux
22 05 février 1918 Spa103 Biplace Sarrebruck
23 18 février 1918 Spa103 Albatros Caurieres-Bezonvaux
24 19 février 1918 Spa103 Albatros C Montfaucon
25 26 février 1918 Spa103 Biplace Dieppe
26 26 février 1918 Spa103 Biplace Montfaucon
27 15 mars 1918 Spa103 Biplace Bermercourt-Oratuville
28 15 mars 1918 Spa103 Albatros Courtecon
29 16 mars 1918 Spa103 Two-seater Nogent l'Abbesse
30 17 mars 1918 Spa103 Pfalz D.III Meneville
31 28 mars 1918 Spa103 EA Montdidier
32 29 mars 1918 Spa103 Scout Montdidier
33 29 mars 1918 Spa103 Scout Montdidier
34 12 avril 1918 Spa103 Scout Piennes-Montdidier
35 12 avril 1918 Spa103 Biplace Moreuil
36 22 avril 1918 Spa103 EA Assainvillers-le-Monchel
37 09 mai 1918 Spa103 Biplace Moreuil
38 09 mai 1918 Spa103 Biplace Moreuil
39 09 mai 1918 Spa103 Biplace Moreuil
40 09 mai 1918 Spa103 Biplace Montdidier
41 09 mai 1918 Spa103 Biplace Harlecourt-Braches
42 09 mai 1918 Spa103 Biplace Harlecourt-Braches
43 19 mai 1918 Spa103 EA Montdidier
44 19 mai 1918 Spa103 EA Montdidier
45 25 juin 1918 Spa103 Fokker Villers-aux-Erables
46 25 juin 1918 Spa103 Fokker Montdidier
47 25 juin 1918 Spa103 Halberstadt C Coutoire
48 27 juin 1918 Spa103 Halberstadt C Morisel
49 27 juin 1918 Spa103 Pfalz D.III Moreuil
50 16 juillet 1918 Spa103 EA Dormans
51 16 juillet 1918 Spa103 EA Dormans
52 18 juillet 1918 Spa103 EA Cachery
53 18 juillet 1918 Spa103 EA Cachery
54 19 juillet 1918 Spa103 EA Chatillon
55 19 juillet 1918 Spa103 EA Chatillon
56 19 juillet 1918 Spa103 EA Dormans
57 01 août 1918 Spa103 Biplace EBois de Hangard
58 14 août 1918 Spa103 EA Roye
59 14 août 1918 Spa103 EA Gruny-Cremery
60 14 août 1918 Spa103 EA Roye-Chaulnes
61 26 septembre 1918 Spa103 Fokker D.VII St. Marie-a-Py
62 26 septembre 1918 Spa103 Fokker D.VII St. Souplet
63 26 septembre 1918 Spa103 Halberstadt C Perthes-les-Hurles
64 26 septembre 1918 Spa103 Fokker D.VII St. Souplet
65 26 septembre 1918 Spa103 Halberstadt C Souain
66 26 septembre 1918 Spa103 DFW C Souain
67 28 septembre 1918 Spa103 Biplace Somme-Py
68 05 octobre 1918 Spa103 Biplace Liry-Mirvaux
69 05 octobre 1918 Spa103 Scout Mauvine-St. Clements
70 30 octobre 1918 Spa103 Biplace Falise-Vouzieres
71 30 octobre 1918 Spa103 Scout Semay-Terron
72 30 octobre 1918 Spa103 Scout Semay-Terron
73 31 octobre 1918 Spa103 Biplace Vouzieres
74 31 octobre 1918 Spa103 Scout Vouzieres
75 01 novembre1918 Spa103 Halberstadt C Vouzieres
 

Carrière

fonck 1918 v    Fonck René

 Polychrome d'une collection publiée par les chocolats Guerin-Boutron

René Fonck 

René Fonck
Un as occulté

par Corinne Micelli
 
Débutant sa carrière de pilote comme pilote d'observation, René Fonck se fit très vite remarquer par ses admirables qualités de chasseur. Il parvint même à faire atterrir un avion ennemi dans les lignes françaises sans coup férir. Versé dans l’escadrille 103 appartenant au célèbre groupe des « Cigognes », il intégra en peu de temps le cercle très restreint des as. Au 11 novembre 1918, son palmarès affichait 75 victoires homologuées et plus d’une cinquantaine probables. Parmi ces dernières, ne furent pas comptabilisées celles qu’il mit, par amitié, au crédit d’autres pilotes au palmarès toujours vierge et une, totalement fortuite, qui le laissa par la suite désemparé. Alors qu’il était affecté sur le front de la Somme, et désirant effectuer une reconnaissance nocturne, il demanda à tous les autres pilotes de s’abstenir de voler cette nuit-là. Bravant ou ignorant la recommandation et surtout le risque de se retrouver dans le collimateur de Fonck, un aviateur anglais n’avait pu s’empêcher de décoller. La nuit empêchant toute identification, le Français crut apercevoir un ennemi et n’hésita pas à lâcher une courte rafale sur l’appareil qui tomba au tapis. René Fonck se serait volontiers passé de cette victoire, qui, comme on peut s’en douter, ne fut pas homologuée.
 
Son titre d’as des as français et des alliés, loin d’être usurpé, fut le fruit d’un entraînement acharné pour acquérir les fondamentaux et la technique indispensable à tout bon chasseur, non seulement pour abattre l’ennemi, mais revenir au terrain sans jamais recevoir une seule balle dans la carlingue de ses avions. Un fait qui n’est pas dû au hasard mais à une hygiène de vie exemplaire. Tandis que d’autres fréquentaient les cabarets au cours de leur temps libre, Fonck occupait le sien à s’entraîner très haut dans le ciel et à mettre au point des techniques de plus en plus sophistiquées, visant à garantir la victoire et l’invincibilité. Il réalisa à deux reprises un sextuplé dans un laps de temps record. Paradigme même du courage, il laissait la témérité à d’autres audacieux et calculait ses chances d’abattre un ennemi avant de faire vrombir le moteur de son Spad.
 
À l’heure de l’armistice, il avait mis au point une technique de combat qu’il révéla bien plus tard à un journaliste de l’ORTF lors d’une interview accordée après la Seconde Guerre mondiale.  « J’ai mis au point une tactique basée sur le dynamisme des avions, la géométrie et l’optique, lui confia-t-il. Le 9 mai 1918, jour de l’Ascension, j’ai décollé à 16 h 30 ; j’ai rencontré deux patrouilles composées chacune de six avions allemands. J’étais seul et j’ai hésité. Après avoir monté mon plan, j’ai décidé d’attaquer la plus haute patrouille. J’appliquai mes principes parfaitement étudiés et réglés. J’en descendis trois ; les autres prirent la fuite. Dans mon élan, j’attaquai la seconde patrouille et au bout de quelques minutes de combat, trois autres avions allemands était abattus. Quand je suis rentré, les téléphones de l’armée avaient déjà confirmé qu’il manquait six avions allemands. J’ai eu alors la certitude d’avoir résolu d’une façon définitive certains principes de la guerre aérienne. »
Après avoir été rappelé au service pour établir l’inventaire de l’armée de l’air de 1936 qui se révéla préoccupant, il avait refusé de réintégrer l’armée dans les conditions offertes par le gouvernement Blum.
 
Après la débâcle de juin 1940, Fonck, comme tant d’autres officiers, se rangea aux côtés du maréchal Pétain, auréolé de la victoire de Verdun et considéré comme le seul homme d’État à pouvoir sauver la France occupée. Le choix de l’as des as fut l’une des raisons de sa disgrâce. De plus, il fréquentait deux pilotes allemands Udet et surtout Goering, avec lesquels il s’était lié d’amitié dans l’entre-deux guerres. Ces relations « indécentes » lui permirent toutefois de sauver la vie de nombreuses personnes.
 
À la Libération de Paris, Fonck fut incarcéré à la prison du Dépôt sur une dénonciation calomnieuse de l’épouse du chef du réseau Rafale, le commandant Camille Sautereau,  qui fut déporté à Buchenwald. La plaignante ayant retiré ses accusations, il fut élargi trois mois plus tard. L’enquête de police menée à son encontre fut clôturée sans autre forme de procès.  Ce même Camille Sautereau, une fois rétabli de son internement, se rendra au domicile de René Fonck afin de lui remettre une attestation de services rendus à la Résistance.
 
Il s’éteignit à son domicile le 18 juin 1953 dans la plus totale indifférence des autorités militaires. Quand on lui fit connaître le décès de l’as des as, le planton en faction ce jour-là devant le poste de garde du ministère de l’air répondit en toute innocence : « Fonck, qui est-ce ?’ ».
 
Depuis la disparition de l’as des as, nombreux ont été les élèves de l’école de l’air à souhaiter appartenir à la « promotion René Fonck ». La dernière en date, celle de 2008, s’est vu opposer une fin de non-recevoir avec le même discours que ses sœurs aînées alors que les archives ont révélé sans ambiguïté les nombreuses actions menées par Fonck au profit de la Résistance et ses interventions auprès des autorités allemandes pour sauver la vie de plusieurs condamnés à mort.
Pour ne pas avoir embrassé la « vraie religion » pendant et après la Seconde Guerre mondiale, René Fonck fut remisé aux oubliettes de l’histoire de l’armée de l’air pour laquelle il s’était tant battu. Chaque 11 septembre, les bases aériennes pavoisent pour commémorer l’anniversaire de la mort de Georges Guynemer, tombé au champ d’honneur et érigé en mythe par la propagande.
René Fonck, un as oublié ? Non, un as occulté !
janvier 2009

Bibliographie:
 René Fonck
L’as des as, l’homme

Corinne Micelli & Bernard Palmieri
Economica, 2007

Voir la présentation ICI

René Fonck

Articles

René Fonck L’as des as, l’homme   René Fonck L’as des as, l’homme   René Fonck L’as des as, l’homme

René Fonck