A

B

C

D

E

F

G

H

I

J

K

L

M

N

O

P

Q

R

S

T

U

V

W

X

Y

Z

 

 

Maurisset Joseph


Né le: 13 janvier 1893
Mort le: 12 octobre 1918
Profession avant la mobilisation:
Passé à l'aviation le:
Brevet militaire le:
Parcours:
Affectations:
Observateur

 Maurisset Joseph HF 13

Joseph Maurisset
12 octobre 1918
En ces derniers jours de la guerre la grippe infectieuse comme si les engins meurtriers n'y avaient pas suffi multiplia les victimes. Nous avons déjà rencontré le sergent Authiat
En voici encore un, en attendant plusieurs autres, parmi ceux, de chez nous.
Joseph Maurisset n'avait passé qu'un an à Saint-Joseph (1910-1911).
Elevé, d'abord dans un milieu bien différent, il y vint sans crainte, y demeura avec plaisir, s'éloigna avec regret. Tout le monde le regretta aussi. C'était une nature très simple, très bonne, très attachante. La classe de première faite, un peu âgé,(il allait avoir 19 ans, étant né le 13 janvier 1893), il arrêta là ses études secondaires. Songeant à se faire sa petite place au soleil le plus rapidement possible, il gagna Paris pour suivre les cours de l'Ecole d'électricité de la rue Bréguet.
Comme à. Saint-Joseph, il y travailla avec une honnête et sérieuse application. Vraisemblablement, il trouverait de ce côté sa voie. Il n'était pas loin de son diplôme, quand la guerre, soudain, rompit le charme et l'intéressante tentative à, laquelle il avaitdéjà donné tant de soins.
Ces études l'avaient naturellement adapté à un service spécial.
Engagé volontaire de la première heure, en renonçant à un sursis précédemment obtenu, il fut mobilisé au 8° génie.. Sapeur radiotélégraphiste, il fit ses écoles au Mont-Valérien et à la. Couronne, près d'Angoulême. En février 1915, il était au front, préposé à la 13e escadrille d'avions, avec la. spécialité d'installer les appareils et, de les; vérifier à terre et en l'air. Modeste comme il "était, il ne voulut se livrer à aucune démarche pour avoir le moindre
galon. « Je suis bien, où je, suis, disait-il ; mes chefs sont bons pour moi ; je crois rendre service à mon pays ; à quoi sert la parade ? » C'est ainsi qu'il était demeuré avec sa fonction première à Reims, à Verdun, à Nancy, dans son poste de radiotélégraphiste, qu'il n'avait point cherché, mais qui était l'intelligente utilisation d'une compétence avérée.
Au reste, jamais une critique ni une plainte. Il acceptait tout, privations et souffrances avec une endurance stoïque, une constante énergie. C'était la juste rançon d'une situation, qui le mettait relativement à l'abri des mauvais coups.
Il avait fait la guerre, sinon sans fatigue, du moins avec un moindre danger. Ses excellents parents, comme il est bien permis à un père et à une mère, et qui venaient de perdre un fils aîné et leur belle-fille, s'en réjouissaient.
Hélas ! il ne fallait point trop tôt triompher, et son salut, tant souhaité pendant ces. années cruelles, n'était pas encore certain. Vers la fin des hostilités, il avait été détaché à la réserve générale aéronautique,' et son unité, très éprouvée, avait été envoyée en reformation à Ville-Sauvage, près d'Etampes. Dernière permission en septembre 1918. On fut frappe d'un fond de tristesse inaccoutumé. Etait-ce déjà la mort qui tendait ses voiles. A son retour, attaqué de la grippe, plus active probablement sur un- organisme surmené et débilité, il fut emporté en quelques jours. Il succomba à l'hôpital mixte d'Etampes, le 12 octobre 1918. Dès son arrivée, il avait demandé les sacrements, et il fit, entre les mains de l'aumônier et de la religieuse qui le soignait, la mort la plus' édifiante. Suprême consolation pour ceux qui maintenant se rassuraient et qui, si vite et si lamentablement, apprenaient sa fin.
La mère seule était arrivée à temps pour lui donner le baiser d'adieu et l'entendre dire de sa voix mourante:
« C'est triste de s'en aller la veille de là victoire. » La ville d'Etampes lui fit des funérailles émouvantes. Pauvre enfant, il méritait, lui aussi, qu'on lui appliquât le mot éloquent de Déroulède : « Une nation ne meurt pas, quand ses enfants savent mourir. C'est du dernier soupir de nos soldats qu'est fait le souffle immortel de la patrie. »'