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Weismann, Eugène. Né le : 18 mars 1896 à Paris. Mort le : 14 juillet 1973 à Paris. Profession avant la mobilisation : étudiant. Passé à l'aviation le : 1er juin 1917, observateur/ mitrailleur. Brevet militaire le : ?. Parcours : 28e infanterie. Affectations : BR 132. 7 victoires. Eugène Edmé Weismann naît le 18 mars 1896 dans le 18e à Paris d’un père médecin réputé. Selon ses dires, c’est lors des vacances de Pâques 1909 que sa famille passe près du Mans, qu’il réalise son premier vol à treize ans sur le Flyer de Wilbur Wright, le pionnier américain ayant demandé un volontaire pas trop peureux pour effectuer quelques tours de piste. Quand la guerre éclate, Weismann, jeune bachelier qui débute dans une banque, s’engage le 26 septembre 1914 au 28e régiment d’infanterie. Après deux blessures, puis après avoir été promu sergent en 1915, Weismann intègre l’école d’officiers d’active de St Cyr en 1916 ce qui lui vaut sa nomination d’aspirant. Mais il n’a pas le temps d’effectuer la moindre scolarité, retournant très vite au front dans son régiment, où il est très grièvement blessé le 1er juin 1916 quand une grenade allemande lui déchiquette les deux pieds. Soigné par son propre père à l’hôpital parisien St Lambert, il en ressort mutilé avec le pied droit amputé jusqu’au talon et le pied gauche amputé de la quasi-totalité des orteils. Weismann refuse néanmoins sa réforme et se rend en juin 1917 à l’école de tir de Cazaux où il est instruit au fonctionnement des mitrailleuses. En juillet il est en poste à l’école d’Avord comme moniteur de tir aérien. Souhaitant reprendre le combat, il est affecté fin novembre 1917 comme mitrailleur à la SOP 132 de Luxeuil. Celle-ci ne tarde pas à être rééquipée sur Breguet 14. C’est lors des offensives allemandes du printemps 1918 qu’Eugène Weismann remporte ses premiers succès, abattant deux chasseurs allemands en collaboration avec les deux autres équipages de sa patrouille le 2 juin 1918. Il est désormais le mitrailleur du chef d’escadrille, le capitaine Jean Jannekeyn, avec lequel il abat son 3e ennemi le 22 août. Puis, le 14 septembre, lors de l’attaque de la gare de Conflans, la large formation de Breguet perd 7 avions face à la nuée de chasseurs ennemis mais en abat 8 dont 4 pour la BR 132 qui sont tous homologués en commun à quatre équipages. Weismann termine alors la guerre avec 7 victoires aériennes, toutes obtenues comme mitrailleur. Il ouvre après-guerre une société de commercialisation d’automobiles américaines en région parisienne. Ancien combattant actif, il devient en 1936 le président de la Fédération Nationale des Combattants Volontaires. Quand éclate la seconde guerre mondiale, il est mobilisé comme instructeur au centre d’instruction de bombardement de Caen en octobre 1939. Démobilisé le 2 août 1940, il revient en région parisienne désormais occupée. Il prend part alors à la résistance et fait partie de l’état-major FFI de l’ouest-parisien à l’été 1944. Il est ensuite affecté comme pilote à la disposition du général Corniglion-Molinier, commandant les forces françaises de l’Atlantique puis employé comme officier de liaison auprès du détachement aérien des Forces Américaines de l’Atlantique. Il trouve le moyen de faire des vols de guerre en découvrant que le Groupe de Reconnaissance III/33 demande des officiers observateurs. « Je me suis débrouillé pour faire des missions aériennes et je dois dire que je me suis follement amusé, cela effaçait mes souvenirs désagréables de 1940 ! » Il effectue 19 missions de guerre sur Fieseler Storch en réalisant des réglages d’artillerie dont la toute dernière pour laquelle il obtiendra une citation, en se trompant sur l’emplacement du tir qu’il fait diriger… Mais qui tombe fortuitement sur un dépôt d’artillerie allemand ! Il fonde en juillet 1945 avec un ami aviateur la « Cie Air Transport » qui achemine en 1947 à partir de Caen des fromages vers l’Angleterre, puis la presse parisienne vers l’Afrique du Nord en 1949. Toujours réserviste en 1952, il milite parallèlement dans le milieu associatif des anciens combattants et reprend jusqu’en 1966 la présidence de la Fédération nationale des combattants volontaires (FNCV). Il s’éteint le 14 juillet 1973 à Paris à 77 ans.
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