|
Emile Charamelet Né le 24 décembre 1892 à Saint-Cassien. Bureau de recrutement de Bourgoin, classe 1912, Matricule 647. Portrait au conseil de révision : Cheveux châtain clair, yeux gris bleu, front moyen, nez busqué, visage long. Taille : 1,74 m. Entré au service actif le 9 octobre 1913 au 97e Infanterie Célibataire. Emploi dans le civil : Mécanicien chez Schmit, Aviateur. Brevet de pilote de l’Aéroclub de France ( ACF ) du 21 août 1913 N° 1453 La revue L'aéro, du 7 février 1913 rapporte son entrainement : « Chartres. Ecole Alexandre. Tous les élèves sortent matin et soir et font de beaux vols sur l'appareil à double commandes, moteur Anzani 50 HP 6 cylindres, sous la direction de Garaix...Poulain, Lhérisson, Charamelet font seuls de belles lignes droites. » Mobilisé au 97e d’Infanterie il passe assez rapidement dans l’aviation et rejoint d’abord l’école de Dijon, passage obligé de tous les élèves pilotes n’étant pas sous-officier, puis celle d’Etampes le 21 février 1915, et enfin celle d’Avord où il passe son brevet de pilote militaire le 6 juin 1915 (N° 1052). En attente à la RGA ( Réserve générale d’aviation ) il est affecté à l’escadrille 109 le 14 juillet 1915 ( En solde du dit jour. Perçoit l'indemnité journalière ) et reçoit son revolver règlementaire. Il est nommé au grade de caporal le 26 juillet 1915. L’escadrille 109 est équipé d’avions Voisin, et celui de Charamelet est probablement un Voisin-canon, équipé d’un canon de 35mm sans recul, servi par Guy Renaudeau-d’Arc, soldat de 2e classe, qui s’est formé aux ateliers Voisin par un stage du 9 au 17 mars à son arrivée.
Avec les escadrilles 107 et 108, la 109 fait partie du Groupe de bombardement n°3 ( GB 3 ) stationné à Malzéville. Avec le GB 1, le GB 2 et le GB 4 ils forment un groupe d’une centaine d’appareils. Le 9 août, sous le comman-dement du commandant Roisin les quatre groupes, escortés de chasseurs, partent bombarder la gare de Sarrebrück. Outre la gare, la caserne de cavalerie est particulièrement touchée. La défense allemande est sévère et plusieurs avions sont touchés. Dans le combat l’avion de l’équipage Charmelet – Renaudeau d’Arc est descendu. Les Carnets de Comptabilité en Campagne de l’escadrille (CCC) les portent disparus le 20 août et notent en sortie de stock face à leur nom un revolver et une carabine. On apprendra qu’ils sont retenus prisonniers au Camp du Landshut comme l’attestera plus tard la Gazette des Ardennes ( 6 janvier 1917 ) :
« Liste des prisonniers du Landshut Charamelet Emile, St Cassien (Isère), escadrille 109 ». Lors de sa captivité il bénéficie d’une aide de la ville d’Etampes dans l’école de laquelle il a fait une partie de sa formation, et dont on ignore la qualité exacte qui pourrait être vraisemblablement des colis. En mettant ses chaussures à l’envers pour brouiller ses traces dans la neige, Emile Charamelet réussit à s’évader le 6 décembre 1916 et rejoint la 5e Compagnie comme subsistant en attendant sa réaffectation qui intervient le 11 décembre 1916 lorsqu’il est enregistré au 2e Groupe d’aviation et rejoint le dépôt de Bron ( 69 ) ou le SFA ( Service de Fabrication de l’Aviation ) qui y a une antenne.
Le 11 mars 1917 il est admis à l'hôpital ambulancier américain « B » de Juilly et ce n’est que le 21 avril qu’il en sortira pour venir au Groupe des Divisions d’Entrainement ( GDE ) chercher un avion. Il est alors convoyeur d’avions entre l’arrière et le front pour les écoles, jusqu’au 20 septembre 1917 lorsqu’il passe au DPTA ( Dépôt du Personnel technique de l'Aviation ). Son nom apparait dans la revue L'Auto-vélo du 29 novembre 1917 dans la rubrique « "Nos poilus demandent… Une veste canadienne : E. Charamelet, sergent pilote aviateur DPTA, par B.C-M. » Son nom apparaît également dans Le Patriote des Pyrénées et La France militaire du 4 mai 1918 à l’occasion de la réunion de l’Aéroclub de France. « A l’aéroclub de France Paris 3 mai
La réunion mensuelle de l'Aéro-club de France a eu lieu jeudi soir en l'honneur des soldats de l'air, prisonniers de guerre évadés. Nombreux de ceux-ci, qui étaient présents, les aviateurs et aéronautes Amiot… Charamelet, Coutis… se sont vu remettre la grande plaquette de bronze de l'Aéro-Club de France en souvenir de leur évasion. » Il va terminer la guerre à l’Ecole d'Avord où il est muté le 18 septembre 1918. Il est démobilisé le 26 juillet 1919 et se retire à Saint-Cassien. Emile Charamelet décède à Paris le 8 décembre 1922 où il résidait depuis le 31 mai 1921. |