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Cazenove de Pradines, Pierre De. Né le : 14 avril 1894 à Nantes (44). Mort le : 7 janvier 1982 à Paris. Profession avant la mobilisation : étudiant. Passé à l'aviation en : mars 1916. Brevet militaire le : 15 juillet 1916. Parcours : 24e dragons, 14e hussards. Affectations : N 81. 7 victoires, 1 combat non homologué.
Pierre, Fortaner, Paul de Cazenove de Pradines naît le 14 avril 1894 à Nantes, dans une vieille famille aristocrate et royaliste. Le père de Pierre décède en 1908 et laisse le titre de comte à son fils unique, qui lui-même s’intéresse à la politique et milite dès son adolescence au mouvement royaliste de l’Action Française de Charles Maurras. Poursuivant ses études, il obtient son baccalauréat et maîtrise parfaitement l’anglais et surtout l’allemand. Il entame ensuite des études de droit et de sciences politiques et se destine à passer le concours de l’inspection des finances. La guerre éclate et Pierre décide de s’engager dans l’armée. Il y parvient le 30 novembre 1914 et choisit d’être affecté au 24e régiment de dragons. Cavalier confirmé, il découvre au front en mars 1915 la désormais inutilité de son arme, transformée en infanterie de 2e ligne. Muté au 14e régiment de hussards, il passe brigadier en juin 1915 puis maréchal des logis en octobre tout en se portant volontaire pour l’aviation.
Sa demande acceptée, il gagne les écoles de pilotage en mars 1916 dont il sort breveté et affecté en décembre 1916 à la N 81 sur Nieuport 17 et Nieuport 12 biplace et qui s’installe sur le terrain de Fontaine près de Belfort. Pierre effectue ses premières missions de guerre sur Nieuport 12, puis sur Nieuport 17 avec lequel il décide le 20 mars 1917 d’aller provoquer la chasse ennemie en compagnie d’un camarade, en faisant des acrobaties au-dessus du terrain d’Habsheim. Mal lui en prend, car 5 chasseurs ennemis menés par l’as Ernst Udet le transforment en passoire. Moteur détruit, il parvient d’extrême justesse à regagner nos lignes en vol plané. Pierre de Cazenove de Pradines n’est que mollement réprimandé par son chef d’escadrille, qui n’est pas mécontent d’avoir un pilote audacieux dans ses rangs. La N 81 migre ensuite en Champagne. C’est là qu’il remporte sa première victoire le 26 mai 1917 contre un chasseur. Promu adjudant en juillet, il s’essaie ensuite à la chasse au Drachen en descendant l’un d’eux le 19 août à la balle incendiaire, après avoir testé sans succès les fusées Le Prieur. Il remporte une 3e victoire le 22 septembre suivie d’une 4e le 16 octobre où l’appareil ennemi qu’il attaque avec un équipier est capturé.
Le 30 octobre 1917 il devient un as avec sa 5e victoire remportée contre « un boche de midi », un Rumpler C IV de reconnaissance qui échappe aux chasseurs et à la DCA en volant très haut. Pierre de Cazenove de Pradines et son équipier l’as Péronneau l’attendent alors à haute altitude et le font paniquer et piquer pour prendre de la vitesse… à une altitude où les SPAD peuvent le descendre. Décoré de la médaille militaire, sa chance le quitte le 9 décembre quand une balle lui traverse le tibia gauche. Il parvient néanmoins à ramener et poser son SPAD XIII dans ses lignes. Evacué à l’hôpital, il est promu au cours de sa convalescence sous-lieutenant en janvier 1918 et le journaliste Jacques Mortane l’interviewe sur ses combats. Il ne rentre de convalescence que le 25 mai 1918 et refuse d’être réformé pour reprendre le pilotage malgré de continuelles douleurs à la jambe provoquées par les vibrations de son appareil. Avec l’aide de son mécanicien, il aménage d’ailleurs son poste de pilotage en conséquence en adaptant un sandow sur la pédale gauche de son palonnier, pour lui permettre de piloter d’un seul pied. Il reprend progressivement les vols dans l’escadrille maintenant commandée par le capitaine Leps. Les nombreux combats aériens liés aux offensives allemandes du printemps 1918 lui permettent de remporter ses deux dernières victoires en juillet 1918, Il prend ensuite le commandement de la SPA 97 en Allemagne occupée mais quitte l’armée en 1920 pour se consacrer à la gestion du domaine familial. Il fonde alors une famille, s’investit dans l’agriculture en Loire-Atlantique et parallèlement occupe des fonctions de plus en plus élevées au sein de l’Action Française, devenant l’adjoint direct de l’amiral Schwerer qui préside cette ligue sous l’égide du président d’honneur Charles Maurras. Quand éclate la 2e guerre, Pierre Cazenove de Pradines est mobilisé dans la réserve, en tant que commandant, d’abord dans l’aviation de reconnaissance puis à sa demande dans la chasse. Il est alors affecté au centre d’instruction de Chartres avec lequel il se replie à Perpignan lors de la débâcle. Démobilisé le 14 septembre 1940, il s’installe à Paris et dirige une agence immobilière dans le 16e arrondissement. Malgré son positionnement idéologique, Pierre Cazenove de Pradines se tient rigoureusement éloigné de toute activité politique pendant le conflit. Le 23 février 1945, il effectue une demande de rappel à l’activité, refusée par l’armée de l’Air. Il essaie en vain de faire réévaluer cette décision. Une fois rayé des cadres, Pierre Cazenove de Pradines reprend la gestion de son domaine et décède à Paris le 7 janvier 1982
La mission du 20 août 1917 avait été précédée la veille d'une tentative d'attaque avec des fusées Le Prieur équipant le Spad VII. (voir " Spad VII Aces of World War I "). La mission du 20 fut réussie avec des balles explosives. |