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Chavannes, Fernand. Né le : 16 avril 1897 à Paris. Mort le : 5 octobre 1985 à Chatenay-Malabry (92). Profession avant la mobilisation : étudiant. Passé à l'aviation le : 11 janvier 1916, conducteur. Brevet militaire le : 20 décembre 1916. Affectations : N 112. 7 Victoires. Fernand, Henri, Adrien Chavannes naît le 16 avril 1897 à Paris. Son père, Emmanuel-Edouard, universitaire de réputation mondiale, est membre de l’Institut et professeur au collège de France où il est un des plus grands spécialistes en langues chinoise et mandchoues. Le jeune garçon un peu trop turbulent au goût de ses parents est envoyé en pension en Suisse allemande et y apprend la langue de Goethe. Retrouvant le domicile familial à Fontenay-aux-Roses, il reprend ses études à Paris et est en classe préparatoire en mathématiques spéciales, quand éclate la guerre. Il se retrouve sous les drapeaux le 11 janvier 1916. Passionné d’aviation, il est incorporé au 2e groupe d’aviation à Lyon-Bron, en tant que conducteur. Dirigé fin février 1916 vers l’école d’Ambérieu comme mécanicien, il y nettoie les moteurs pendant plusieurs mois puis se porte volontaire pour devenir pilote. Il sort breveté avec le grade de caporal et affecté le 24 avril 1917 à la N 112 stationnant en Champagne sur le terrain de La Noblette.
Fernand Chavannes effectue ses premières missions sur chasseur Nieuport avant de passer sur SPAD. Promu sergent en juin, il ne remporte aucun succès pendant l’année 1917. Ce n’est que début 1918, alors que son escadrille est mutée sur le terrain de Chaux près de Belfort, qu’il remporte ses premiers succès Les pilotes de la 112 ont face à eux les escadrilles allemandes du terrain d’Habsheim. Chavannes remporte son premier succès le 8 février 1918 en abattant un chasseur qui allait s’en prendre à son ami Lionel de Marmier. Il remportera d’ailleurs la plupart de ses autres succès en compagnie de ce dernier, à commencer par 2 biplaces DFW C abattus le 5 mars, suivis de 2 Rumpler C IV, l’un capturé le 11 et le second abattu le 23 mars. Promu adjudant à la fin du mois, il part avec son escadrille pour l’Oise où les combats se multiplient face aux offensives allemandes. Préférant voler sur SPAD VII qu’il trouve plus léger que le XIII, il peut en tant qu’as voler sur un SPAD XII-canon qu’il utilise en commun avec De Marmier et qui est décoré de leurs initiales entrelacées, même s’il trouve l’appareil dangereux à réarmer. Promu sous-lieutenant le 1er juin, il abat un Fokker D VII le 18 juillet puis un autre le 22 août, capturé dans nos lignes. Il est muté juste avant la fin de la guerre à la SPA 176, une nouvelle unité qui n’a pas le temps de combattre avant l’armistice. Démobilisé en 1919, il entre à l’école Supérieure de l’Aéronautique de Paris, dont il sort ingénieur en 1921 et trouve un emploi au Service Technique de l’Aéronautique (STAé) suivant parallèlement ses périodes d’entrainement de pilotage, en tant que réserviste. En 1922, il entre à la Compagnie Franco-Roumaine de Navigation aérienne dont il devient adjoint du directeur de la succursale d’Istanbul. Il y passe quatre ans, se consacrant à la création d’aéroports civils pour la compagnie qui devient la Compagnie Internationale De Navigation Aérienne (CIDNA) en 1925, année où il se marie et fonde une famille. Il quitte la CIDNA en 1927 pour la société Gnome et Rhône, puis devient en 1930 ingénieur conseil à la Société française des placements, il obtient le 14 janvier 1932 le brevet de pilote de transport public n° 618 et devient en 1933 directeur de la Fédération aéronautique de France. En 1937, la menace allemande se précise, et il souhaite servir en situation d’activité avec son grade de capitaine. Affecté à Reims, il rejoint ensuite le ministère de l’air le 17 janvier 1938 à la direction des constructions aériennes, et est promu commandant le 15 décembre 1938.Quand éclate la seconde guerre mondiale, le commandant Chavannes est adjoint du chef de la section enquête et production du SFA, puis installe à Nanterre un atelier de réparation d’hélices américaines à pas variable, livrant ainsi plus d’une centaine d’hélices de Curtiss réparées aux unités combattantes. Officiellement démobilisé le 1er octobre 1940, il devient directeur de l’atelier industriel de l’air à Limoges. Mais son contrat prend fin le 15 juillet 1941. Se refusant à travailler pour l’occupant, il accepte alors un emploi dans les Groupes Mobiles de Réserve (GMR), organe de Vichy chargé du maintien de l’ordre. Commandant régional de GMR, il participe en 1943-1944 à la chasse aux maquisards, avec un manque de zèle flagrant. Inquiété à la libération du fait de sa fonction, il est acquitté par un jury populaire du crime d’indignité nationale le 17 octobre 1946 et ressort sans condamnation du tribunal. Il est promu au grade de lieutenant-colonel le 1er juillet 1951. Il a entre-temps trouvé en 1947 un emploi de délégué de l’ONERA (Office National d’Etudes et de Recherches Aérospatiales) en Zone Française d’Occupation de l’Allemagne. Rayé des réserves de l’armée de l’Air le 10 septembre 1958, il s’éteint à Chatenay Malabry le 5 octobre 1985. .
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