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Missions

d'après GUYENNE
PLAN du JOURNAL de MARCHE : 1915 – 1986

L'escadrille 129
L'escadrille des "lapins" fut créée le 2 juin 1917. Elle se constitua sur le terrain d'Etampes Mondésir, sur appareils SOPWITH biplaces, à l'effectif de 10 avions, 10 pilotes, 10 mitrailleurs bombardiers, sous le commandement du Lieutenant MEZERGUES.
Le 27 juillet, la toute nouvelle SOP 129 se joint à LUXEUIL au GB4, brillante unité aux ordres du fameux bombardier de jour le Commandant HAPPE. Dès son arrivée, la 129 se choisit un insigne. Sur proposition de son
chef et avec l'assentiment de ses équipages, on adopte un petit lapin blanc portant sur l'épaule un baluchon au bout d'un bâton.

Le GB 4, c'est le groupe de fer de l'aviation. Son chef illustre, le Commandant HAPPE, l’a pétri de son âme fanatique du devoir. Il part en tête, et tout le monde le suit. Malgré les nuages bas ou les orages, on
arrive coûte que coûte au but désigné, en vol de groupe, et on ne lâche les bombes qu'à coup sûr passant et repassant sur l'objectif, sans souci de la DCA. Et si l'on rencontre la chasse, tant mieux, loin de fuir, on lui
offre le combat ; chaque mitrailleur défend le voisin et l'on rend coup pour coup, et chaque coup signifie la mort. Cette tactique coûte cher aux SOP déjà surclassés, et le chef impitoyable pour lui-même, ne tolère aucune défaillance.
Surnommé "ROTER TEUFEL" (diable rouge) par ses adversaires qui avaient mis sa tête à prix, 35 000 marks, à qui l'abattrait, il leur envoya ce message : "Vous avez mis ma tête à prix, merci. Puisqu'il en est ainsi, dans mes expéditions, ouvrez le feu sur l'appareil qui a les roues peintes en rouge et une croix sur les plans. C'est le mien. Inutile de tirer sur ceux qui 1'accompagne. . . "
Exécutant fougueux, HAPPE était également un théoricien du bombardement, il allait mettre en lumière les possibilités stratégiques de l'arme offensive.


Nos observateurs remarquent que des draps blancs sont accrochés aux clochers et aux maisons de BOULZICOURT, à plus de vingt kms à l'intérieur des lignes. Les allemands se retiraient.
Nos BREGUET talonnent l'ennemi, bombardent des fouillis inextricables de convois et de troupes qui encombrent toutes les routes, notamment celle de MARIEMBOURG à PHILIPPEVILLE.
" . . . Pendant que nos formations puissantes et ordonnées survolaient les lignes, en route sur leurs objectifs, un frisson d'enthousiasme courrait sur le sol, ranimant nos troupes fatiguées par la lutte, leur infusant de
nouvelles forces pour se jeter plus en avant. Ce sera pour les bombardiers la plus haute récompense, qu'un de nos grands chefs, dont le regard pénètre à fond l'âme du soldat, ait demandé dans la journée du 3 octobre de faire tenir l'air le plus longuement possible par les bombardiers, afin d'enflammer leurs camarades, les fantassins, par la vue des escadrilles volant à l'assaut..."
Ainsi, s'est réalisée l'allégorie des ailes de la victoire. En regardant derrière eux, les bombardiers des Escadres 12 et 13 peuvent être fiers de l'oeuvre qu'ils ont accomplie. Tous à la 1° Brigade y puiseront la
flamme et l'ardeur nécessaires jusqu'aux derniers combats qui achèveront la victoire.


 
L'escadrille 129 au contact de camarades aussi expérimentés que ceux du GB4 ne tarde pas à se mettre à la page. Son action n'est pas dissociable de celle des autres escadrilles.

Jusqu'à la fin 1 91 7 , les opérations s'échelonnent sur la voie ferrée STRASBOURG-MULHOUSE, artère principale du ravitaillement allemand. Trois centres principaux SELESTAT, COLMAR, MULHOUSE, ont une grande importance pour l'aviation et constituent des bases aériennes qu'il faut troubler. Dans ces régions, des centres d'approvisionnement, des dépôts de munitions ont été installés. Nos bombardiers iront les chercher.
Le 22 août, le Lieutenant MEZERGUES parti pour bombarder FR1BOURG-ENBRISGAU, ne rentre pas.
Le 16 septembre, une âpre rencontre au dessus de LOGELBACH entre 12 SOPWITH et de nombreux allemands nous coûte 2 équipages.
Le 26 octobre, un de nos meilleurs bombardiers de raids, le Lieutenant de TANLAY, est contraint d'atterrir et fait prisonnier.
Le 10 décembre, l'escadrille des lapins réussit à faire sauter le dépôt de munitions de LOGELBACH.
Les terrains d'aviation ont été souvent attaqués : 15 opérations contre celui de COLMAR, 12 contre celui de SELESTAT, 11 contre celui de HABSHEIM, ainsi que des raids sur les bases de BIESHE1M et de RIESTENHART. Des expéditions ont eu lieu contre la gare et les dépôts de WITTELSHEIM, FIERENZ, STRASBOURG, STEINBERG, MOLSHEIM, LOGELSBACH. Les dépôts de munitions et d'approvisionnement de RUFFACH sont assaillis à cinq reprises, ceux de BOURGBRUCH deux fois ainsi que ceux de WETERIMTHAL, du MONT DONON, d'ILLFURT et les cantonnements de SCHWEIGHAUSEN, LUTTERBACH et HEIMSBRUNN.
1918
L'année 1918 est riche et lourde d'événements pour notre aviation de bombardement.
Le GB 1 installé à VILLENEUVE puis à RUMONT est profondément modifié. Les escadrilles BR 6 6 , 111 et 108 vont former le GB 6 sous les ordres du Commandant de la MORLAIS. L'action par masse s'étant révélée
indispensable au succès, le GB 6 sera lui-même engagé avec les effectifs de l'Escadre 12.

Cdt Vuillemin et le Général Duval (SHAA)
Cette Escadre est formée le 20 février sous le commandement du Commandant VUILLEMIN. Son effectif est de 300 pilotes et mitrailleurs environ, à l'armistice, huit mois plus tard elle comptera 110 tués...
Dès sa formation, l'escadre reçut une mission de sacrifice. Devant la brusquerie de l'attaque allemande, le haut commandement français est conduit à jeter dans la mêlée son aviation de bombardement, une tâche pour laquelle elle n'était pas préparée, le bombardement du champ de bataille. Q'importe, il s'agissait d'aider les camarades fantassins dans des circonstances difficiles et de contribuer au salut de la France.
Les premiers mois furent terribles. A chaque expédition plusieurs équipages manquaient à l'appel. Pourtant, il n'y avait aucune défection pour un second départ. Rentrés au terrain, les appareils renouvelaient leur provision d'essence et de munitions et les équipages demandaient souvent eux-mêmes à repartir immédiatement pour venger leurs morts en semant la terreur dans les rangs ennemis.
Le 27 mars, l'Escadre 12 se transportait au PLESSIS-BELLEVILLE et formait avec une escadre de combat le Groupement MENARD. Elle arrivait en pleine bataille et devait garder un poste d'honneur jusqu'au dernier jour
de la guerre.
La SOP 129 : Le front d'Alsace, secteur calme, est le témoin au début 1918, d'un étrange archaïsme. Un groupe de bombardement, le GB 4, continue à travailler de jour sur SOPWITH. Ses équipages reviennent par un
miracle qui se répète... Quand, par un hasard malheureux, les vieux SOPWITH fatigués de LUXEUIL se heurtent à des escadrilles modernes et bien entraînées, c'est le massacre.

SOPWITH 129 DE L’ESCADRILLE DES LAPINS (SHAA)
Pendant 2 mois, janvier et février, les SOP tiendront le front d'ALSACE par un paradoxe. Leurs actions sont extraordinaires. Ainsi le 4 janvier, 7 biplaces des SOP 123 et 129 s'en prennent aux usines de RIMBACH, tandis qu'une autre expédition de force presque égale, 6 biplaces des SOP 29 et 131, paraît sur l'aérodrome de COLMAR. Le 14, 3 SOP survolent le terrain de SELESTADT pendant qu'une forte expédition de 12 SOP vient bombarder les cantonnements de RIMBACH. Notre formation laisse, dans cet engagement, le quart de son effectif : 3 de nos équipages sont abattus.
Cependant, cette expédition est renouvelée et sans perte les 24 et 28 janvier. En février, les SOPWITH tiennent encore. Le 24 février peut être considéré comme la date de leurs derniers efforts de jour. C'est à REINGEN
et sur la forêt de NONNEMBRUCH que plusieurs combats ont lieu dans des conditions d'inégalités douloureuses. Nous perdons 2 équipages.
Le 1er mars, le GB 9 est constitué. La SOP 129 reçoit enfin le BREGUET XIV dont sont depuis longtemps équipées les escadrilles plus favorisées. C'est le 1er avril que la BR 129 rejoint le terrain de PLESSIS-BELLEVILLE pour s'intégrer à l'Escadre 12.
Le PLESSIS-BELLEVILLE à 30 kms de PARIS, c'est le terrain d'entraînement où sont formés tant de bombardiers, où HAPPE vient recruter ses équipages.
Il devient alors difficile de suivre dans le détail l'action de la BR 66 et 129, 2 humbles escadrilles parmi les multiples de l'escadre du Commandant VUILLEMIN.
L'heure est grave, les allemands depuis le 21 mars s'efforcent de séparer les armées françaises et anglaises. Immédiatement engagée dans la bataille, sur le front des 1° et 6° armées, l'Escadre 12 participe à l'arrêt des troupes ennemies sur le front de MOREUIL - MONTDIDIER - RESSONS sur MATZ. L'ardeur, le dévouement des équipages permettent de lancer 73 tonnes de projectiles et de retarder l'avance ennemie sur un front de 25 kms sans troupe. HAM-GUISCARD, ROYE, JUSSY-TERNIER, les cantonnements de HANGEST et le QUESNET, la gare de ST QUENTIN sont bombardés sans arrêt. Mais déjà le BREGUET XIV n'est plus le maître incontesté de
l'air. Malgré l'installation de réservoirs largables, d'une mitrailleuse sous le fuselage, il ne peut se défendre qu'avec peine contre les nouveaux chasseurs allemands, plus maniables, plus rapides, montant plus haut
et plus vite.
Du 9 au 30 avril les français contre-attaquent. Les expéditions se succèdent tout le mois selon des formules tactiques différentes, avec des effectifs plus ou moins nombreux. Sont bombardés CHAULNES (3 fois),
CAIX, GUILLAUCOURT, DAVENESCOURT, NESLE, le terrain de CAPPY (3 fois), les gares de ROSIERES en SANTERRE, de TERNIER, PERONNE ; les pertes sont de sept équipages, deux observateurs tués, quatre blessés ; quatre victoires sont remportées.
Le 1 6 , l'Escadre 12 est rattachée à la division aérienne qui vient d'être créée. Le groupement MENARD, escadre 12 et GB 9, devient 1ère Brigade d'Aviation sous le commandement du Commandant de GOYS.
Le 29 mai, l'Escadre rejoint le PLESSIS-BELLEVILLE et travaille sur le front des 6° et 10° armées, il faut faire face à l'avance allemande sur le chemin des Dames, les pertes vont être sévères.
Le 4 juin, dans le ravin de la SAVIERE, sur une division allemande camouflée dans des positions défilées, l'escadre 12 lance 17 tonnes d'explosifs et tire 5000 cartouches. Les pertes de l'infanterie allemande sont très grandes et les fantassins français sont enthousiasmés.
" . . . De tous côtés affluent les remerciements des fantassins pour l'aide immédiate qui leur est apportée par les bombardements du champ de bataille. Hier encore, le bombardement du ravin de la SAVIERE a enthousiasmé la 128° Division ; il a probablement retardé une forte attaque qui n'a pu être déclenchée que ce matin et a été repoussée. Les bombardiers firent l’admiration de tous..."

De Goys – Le père du bombardement (SHAA)
Du 4 au 29 juin, les bombardements se succèdent sans arrêt sur RESSONS SUR MARTZ, SOISSONS et sur le champ de bataille. Pendant 3 nuits de suite, notre terrain est bombardé par l'ennemi. En 3 semaines, 191 330 Kg de projectiles sont lancés, 17 avions ennemis abattus, l'attaque allemande est enrayée.
Le 4 juillet, l'escadre rejoint SAINT-DIZIER et procède à la reconstitution des unités éprouvées et à l'entraînement des nouveaux. Le 5 juillet, la BR 66 reçoit deux équipages américains qui participeront aux opérations avec 1 'escadrille. Le commandement allemand joue sa dernière carte, il tente de rompre le front français en CHAMPAGNE.
Cette fois encore, le bombardement de jour est lancé par masse dans la mêlée oubliant toute préoccupation de tactique. Les escadrilles partaient, attaquaient à basse altitude, revenaient à leur centre, faisaient le plein d'essence et de bombes avant de s'engouffrer à nouveau dans la fournaise. Les escadrilles en alerte le 14 au soir, reçoivent le 15 au matin l'ordre d'intervenir ; elles ne sont protégées que par des triplaces de combat.

Breguet 149 (SHAA)
Partis à 8 h 10 de SAINT-DIZIER, 88 BREGUET jettent 17 000 Kg de bombes et 6 500 cartouches sur les passerelles de la MARNE et les colonnes ennemies, puis atterrissent à MAIRY-SUR-MARNE (Sud de CHALONS). A 16 heures, 174 avions repartent et lancent 18 000 kg de bombes et tirent 3 500 cartouches. La journée nous vaut une victoire, mais nous coûte 3 équipages.
Le 17 juillet, l'action continue sur les mêmes objectifs. Le 18, la bataille de la MARNE est finie, l'ennemi est partout arrêté et la libération du territoire commence.

Bataille de l’Ile de France – 18 juillet – 4 août
Le bombardement de jour s’efforce d’interdire aux allemands de repasser la Marne pour s’enfuir. Puis, il attaque les troupes et les renforts ennemis qui s’efforcent de rétablir le front VILLERS COTTERET, OULCHY-LE-CHATEAU, FERE-EN-TARDENOIS.
- 18 juillet – Attaques des ponts de la Marne et des troupes du Sud.
- 19 et 20 juillet – Attaques sur la région d’OULCHY-LE-CHATEAU, DORMANS.
- 21 juillet – Bombardement et mitraillage des villages directement au Nord de la Marne. 6 500 kg de bombes – 5 500 cartouches.
- 22 juillet – Une attaque sur la vallée de la VELSE de GERMINY à GUEUX et JONCHERY : 5 appareils ennemis abattus – 1 de nos mitrailleurs tué – 1 blessé.
- Du 19 au 22 juillet – L’Escadre met en ligne jusqu’à 124 avions, abat 7 avions allemands et perd 2 équipages.
- Du 22 au 6 août – Bombardement répété des vallées de la VESLE et de l’ARDRE, quelques bombardements dans la région de FERE-EN-TARDENOIS
: 1 avion ennemi abattu, 1 équipage perdu.

Le fort de Douaumont (SHAA)

Bataille du Santerre. 8 août - 4 septembre.
Le 7 août, l'Escadre 12 gagne ses nouveaux terrains de combat dans la région de BEAUVAIS et la lutte aérienne reprend pour appuyer les attaques de l'Armée DEBENEY et de l'Armée RANLINSON qui vont réduire la poche de MONTDIDIER.
L'ILE DE FRANCE dégagée, le commandement s'emploie à faire disparaître la poche creusée dans le SANTERRE, au Sud de la SOMME. Le 9, la Brigade de GOYS dépassant MONT-DIDIER, assaille les troupes allemandes massées dans le ravin de l'AVRE. Nos bombardiers allument un énorme incendie dans les dépôts de BECQUIGNY. Le 10, 100 avions lancent 21 tonnes d'explosifs sur LASSY CHANNY et la Gare de HAM, 2 avions ennemis sont abattus. Le 11, 133 appareils sont lancés sur GUISCARD, PORQUERICOURT, BEAURAINS : 25 tonnes de bombes, 6 avions allemands abattus, 4 équipages perdus. Du 12 au 20 août : repos pour les escadrilles et entraînement. Le 20, une expédition de 136 avions sur JUSSY, Pont ST MARD, vallée de 1'AILETTE bombarde à 300 et 150 mètres d'altitude. Le 29 août compte parmi les plus grandes journées du bombardement, la brigade de GOYS, comprenant 148 avions, bombarde BRANCOURT et ANIZY-LE-CHATEAU.
Bataille de Saint-Mihiel : 12 septembre - 30 septembre
Des opérations sur SAINT-MIHIEL et la MEUSE ont lieu du 12 au 30 septembre 1918. La BR 66 stationne avec le GB 6 à TANTONVILLE et va à nouveau se signaler par sa belle conduite.
Le 12, le temps est exécrable, nuage bas, bourrasques d'automne.
45 avions à ras du sol sur SAINT-BENOIT en WOERRE - 9 000 Kg de bombes -
1 équipage perdu - le Lieutenant de QUATREBARBES du GB 9 s'écrase au sol en décollant dans les rafales. Le Lieutenant MARIAGE du GB 9 se tue à l'atterrissage - 6 autres appareils sont détruits au décollage et à
1'atterrissage.
Le 13, le ciel est toujours maussade - 52 avions sur MARS-LA-TOUR et CHAURFLEY : 1 équipage perdu et 1 tué.
Le 14, le travail de l'Escadre 12 s'efface devant la grande bataille aérienne de CONFLANS-JARNY livrée pendant 45 minutes à une chasse allemande nombreuse (3 contre 1) par le glorieux GB 4 (l'ancien groupe de la
BR 129) qui par sa discipline et son courage, montre qu'il a toujours gardé la leçon de son ancien chef, le Commandant HAPPE.
Après le succès de l'offensive américaine, les bombardiers de l'escadre 12 sont ramenés derrière le front de Champagne.
Bataille de Champagne –Argonne :
25 septembre -11 novembre
Tous les assaillants allemands ont été réduits successivement. Il s'agit maintenant de réduire l'énorme protubérance régulière que constitue le front Allemand en FRANCE, et que marque la puissante ligne HINDENBURG. Deux
attaques sont décidées, celle des anglais en PICARDIE, celle des Français en CHAMPAGNE et en ARGONNE.
Le 23 septembre tout le bombardement de jour est groupé sous les ordres du Commandant de GOYS.Le 25, des volontaires de l'Escadre 12, non familiarisés avec le vol de nuit, par un plafond de 600 m, brume au sol et mauvaise visibilité vont attaquer les terrains allemands et les gares. Trois avions du GB 9 allument un incendie au terrain de LEFFINCOURT.
Du 28 septembre au 30 octobre - Les Escadres 12 et 13 combattent en liaison étroite avec l'infanterie, attaquant les réserves allemandes et les troupes en ligne, à très basse altitude (200 à 400 m), donnant l'assaut aux
lignes allemandes et entraînant parfois notre infanterie, mitraillant et bombardant les convois, les gares et les trains ennemis. Ainsi, le 2 octobre, les Escadres avec 120 avions lancent 22 000 Kg de bombes, tirent 11500
cartouches, livrent 2 combats : 1 appareil de la BR 129 est abattu.
Le 3 octobre, mêmes objectifs - 223 avions - 50 800 Kg de bombes – 1 victoire. Le lendemain, l'escadre 12 appuie une attaque sur CAUROY et MACHAULT (1 victoire). Le 5, les vallées de la SUIPPE et de la RETOURNE sont bombardées.
Le 9, les escadres 12 et 13 effectuent une attaque de diversion sur DAMVILLERS pour faire craindre aux allemands une attaque terrestre vers METZ et empêcher la rocade de leurs réserves : 136 avions - 33 000 Kg de bombes - 4 000 cartouches - 9 avions abattus en partie par les chasseurs de protection - 1 équipage perdu - 1 blessé.
" . . . Nos avions évoluent entre 300 et 800 mètres, sans rencontrer d'opposition sérieuse. Les chasseurs allemands reculent avec l'armée en retraite et leurs terrains ont été ramenés à une distance qui leur interdit des
initiatives fructueuses. Mais ils n'ont pas abdiqué. Dans les derniers jours de guerre nous assisterons, au contraire, à des attaques isolées d'une audace insensée. Des chasseurs allemands se précipitent avec rage sur nos formations, les fusillent à bout portant, dans une sorte de fureur désespérée, dont nous aurons à SPA, les hostilités terminées, la véritable explication. Les chasseurs allemands étaient excédés des reproches que leur prodiguaient, avec un manque absolu d'équité, les Généraux de l'Armée de terre, les accusant d'être incapables d'arrêter les bombardiers français..."
La première phase de la bataille de France se termine par une brillante victoire, après quinze jours de luttes ardentes au cours desquelles les bombardiers de jour ont inscrit une des plus belles pages de leur si
glorieuse histoire.
Le 18, la retraite allemande s'accentue, les objectifs s'éloignent et le bombardement de jour rejoint des terrains au nord de CHALONS.
Le 27 octobre 1918, la 5° armée attaque, 89 avions de bombardement lancent sur SERAINCOURT 23 400 Kg d'explosifs. Le 29, la BR 66 participe à nouveau avec l'Escadre 12 au bombardement de REMANCOURT où 22 700 kg de projectiles sont lancés. L'ennemi recule, mais défend ses positions avec l'énergie du désespoir.
Le 1er novembre, une opération de bombardement, à laquelle la BR 66 participe, permet de dégager NOIRVAL et CHATILLON-SUR-BAR. Des convois qui encombraient les routes sont démolis. A partir du 5, un mouvement de repli est signalé de l'ESCAUT à la MEUSE. Le 6, la BR 66 participe avec l'Escadre 12 aux opérations de bombardement sur FAISSAULT et LAUNOIS et au mitraillage des rassemblements des troupes sur la route de ST MARCEL à GREVE.



Aviation militaire
4° Groupe de Bombardement Luxeuil, le 7 août 1917
N° 2089
Le Chef de Bataillon WILLERMOZ
Commandant le 4° Groupe de Bombardement
à Monsieur le Chef du Service Aéronautique
aux Armées -GRAND QUARTIER GENERAL
Objet : Déplacements.
L'échelon volant de l'Escadrille S.129 , affectée au G. B. 4 par décision du G . Q . G . , transmise par l 'EM du G . A . E . le 13 j uille t sous le n° 8344, a rejoint le terrain de SAINT SAUVEUR (Luxeui l ) dans des conditions déplorables.
Sur 10 avions ayant quitté ETAMPES (terrain où l ' escadrille s ' est formée) le 27 juille t , 5 appareils ont seulement atteint le terrain de SAINT-SAUVEUR (Pilotes : Lieutenant MEZERGUES chef d'Escadrille - S/Lieutenant IMBERT - Adjudant ISTRIA - Adjudant BELLET et Sergent BOURREAU) . 5 appareils ont atterri en cours de route : 2 à CHAUMONT - 1 à LIGNOLLES - 1 au CREUSOT.
Sur ces 5 appareils , 4 ont été complètement brisés , et  ont d û être renvoyés à l' arrière , un a pu être réparé sur place.
Ces mauvais atterrissages en cours de r oute , viennent de l ' inexpérience des jeunes pilotes . Le fait , que l ' un d ' eux a atterri au CREUSOT pour venir à Luxeuil , prouve suffisamment qu ' il ne savait pas lire sa carte .
Ce transport de l ' échelon volant dans ces conditions a eu pour résultat : 4 appareils brisés - 1 appareil à réparer - 5 dépannages à faire - 1 pilote blessé est à l ' hôpital .
Avec des Escadrilles composées de jeunes pilot es , i l y a donc intérêt à ne pas faire partir l 'échelon volant par la voie des airs.
Si  l'Escadrille S.131 , affectée au G . B . 4 par télégramme du G . Q . G . du 28 juillet 1 9 1 7 n° 4980/M, est composée également de jeunes pi lotes , je demande que les appareils soient convoyés par des pilotes expérimentés ou envoyés à Luxeuil par la voie fer rée. En ce cas , ils seraient remontés à leur arrivée par les soins de l'annexe de la R . G . A é . de Lux eui l , à laquelle vous pourriez donner des ordres en ce sens.
Le Chef de Bataillon Commandant le G . B . 4
Signé : WILLERMOZ.

Escadrille 126

Escadrille 127

Escadrille 128

Escadrille 129

Escadrille 130

Escadrille 131

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Escadrille 141

Escadrille 150