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Montange, Paul.

Né le : 20 février 1892 à Belleville sur Saône (69).

Mort le : 4 octobre 1963 à Lyon.

Profession avant la mobilisation : sans.

Passé à l'aviation le : 1er mars 1917.

Brevet militaire le : 9 mai 1917.

Parcours : 2e dragons, 4e et 2e génie.

Affectations : N 155.

5 victoires.

 

Paul Alexandre Marie Montange naît le 20 février 1892 à Belleville-sur-Saône dans une famille de notables où son père est médecin et un de ses oncles notaire. Le jeune garçon, bien qu’issu d’un milieu favorisé, ne montre aucune disposition pour les études et quitte l’école sans avoir son certificat d’études. Il s’engage à 18 ans dans l’armée à la mairie de Lyon le 19 novembre 1910 et se retrouve incorporé comme simple soldat au 13e régiment de chasseurs à cheval.

P. Bentresque

On ne peut pas dire que sa carrière militaire ait été des plus brillantes : promu au grade de brigadier après un an de service, il ne s’élèvera pas plus haut et sera même dégradé le 2 septembre 1913 pour s’être enivré et avoir causé du scandale dans son cantonnement en compagnie de deux prostituées.  Il termine son contrat d’engagement en décembre 1913 au 4e régiment de dragons rétrogradé en soldat de 2e classe, ayant même fait un mois supplémentaire pour raisons disciplinaires… Rendu à la vie civile, il ne fait pas grand-chose de sa nouvelle liberté car il est noté comme étant sans emploi quand il est mobilisé de nouveau huit mois plus tard, affecté au 2e régiment de dragons. Il se bat avec son unité jusqu’à la fin du mois de janvier 1915 où il est muté au 4e régiment du génie en étant instruit au maniement des projecteurs de campagne. De retour au front en avril 1915, il est traduit devant le conseil de guerre le 1er septembre 1915 et condamné à 5 ans de travaux forcés pour outrages à un supérieur à l’occasion du service. Muté au 2e

Nieuport 17 de Paul Montange dédié à « SUZYY » sur le flanc droit

régiment du génie, il va retrouver grâce aux yeux de ses supérieurs en réalisant une action d’éclat quand il va secourir des officiers pris sous le feu de l’artillerie en avril 1916.

Cette action lui vaut une décoration et appuie sa demande pour passer dans l’aviation, peut être aussi favorisée par des supérieurs soulagés de s’en débarrasser et qui l’ont noté comme un soldat « à mater ». Entré en école de pilotage en février 1917, il en ressort breveté et promu au rang de caporal, et se retrouve affecté à l’escadrille N 155 en juillet 1917, une unité nouvelle qui se forme sur le terrain d’Etampes. L’unité stationne sur le terrain de La Noblette dans la Marne et n’est équipée que de Nieuport 24 et 27 dépassés. Paul Montange, promu sergent en octobre, effectue de nombreuses patrouilles sans remporter le moindre succès. Mais les choses changent en janvier 1918 quand l’escadrille est rééquipée de SPAD VII et XIII et se retrouve amalgamée dans la division aérienne au sein du GC 18 : les occasions de combattre seront nombreuses au moment des offensives allemandes du printemps 1918. C’est à cette occasion que Paul Montange va se révéler, en obtenant un « doublé » le 20 mai 1918, puis un autre le 2 septembre et un dernier succès le 13.

Il termine la guerre avec deux palmes et trois étoiles à sa croix de guerre, faisant de lui l’as le moins décoré de 14-18 car il ne reçoit même pas la médaille militaire – son caractère difficile y étant sans doute pour quelque chose. Démobilisé en 1919, il se retire à Lyon et exerce le métier de représentant de commerce avant de devenir directeur d’une société de transport. Il reste passionné par l’aviation et effectue avec régularité ses périodes de réserve, au cours desquelles il est promu lieutenant, mais où il est comme d’habitude en difficulté avec ses supérieurs dont l’un note en 1934 : « Pilote pouvant mieux faire à tous points de vue. Trop persuadé d’être un super champion, commet parfois de grosses fautes. Peu assidu dans son entraînement, considère que la discipline existe pour les autres mais pas pour lui. » Malgré son excellent niveau de pilotage, il va se retrouver radié des réserves en 1938, officiellement en raison de son âge, et ne sera pas remobilisé en 1939, ne faisant pas parler de lui durant la seconde guerre mondiale. Il est décédé à Lyon le 4 octobre 1963.

 

1

20 mai 1918

SPA 155

Biplace

 

2

20 mai 1918

SPA 155

Avion de reconnaissance

 

3

2 septembre 1918

SPA 155

Biplace

Vausillon

4

13 septembre 1918

SPA 155

Avion

Chambley

5

20 septembre 1918

SPA 155

Ballon

Bauris

Pilote énergique et brave, faisant preuve d'initiative heureuse et d'intelligence dans l'exécution de toutes les missions qui lui sont demandées. Au cours de 206 heures de vol sur l'ennemi a livré 20 combats. Dans les journées des 20 mai et 2 septembre 1918, a fait tomber désemparés dans leurs lignes 3 avions ennemis. Le 20 septembre a incendié un drachen. Deux citations.

Montange (Paul), matricule 349, maréchal des logis du 2e rég. de dragons, pilote aviateur détaché à l'escadrille SPA 155 : excellent pilote plein d'allant. Le 13 septembre 1918, avec trois pilotes de sa patrouille a dégagé des appareils de bombardement attaqués par de nombreux adversaires. Au cours de ce combat particulièrement dur, a abattu un avion ennemi. Deux citations.