Les prémices

6 septembre

7 septembre

La MF 16 dans la bataille

 La Marne

Dimanche 6 septembre.
Ordre du Jour du Général en Chef
«Au moment où s'engage une bataille dont dépend le salut du pays, il importe de rappeler à tous que le moment n'est plus de regarder en arrière. Tous les efforts doivent être employés à attaquer et à refouler l'ennemi. Une troupe qui ne peut plus avancer devra coûte que coûte, garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer.
Dans les circonstances actuelles, aucune défaillance ne peut être tolérée».

La manœuvre offensive est déclenchée sur l’aile gauche. En Champagne et en Lorraine les armées doivent faire face aux brèches de Mailly et Révigny. Le salut est dans la bonne coordination des armées.

 3ème armée  4ème armée  9ème armée  5ème armée 6ème armée  Bataille des deux Morin

*3ème armée.
6ème Corps d’Armée. 6-20 septembre début de la Bataille de Révigny.
La 3ème Armée qui devait continuer sa marche vers le sud a reçu de nouveaux ordres: elle doit appuyer la 4ème armée, après s’être débarrassée des colonnes ennemies (1 corps d’armée environ) que l'aviateur de l'Armée a signalé en marche le 5 septembre sur les routes Islettes - Brizeaux - Clermont - Beauzé - et Jubécourt-Julvécourt.
L’aviation fournit des renseignements.
L'offensive du 6° CA est arrêtée sur tout son front.---L'AD 12 et l'AC et l’AL dirigées par le Général commandant l'artillerie lutte péniblement contre l'artillerie ennemie (2 avions ont été mis à sa disposition à 12h et à 15h45 et n'ont rapporté faute d'observateur capables que des renseignements insuffisants).
Artillerie 6ème CA JMO:
12h. Un avion est mis à la disposition de l'artillerie. Mais comme le général n'avait pas été prévenu, il n'y a pas d'observateur. Il rapporte des renseignements insuffisants. Le manque d'essence l'empêche de faire un nouveau vol avec un observateur.
15h45: un nouvel avion est mis à la disposition de l'artillerie en même temps que les groupes détachés sont remis sous le commandement du général commandant l'artillerie qui a l'intention de reprendre la lutte d'artillerie lourde lorsqu'il aura été renseigné par l'avion sur les positions de l'ennemi. Au manque d’observateur du matin s’ajoute le manque de munitions pour l’artillerie qui gène son efficacité.

*4ème armée.
La 4ème armée cesse de retraiter.
Le lieutenant Coutisson décolle de Brienne-le-Chateau à 7h pour une reconnaissance sur Vitry-le-François, Sermaize, Somme-Yèvres, Tilloy, La Chappe et retour.
Une colonne repérée entre Maisonneuve et Coutissol, une colonne de Francheville à la Chaussée-sur Marne.
Retour à Brienne-le-Chateau à 11h 30 après une panne d’essence.
Après-midi :
1) reconnaissance du capitaine Pujo : colonnes en marche de Pringy à Maison de Champagne, de Châlons à Coupetz, du bois de Lava à Villeseneu.
2) Bataille de Vitry le François :
« J'accomplissais deux missions le 6: la première, avec le capitaine Pujo, consistait en une reconnaissance vers Vitry-le-François-Sommesous avec une petite pointe vers le nord. Nous délimitions les positions des troupes aux prises et rapportions des renseignements que le commandement considéra comme très importants au sujet des troupes situées à l'ouest de Sommesou. Le général de Langle de Cary voulait bien me faire l'honneur de me transmettre ses félicitations pour les documents rapportés. Je repartais l'après-midi avec mon mécanicien. Nous allions projeter des bombes de mélinite sur des rassemblements placés en arrière du front vers Vitry- le-François. Nous constations la démolition d'une ferme qui semblait occupée par des troupes. » (Brindejonc des Moulinais)

*9ème armée.
Bataille des marais de Saint-Gond.
En raison du ciel nuageux, les reconnaissances exécutées, dans la soirée du 6, par l'aviation de la 9ème armée n'ont pu renseigner sur les mouvements de l'ennemi.
Trois observateurs, les lieutenants Cahuzac, Chapelet et Turin partent en mission de reconnaissances emmenés par les pilotes Thoret, Sadi-Lecointe et Mathieu de la BL 10.
Malgré les conditions défavorables, plus d'une division ennemie a été reconnue dans la région Champaubert, la Caure, Montmort, ainsi que des emplacements de batterie.
Le soir tous les avions et le personnel sont à Méry-sur-Seine sous les ordres du capitaine Fougeroux directeur de l’aviation de la 9ème armée.

*5ème armée.
Matinée très brumeuse
L’aviation signale que, dans la région des deux Morin, de nombreuses colonnes allemandes se reportent vers le nord.
Escadrille CM. Des reconnaissances d’aviation repèrent de très importants déplacements de troupes dans la région de Courtacon, La Ferte-Gaucher, Montmirail, Esternay, Montceaux-les-Provins vers le nord. C’est le 4e C.A. de l’armée de von Kluck qui rebrousse chemin. Le 3e C.A. a également été rappelé et commence sa retraite vers Sancy et Montceaux-les-Provins mais a été attaqué par le 18e C.A. français.
En arrière du front, les reconnaissances aériennes ont signalé de gros rassemblements vers Montmirail et à l'ouest, ainsi que le long de la route de Montmirail à Château-Thierry.
— Dans la matinée, une colonne de toutes armes, évaluée à une division, est observée en marche de Montmirail sur Morsains; à 11h 30, sa tête est à 2 kilomètres au nord de ce dernier point. — Vers 16 heures, une autre colonne importante, cavalerie et artillerie, est vue se portant de Maclaunay sur Morsains, où est signalé un rassemblement d'une brigade au moins, avec artillerie.
D'autre part, une reconnaissance aérienne britannique repère la marche de deux brigades d'infanterie se dirigeant d'Esternay sur La Ferté-Gaucher, où leur tête est près d'arriver vers 15h30. Devant le front de nos alliés, toutes les forces allemandes réunies le 5 septembre au soir autour de Coulommiers, se portent le 6 vers le nord.
Reconnaissance du commandant de Rose
A la disposition du 3ème Corps. Atterrissage à Bouchy le Repos. Renseignements sur la situation à Esternay Courgivaux et Montceaux. Désignation à l'artillerie de batteries d'obusiers allemandes au nord de Courgivaux et de Montceaux.
Escadrille D4 Equipage soldat Cribeillet, pilote, et soldat Cossnier : disparus en mission.
Le lieutenant colonel Ganter et le capitaine Roisin se rendent sur le terrain d'action des 1er et 3ème corps où sont employés les avions d'observation d'artillerie (Courgivaux, Les Essarts le Vicomte).

*6ème armée.
Dans la matinée, la 6ème armée va progresser lentement. Elle ne rencontrera aucune résistance sérieuse et atteindra vers midi la ligne générale Chèvreville, Brégy, Gesvres, Barcy, Penchard.
Maunoury lui rappelle qu'elle doit passer à l'offensive dès le lendemain.
De bonne heure, tandis que ses unités progressaient sans trop de difficultés vers l'est, le général Maunoury a demandé à son aviation de le renseigner sur les mouvements de l'ennemi entre Meaux, Lizy-sur Ourcq et La Ferte-sous-Jouarre, ainsi que dans la vallée de la Marne en amont. Dans le cas où des troupes se trouveraient dans cette région, il importerait de savoir si elles se dirigent de Meaux sur le flanc droit de l'armée ou, de Lizy-sur-Ourcq sur son front. Une reconnaissance à plus grande portée vérifierait s'il se trouve de gros rassemblements vers Meaux, Rebais, La Ferte-Gaucher. L'aviation devrait également explorer, sur le flanc gauche de l'armée, la région Crouy-sur-Ourcq, Neuilly-Saint-Front, Oulchy-le-Château, Yillers-Cotterets, Crépy-en-Valois Par contre, sur l'aile droite de l'armée, les reconnaissances d'aviateurs font savoir qu'entre 8 et 9 heures, deux fortes colonnes ennemies, venant du sud, franchissaient la Marne à Varreddes et Isles-les-Meldeuses, ou les ponts sont intacts.
— Confirmation des renseignements sur l’ennemi. Tandis que des dispositions sont ainsi prises, pour parer à la menace qui se dessine sur la droite de l'armée, l'aviation, poursuivant ses reconnaissances, confirme et précise les mouvements ennemis vers le nord: des effectifs importants franchissent, vers 11 heures, la Marne aux ponts de Mary et de Germigny et de gros rassemblement sont aperçus à Chambry, Etriépilly, Trocy et Plessis-Placy.
Enfin, la 5è armée fait savoir à 11 heures que, entre 7 et 8 heures, ses aviateurs ont vu, dans toute la région Montceaux-lès-Provins, Courtacon, La Ferte-Gaucher, des colonnes allemandes nombreuses, au moins un corps d'armée, en retraite dans la direction du nord.
D'autres aviateurs ont observé vers Montmirail, Esternay, La Ferte-Gaucher de fortes colonnes, plus d'un corps d'armée, en retraite; leurs têtes étaient, entre 8 et 9 heures, entre Montmirail et Montdauphin, une colonne était déjà tout entière au nord du Grand-Morin, sa tête à hauteur de l'Epine-aux-Bois.

Face à l’attaque de la 6ème armée rive droite de la Marne le général Von Kluck se renforce

Bataille des deux Morin.
1er CA JMO artillerie 6 septembre.
15h15 un renseignement d'avion permet de localiser les batteries lourdes et de campagne de l'ennemi. Les objectifs sont partagés.
15h50 Un avion a repéré la jonction de batteries ennemies. Je fais tirer sur ces batteries.
1er CA JMO artillerie 7 septembre 1914.
Les renseignements d'avion (7h et 9h15) prouvent que l'ennemi se replie vers Champguyon.
1er CA JMO artillerie 8 septembre :
14h50 L'avion signale que nos coups tombent bien sur les objectifs indiqués.

JMO Aéronautique 6ème Armée.
Direction à Campans-la-ville à partir de 8h.
Escadrille R 15:
L'appareil R 27 dirigé sur l'arrière par voie de fer.
L'échelon roulant part le matin pour Campans.
Reconnaissance:
Adjudant Louis (R 31) Capitaine Varaigne observateur. Panne de moteur.
Escadrille MS 26 à Vincennes :
Reconnaissance: soldat Montmain, pilote. Lieutenant de Ruppière, observateur. Durée 2h 40 - 200 km.
Escadrille MF 16 :
Départ de Vincennes pour Campans la Ville.
Reconnaissances:
Caporal Touvet. Meaux - Betz – Montmirail.
Lieutenant Cesari, Soldat Jaguenaud, Lieutenant Prudhommeau: Reconnaissances offensives avec obus de 155 vers Meaux et les ponts de la Meuse - l'Ourcq. Durée 1h 30.
Sergent Mouillères, seul. Fléchettes. Château Thierry et l'Ourcq 2h 30.

Toute l'escadrille [MF 16] se transporte à Compans et fait ses reconnaissances.
L’aviation, poursuivant ses reconnaissances, confirme et précise les mouvements ennemis vers le nord: des effectifs importants franchissent, vers 11 heures, la Marne aux ponts de Mary et de Germigny et de gros rassemblement sont aperçus à Chambry, Etriépilly, Trocy et Plessis-Placy (AFGG).
« L'après-midi la première demi-escadrille [de la MF 16], dont je suis, va à Vincennes, le service de reconnaissance étant peu chargé ce jour là. »
(Archives Prot)

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