"En 1905, ayant eu connaissance de vols réussis en Amérique par Les frères Wright, le département de la Guerre chargea une commission d’aller traiter avec eux. Les commissaires furent invités à exiger de l’appareil à acquérir les conditions essentielles suivantes : Voler à 300 mètres de hauteur; parcourir un circuit fermé de 50 kilomètres; pouvoir emporter un passager en plus du pilote; sortir par des vents de 10 mètres à la seconde. La somme à offrir aux frères Wright, pour la cession de leur invention, était fixée à un million. Les pourparlers échouèrent parce que les frères Wright refusèrent de souscrire aux conditions de vol indiquées par le département. Elles furent plus tard reprises en France par Wilbur Wright et ne réussirent pas davantage.
Cependant, le ministre de la Guerre ne comptait pas exclusivement sur les inventions qui pouvaient lui être apportées du dehors. Il chargea, outre Charles Renard, divers officiers
Borschneck, Ferber, Brianchon, Lucas-Girardville, Dorand de se livrer à des recherches sur l’aviation. Il surveillait en même temps les tentatives faites en France par divers constructeurs Blériot, Voisin, Antoinette, Farman et prescrivait d’entrer en pourparlers avec eux. |
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Biplan construit au laboratoire d'aéronautique militaire par le Commandant Dorand
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Arriva la semaine d’aviation de Bétheny (septembre 1909) dont les épreuves furent suivies par deux groupes d'officiers désignés à cet effet. Jusqu’à cette mémorable manifestation, il n’y avait eu que des vols, importants sans doute, en raison de leur signification et des espérances qu’ils permettaient de concevoir, mais isolés et peu étendus.
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Henry Farman
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Hubert Latham
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Paulhan
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A Bétheny, les appareils, qui donnèrent des résultats tout à fait remarquables, purent être comparés entre eux. Sur le rapport des officiers précités, le ministre de la Guerre donna aussitôt l’ordre de passer des marchés en vue de l’acquisition de cinq appareils par le Génie, et, en fin d'année, de sept appareils.
Les dépenses devaient être couvertes par les crédits destinés à l’aérostation. En outre, une école était installée au camp de Châlons pour la formation de pilotes sans le concours des fournisseurs."
Nouvelle Revue, janvier 1911
Ferdinand Ferber (de Rue) n'eut pas que des relations pacifiées avec sa hiérarchie. Ses recheches furent à bien des égards entravées par les autorités.
Voir l'article de Claude Carlier Ferdinand Ferber, présurseur et visionnaire de l'aviation.
Il fut membre de la commission envoyée à Dayton pour négocier avec les frères Wright.
Le Capitaine Paul Lucas-Girardville est envoyé par le ministrère de la guerre à l'école Wright de Pau. Il y entreprent une formation qu'il ne mènera pas jusqu'au bout.
Autre conséquence du premier meeting de Reims : le capitaine Paul Lucas-Girardville, un pionnier de l’aérostation militaire, adresse au général Brun, le ministre de la Guerre, un compte rendu du meeting aérien, comme ce dernier le lui avait demandé, lequel prendra la décision d’acheter pour l’armée dès 1910 quelques-uns des meilleurs appareils vus à Bétheny : deux monoplans Antoinette, un Blériot XI et deux biplans Farman. Leur plus acharné soutien à la Chambre sera Paul Painlevé. Le meeting de Reims a véritablement laissé des traces profondes dans les esprits.
Borschneck (Charles-Emile) (1871-1929): Officier, Inspecteur permanent des fabrications du Génie, Membre du Comité technique du Génie.
Le général Pierre Auguste Roques, directeur du Génie, charge une commission d'acheter, sur les crédits de recherche, cinq appareils destinés à étudier les applications militaires.