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Gérard, Jacques. Né le : 26 octobre 1890 à Paris. Mort le : 3 juillet 1918 à Missy-aux-Bois (02) au combat. Profession avant la mobilisation : étudiant. Passé à l'aviation le : 18 octobre 1915. Brevet militaire le : 17 août 1917. Parcours : 113e RI. Affectations : conducteur à la C 18, pilote à la SPA 65. 8 victoires, 2 combats non homologués.
Alexandre, Emile, Jacques Gérard naît le 26 octobre 1890 à Paris dans l’appartement de ses parents situé non loin de l’arc de triomphe, un milieu très privilégié car son père est rentier et son grand-père administrateur de la société St Gobain dont il a été le président. Le jeune homme qui ne manque de rien durant son enfance devient un géant blond d’1m83, taille imposante pour l’époque. Elève appliqué, il obtient son baccalauréat et entame des études scientifiques en 1910 qui lui permettent d’obtenir un sursis d’incorporation. Malgré son physique impressionnant, il souffre d’une déformation thoracique qui le fait classer dans le service auxiliaire quand il effectue son service militaire en septembre 1913, en tant que soldat au 113e régiment d’infanterie de Blois. Il s’y trouve toujours quand éclate la guerre mais n’est pas envoyé au front, restant au dépôt de son unité où il devient chauffeur automobile et se passionne pour la mécanique. Il se porte volontaire pour l’aviation et y est accepté en octobre 1915, non pour devenir pilote mais chauffeur d’une des voitures-laboratoire développant les photographies aériennes. Ce n’est qu’un an plus tard qu’à sa demande, il est accepté en école de pilotage au mois de juin 1917 pour être affecté après son brevet à l’escadrille SPA 65 au mois de novembre 1917. Stationnant alors près de Soissons c’est l’unité du grand as Charles Nungesser. Promu caporal, puis sergent, Jacques Gérard après une courte période d’apprentissage va vite inaugurer son tableau de chasse en remportant une première victoire le 30 janvier 1918, suivie d’une autre le 31 mars en collaboration avec l’as Nungesser. Les offen-sives allemandes du printemps 1918 lui font multiplier les combats : promu adjudant, il est décoré de la médaille militaire le 6 juin 1918 et Nungesser lui offre sa propre médaille, ce dont selon sa correspondance privée il tire une immense fierté. Il avoue cependant ne pas être un excellent tireur et n’obtient sa 8e victoire contre un chasseur Albatros D qu’au bout de 400 cartouches tirées, commentant « Je ne suis pas un Fonck ». Ce succès sera son dernier : le 3 juillet 1918, il est en patrouille avec son camarade Georges Lienhart et repère un Fokker D.VII solitaire au fuselage peint en rouge, qu’il attaque aussitôt. Mal lui en prend car il s’agit du grand as allemand Ernst Udet (62 victoires) qui est aussitôt secouru par deux autres Fokker D.VII dont l’un abat le SPAD de Gérard qui s’écrase dans les lignes ennemies au sud-ouest de Soissons. Son vainqueur, le Leutnant Werner Preuss, un as aux 22 victoires, le fait alors enterrer avec les honneurs militaires.
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