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Martin André Séraphin. Né le 21 mars 1896 à Moirans (38). Mort pour la France en combat aérien le 9 août 1918 à Lignières (80). Deux victoires aériennes homologuées. Résidant à Affreville, Alger. Etudiant. Conseil de révision d'Affreville. Cheveux châtains, yeux jaune foncé, front moyen, nez rectiligne, visage long. Taille 1,70m. Affecté au 3e Zouaves de Constantine.
Incorporé le 9 avril 1915. Parti en renfort et passé le 18 juillet 1915 à la 14e compagnie de renfort, En Champagne, septembre 1915. Pour son activité dans cette bataille, le 3e Régiment de Marche de Zouaves est cité à l’ordre de la quatrième armée : « Sous les ordres du Lieutenant-Colonel Louis, le 25 septembre 1915 s'est rué à l'assaut des positions allemandes avec un élan et un enthousiasme qui confinent au sublime. Bien que pris de tous côtés par un feu formidable d'artillerie et d'infanterie, s'est enfoncé comme un coin dans les lignes ennemies qu'il a crevées sur une profondeur de plus de deux kilomètres, s'est emparé de 11 pièces d'artillerie et de 9 mitrailleuses; a fait 400 prisonniers et ne s'est, arrêté, bien qu'ayant perdu son chef et presque tous ses cadres, que lorsqu'il a été à bout de souffle. Dans toutes les circonstances où il a été engagé depuis le début de la campagne, s'est montre à la hauteur des vieux régiments de « Zouaves ». En Champagne, il les a dépassés. Déjà le 19 septembre 1914, il avait pris un drapeau à l'ennemi ». Signé : GOURAUD En 1916 le régiment prend part à la bataille de Verdun à la suite de laquelle Martin est nommé zouave de 1ère classe le 26 septembre 1916. En 1917 il s’illustre lors de la Bataille du chemin des dames et il est cité à l'ordre du régiment 88 le 30 avril 1917. « A montré les plus belles qualités au cours des combats du 17 au 21 avril 1917. » La Croix de guerre avec une étoile de bronze lui est décernée. L’Historique du 3e Zouaves rappelle les événements de ces journées du 16 avril 1917 et suivantes : « A 11 heures, après une courte préparation de notre artillerie, dont les obus soumettent nos éléments avancés à une nouvelle épreuve, une deuxième attaque est tentée par nos fractions de réserve ; mais cette attaque est paralysée à son départ et désormais, sans espoir d'être secourus, les zouaves restés entre les lignes attendent que la nuit leur donne une chance d'échapper à la captivité ou à la mort. Le soir, à la faveur de l'obscurité, les rares survivants rampent vers notre parallèle de départ. Leur rentrée provoque plus d'une inévitable méprise. Cependant les secours s'organisent et de courageux brancardiers se mettent à la recherche des blessés qui n'ont pu se traîner jusqu'à nous. Les journées du 17 et du 18 se passent sans que soit tentée une attaque, qu'on sent vouée à l'insuccès. Pendant la nuit du 18 au 19, un corps russe relève le régiment qui se replace en réserve, non loin de la première ligne à l'Ouest du CANAL DE L'AISNE A LA MARNE. Le même jour, le régiment doit appuyer les Russes qui attaquent le MONT SPIN. Après avoir fait une sortie magnifique et réalisé quelques progrès, les Russes sont assaillis de tous côtés par des feux d'infanterie et de mitrailleuses. Tous leurs officiers tombent; la troupe est affreusement meurtrie. Traqués de toutes parts, ses débris se replient en désordre sur la tranchée de départ, mettant en danger nos propres positions. Le 3e Zouaves se reporte aussitôt en ligne, à travers un terrain dépourvu, ou à peu près, de tout boyau de communication et continuellement battu par des tirs de barrages et des feux de mitrailleuses. Enfin, pendant la nuit du 20 au 21, le régiment épuisé est relevé définitivement. Cette attaque qui laisse un souvenir pénible à tous ceux qui l'ont vécue, avait coûté près de 100 tués identifiés, 200 disparus et 400 blessés, dont le Commandant BEFF, commandant le 1er Bataillon. Le 23 Avril, le régiment cantonne à FLEURY-LA-RIVIÈRE. C'est là que le Commandant MONDIELLI en prend définitivement le commandement en remplacement du Lieutenant-Colonel PHILIPPE, qui, terrassé par la maladie, se voit contraint de quitter le commandement de son cher régiment ». S’être mis en évidence avec une citation lui permet de postuler pour l’aviation et d’y être admis comme élève-pilote le 22 juin 1917 à l’école de Dijon. Après cette première initiation il intègre l’école de Juvisy où il passera son Brevet de pilote militaire le 27 septembre 1917 à la division Spad. ( Diplôme militaire n° 9000, Diplôme de l’Aéroclub de France n° 9327 du 7 mai 918). Il est nommé caporal en date du 6 octobre 1917 et est détaché à l'école d'aviation d'Avord où il arrive le 10 octobre 1917. Il partira ensuite à l'école d'aviation de Pau le 9 novembre 1917 où il est formé aux techniques de chasse aérienne en maîtrisant toutes les techniques acrobatiques. À l’issue de ce perfectionnement à la chasse, il est au Groupe des Divisions d’Entrainement (GDE) en attente d’affectation en escadrille. Il part à l’escadrille N 94 le 8 décembre 1917 et vole sur Nieuport pendant cette période de transition. En Champagne avec la 4e armée l’escadrille sous la direction du capitaine Edouard Pillet rejoint le Groupe de Combat 15. Le temps est assez défavorable au travail aérien, mais le pilote Marinovitch se distingue déjà comme le « champion » de l’escadrille par son nombre de victoires. Après une permission du 19 janvier au 4 février, André Séraphin Martin vient au GDE le 9 février 1918 prendre un Spad et il y reste cinq jours à s’entrainer sur ce nouvel avion. De retour sur e front, le Journal de marche et des opérations de l’escadrille rend compte de son activité. Le 26 mars 1918, une patrouille composée de l'adjudant Pierre Marinovitch et du caporal André Martin sous la direction du lieutenant André Laganne, attaque un biplace allemand. Le combat dans les environs de la côte de Caurel commence vers 3000 mètres et prend fin à 400 mètres de hauteur. Le biplan allemand est touché par les tirs du lieutenant Laganne et du caporal Martin. Il part vrille, en dégageant une épaisse fumée noire et disparaît dans la brume. Cette victoire est homologuée aux deux pilotes.
Le 9 avril 1918 il rentre d’une mission aérienne avec un doigt gelé Le 19 avril 1918 , le caporal Bourry part, en compagnie des mécaniciens, pour dépanner le caporal Martin en panne à Roupied, près d'Aumale. Ils rentreront le lendemain.
Le 24 avril 1918, l'escadrille 94 est d'alerte, quatre SPAD, décolle au lever du jour. Face au brouillard très dense qui se forme sur la région. les pilotes doivent atterrir, l’adjudant Edmond Bessières se pose sur la route de Joues à Crouy, le brigadier André Martin à Fluy, le brigadier Miguel Sainz à Boulainvillers entre Ornoy et Aumale et le caporal Eloi Bonnet à Estrées-sur-Noye, au Sud d'Amiens. Il est nommé sergent le 10 mai 1918 par décision du commandant de l'Escadre 1 du 16 mai 1918. Le 10 mai, la SPA 94 envoie deux patrouilles le matin et une dernière patrouille le soir. La première composée par le lieutenant Guy de la Rochefordière, l'adjudant Henri Chan et le caporal André Martin, engage le combat contre deux biplans allemands qui survolent l'Avre, dans les environs de Contoire. Sept monoplaces Pfalz viennent au secours du biplan allemand et attaquent la patrouille. Dans la mêlée, le SPAD XIII de l’adjudant Henri Chan est abattu. Le SPAD du sergent Martin est touché au plan de dérive par une balle. Le 19 mai, le Sergent André Martin, qui patrouille avec deux autres SPAD, est attaqué par une patrouille de monoplaces Pfalz qui tirent et touchent son appareil de plusieurs balles. Il peut cependant rentrer au terrain. Permission du 24 mai au 9 juin 1917. Le 1er juillet, la patrouille de l'adjudant Pierre Marinovitch, sergent André Martin, maréchal des logis Miguel Sainz et caporal Henri Dussourd attaque un Rumpler C dans la région de Monnes-Dammard. Secondé par ses coéquipiers Marinovitch abat le biplace qui tombe désemparé.
Le 15 juillet, l'activité aérienne est intense. Une forte patrouille composée du lieutenant Albert Carbonel, de l’adjudant Pierre Marinovitch, du sergent André Martin, du sergent Henri Grimouille, du maréchal des logis Maurice Caulier, du sergent Austin Créhore, du sergent Henri Dussourd décolle à 9h 30 et descend trois avions allemands lors d’un combat dans la région de Moronvilliers. Victoire sur un Rumpler C de Martin et Grimouille Tué au combat aérien près de Lignières le 9 août 1918 André Séraphin Martin est inhumé au cimetière de Lignières, son décès est confirmé par un avis officiel du 29 aout 1918. Le 9 août, le sergent André Martin part en patrouille avec le lieutenant Benjamin Bozon-Verduraz. À 17 h 15 une patrouille de la SPA 48 se joint à eux puis les quittent pour attaquer un Drachen. Le sergent Martin les suit. Les pilotes de la SPA 48 affirment l'avoir vu, surpris par l'arrivée de deux Fokker D VII et abattu en flammes, près de Lignières (Somme), vers 17h25. Une citation à l'ordre de l'armée lui est décernée le 12 août 1918 : "Très bon pilote, plein d'allant, ayant livré de nombreux combats extrêmement durs et ramenant parfois son avion criblé de balles. A abattu récemment un avion ennemi qui est tombé en flammes dans nos lignes. Une blessure. Une citation." Sa dernière citation : MARTIN (André Séraphin), mle 19688, sergent : homme de devoir d'un courage au-dessus de tout éloge, toujours prêt aux missions volontaires. S'est fait remarquer dans son arme comme dans l'aviation pour ses qualités combatives. A été tué en combat aérien, le 9 août 1918. Croix de guerre avec palme. (Jorf 1er novembre 1920) --- Sources : Registre matricule. Archives nationales d’outre-mer. Base des Morts pour la France. Base du personnel de l’aéronautique militaire. Journal officiel de la République Française. Carnets de comptabilité en campagne de l’escadrille 94. Historique du 3e régiment de marche de zouaves pendant la guerre contre l'Allemagne, 1914-1918. |
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