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Casale, Jean.

Né le : 24 septembre 1893 à Olmeta di Tuda, Corse.

Mort le : 23 juin 1923 à Daméraucourt, (60), accident aérien.

Profession avant la mobilisation : chauffeur.

Passé à l'aviation en : décembre 1914.

Brevet militaire le : mars 1915.

Parcours : 8e chasseurs à cheval.

Affectations : MF 8, N23, SPA 38.

La Guerre Aérienne Illustrée

13 victoires, 11 combats non homologués.


Jean, Pie, Hyacinthe, Paul, Jérôme Casale voit le jour le 24 septembre 1893 dans la commune corse d'Olmeta di Tuda, issu d’une famille de notables aisés dont le père est juge de paix et l’oncle maire du village. Le jeune homme, appelé couramment Hyacinthe par sa famille, perd sa mère à l’âge de 10 ans mais grandit dans sa maison familiale parmi ses cousins et domestiques. Se montrant doué pour l’école, il obtient son certificat d’études à l’âge de 12 ans puis est envoyé par son père au lycée de Bastia en tant qu’interne. Ce dernier décède durant sa scolarité en 1909, alors que Jean est âgé de 16 ans. Il néglige dès lors ses études et se passionne pour les sports mécaniques, et quitte en 1912 le lycée sans avoir obtenu son baccalauréat pour aller vivre à Marseille chez un oncle où il devient chauffeur automobile.

En octobre 1913, il doit effectuer son service militaire et se retrouve incorporé comme simple soldat au 8e régiment de chasseurs à cheval d’Orléans, s’y trouvant toujours à la déclaration de guerre. Il se bat avec son unité en Alsace et Lorraine où il est grièvement blessé d’une balle dans la cuisse le 19 août 1914. Hospitalisé et effectuant sa convalescence dans sa famille en Corse, il se porte volontaire pour l’aviation et y est accepté en décembre 1914. Intégrant les écoles de pilotage, il en ressort breveté et affecté en mai 1915 à l’escadrille MF 8 qui se bat sur la Somme, où il est promu au grade de caporal, puis sergent au mois d’août.

A la fin de l’année 1915, il est muté à l’escadrille de chasse N 23 où il effectue ses premières missions sur un Nieuport 10 monoplace qu’il décore de l’inscription « Le Corse ». C’est à ce moment que prend corps dans son escadrille la légende de l’ascendance noble de Jean Casale, que ses camarades surnomment « Le Marquis de Montferrato », sans doute en référence à la ville italienne de Casale Montferrato qui n’a absolument rien à voir avec ses origines. On ne sait trop si cette légende vient d’une plaisanterie où d’une mystification de l’intéressé ; en revanche, d’après le témoignage d’un camarade, le sergent Jean Casale déclare que « L’aviation, il faut que ce soit ma gloire, parce que j’étais plongeur dans un restaurant de Marseille et je ne veux pas y retourner. »

 

Cependant, bien que décrit comme un excellent pilote, son tableau de chasse tarde à s’ouvrir alors que la N 23 est engagée dans la bataille de Verdun à la fin du mois de février 1916. Son premier succès n’est remporté que le 1er juillet 1916 aux dépens d’un Drachen. Promu adjudant et se liant d’amitié avec l’as Maxime Lenoir, il remporte sa 2e victoire en collaboration avec ce dernier le 22 septembre 1916. Lenoir tombe en combat aérien le mois suivant et Casale baptisera son Nieuport 17 en son honneur.

Nieuport 10 gréé en monoplace n° 284, escadrille 23

Le 6 février 1917, il obtient la gloire qu’il désire en remportant sa 5e victoire homologuée, ce qui lui permet d’être mentionné dans le communiqué du lendemain, repris par la presse nationale qui publie plusieurs articles du jeune as et signalera tous ses succès ultérieurs. Il faut dire que l’intéressé, brun aux yeux bleus perçants très élégant dans son uniforme de cavalier, est particulièrement photogénique. Une actrice de la capitale, Mlle Pauline Dessains au nom de scène de Paulette Dorisse, en tombe amoureuse et entretient une liaison avec lui.

Jean Casale, promu au grade de sous-lieutenant continue effectivement de remporter des victoires dans le ciel de Verdun durant l’année 1917, portant son score à 10 le 21 septembre. Le 6 mars 1918 il quitte la N 23 pour intégrer la MS 156, une escadrille nouvellement formée sur chasseur Morane AI, un monoplan à aile haute particulièrement conçu pour l’acrobatie mais qui est abandonné en raison d’une faiblesse structurelle. Casale est alors muté à l’escadrille SPA 38 où sert l’as Georges Madon, avec lequel il remportera ses derniers succès en terminant la guerre avec 13 victoires homologuées.

Il est au moment de l’armistice père de famille car Pauline Dessains a accouché d’un fils le 23 septembre 1918, nommé Jacques-Charles. Démobilisé en 1919, il se cherche une situation dans l’aviation et trouve un emploi de pilote d’essais à la société Blériot qui produit les chasseurs SPAD. A ce titre il participe aux essais de plusieurs appareils de la marque et bat un record de vitesse en février 1920, à 283 km/h sur le nouveau SPAD 20. Pilote médiatique, il participe à plusieurs courses et meetings aériens, donnant notamment un baptême de l’air à la célèbre Mistinguett à Buc en 1920.

La vie d’un pilote d’essais à cette époque est malheureusement souvent assez courte et Jean Casale n’y fera pas exception : il se tue le 23 juin 1923 à bord d’un Blériot 115 quadrimoteur de transport qui s’écrase dans la forêt de Daméraucourt dans l'Oise.



Casale (Jean), sergent pilote à l'escadrille M. F. 8 : s'est révélé dès son arrivée à l'escadrille comme un pilote de premier ordre par son courage, son audace, et l'entrain avec lequel il attaquait les avions ennemis Toujours prêt à accomplir les missions les plus périlleuses, a effectué plus de 100 heures de vol sur l'ennemi et est rentré à plusieurs reprises avec son avion très gravement atteint par des projectiles. (Ordre du 30 septembre 1915.)

 

Médaille militaire. Pilote d'un courage exceptionnel qui, depuis plus d'un an, a rendu des services signalés d'abord dans une escadrille de corps d'armée, puis dans une escadrille de chasse. Spécialiste des reconnaissances à longue portée, a toujours exécuté ses missions en livrant de nombreux et durs combats aériens. Le 26 avril 1916, attaqué par deux avions ennemis, les a mis successivement en fuite et a continué sa reconnaissance bien que son avion ait été grièvement atteint par les balles ennemies. Déjà cité à l'ordre.

 

1

8 juillet 1916

N 23

Drachen

Rives de la Meuse

Pilote exemplaire, accomplissant chaque jour les missions qui lui sont demandées quelles que soient les circonstances. Le 1er juin, ayant fait une chute grave à la tombée de la nuit demande à repartir le lendemain matin, refusant tout repos, malgré de nombreuses contusions. Le 8 juillet, ayant manqué le matin le drachen                                                                                                                       qu'il devait incendier, repart seul et sans ordre à midi et n'ayant pu encore réussir, attaque dans la soirée un troisième drachen qu'il détruit, parcourant ainsi trois fois dans la journée les lignes ennemies à faible altitude, donnant à tous le plus bel exemple de la conception du devoir.

 

2

22 septembre 1916

N 23

Avion non identifié

N de Douaumont

Pilote aussi audacieux que modeste. Se dépense sans compter au cours des missions de chasse quotidiennes et particulièrement dures. Le 22 septembre a livré un combat prolongé à un avion ennemi ; l'a poursuivi jusqu'à faible altitude et l'a abattu dans les lignes.

 

3

24 novembre 1916

N 23

Ballon

 

4

10 décembre 1916

N 23

Avion non identifié

Brabant-sur-Meuse

Pilote de chasse de premier ordre, infatigable, toujours à la recherche d'un combat. Le 10 décembre a abattu son 4e avion ennemi en flammes à proximité de nos lignes.

 

5

6 février 1917

N 23

Avion non identifié

Wavrille

8-2-17 communiqué. L’adjudant Casale a abattu son cinquième avion ennemi.

Nieuport 17 dédié à son ami Maxime Lenoir

6

4 mars 1917

N 23

Avion

Dieppe-sous-Douaumont

7

6 mars 1917

N 23

Avion

Dieppe-sous-Douaumont

8 3 17. Communiqué. Dans la journée du 6 a abattu son septième avion allemand. L’appareil s’est écrasé dans la région de Dieppe. A abattu en moins d'un mois ses 6e et 7e adversaires. A attaqué le 14 avril dans leurs lignes 2 avions de chasse ennemis, et après un rude combat a repassé les tranchées à faible altitude, son avion percé de balles.

 

8

28 mars 1917

N 23

Avion non identifié

Dieppe

 

Chevalier de la Légion d’honneur. Casale (Jean- Vie-Hyacinthe-Paul-Jérôme), adjudant (réserve) pilote à l'escadrille N 23 : pilote de chasse d'une énergie et d'une bravoure exceptionnelles. A depuis la bataille de Verdun livré plus de quatre-vingt-dix combats, rentrant à plusieurs reprises avec un appareil criblé de balles. Décoré de la médaille militaire en mai 1916, a par la suite abattu cinq appareils ennemis. Le 11 février 1917 a suivi un drachen en le mitraillant jusqu'à très faible altitude. Poursuivi au cours de cette attaque par deux avions allemands leur a livré un combat des plus violents à dix kilomètres à l'intérieur de leurs lignes. Est revenu avec un appareil gravement atteint. Deux blessures. Quatre citations à l'ordre de l'armée.

A abattu, en moins d'un mois, ses 6e et 7e adversaires ; a attaqué le 14 avril dans leurs lignes, deux avions de chasse ennemis et, après un rude combat a repassé les tranchées à faible altitude, son avion percé de balles.

 

9

10 mai 1917

N 23

LVG C

Charmontois

10

21 septembre 1917

N 23

Avion

N de Douaumont

Pilote à l'escadrille N 23 a abattu ses neuvième et dixième avions le 10 mai et le 21 septembre 1917.

11

20 juillet 1918

SPA 38

Fokker D.VII

 

12

29 octobre 1918

SPA 38

Avion non identifié

N de Rethel

Pilote de chasse de premier ordre, ayant au plus haut point le sentiment du devoir. Modèle de bravoure et d'entrain. Le 20 juillet 1918 a abattu l'un d'eux remportant ainsi sa onzième victoire, le 29 octobre 1918 a abattu son douzième adversaire.

13

1er novembre 1918

SPA 38

Biplace

Sissone

Pilote remarquable, ayant au plus haut point le sentiment du devoir, modèle de courage et d'entrain. Le 20 juillet 1918 a attaqué une patrouille de monoplaces et a abattu l'un d'eux remportant ainsi sa dixième victoire, le 29 octobre a abattu son onzième adversaire. Le 1er novembre son treizième.

Après avoir participé à un meeting aérien au Touquet pour présenter ce Blériot 115 quadrimoteur l'équipage rentrait à sa base de Toussus-le-Noble. Alors qu'il naviguait à 600 mètres d'altitude au-dessus de Daméraucourt, à environ 4 km au nord de Grandvilliers, l’avion hors de contrôle s'est écrasé dans la forêt de Vieuville. Alors que le mécanicien était indemne, le pilote a été tué sur le coup.



  Casale Jean (Adjudant)   Casale Jean (Adjudant)    Camion Paul Escadrille MF 8, Escadrille N 23Escadrille Spa 38
 
 Casale Jean (Adjudant)
 

 Légion d’honneur en 1917,  Citation:
« Pilote de chasse d'une énergie et d'une bravoure exceptionnelles. A depuis la bataille de Verdun livré plus de quatre-vingt-dix combats, rentrant à plusieurs reprises avec un appareil criblé de balles. Deux blessures, quatre citations à l'ordre de l'armée. La présente nomination comporte l’attribution de la Croix de guerre avec palme. »

Mécanicien: André DAUM

 Casale Jean (Adjudant)

 Casale Jean (Adjudant)