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Marmier, Lionel de. Né le : 4 décembre 1897 à Bellegarde-en-Marche (23). Mort le : 30 décembre 1944, au large des Baléares, accident aérien. Profession avant la mobilisation : mécanicien. Passé à l'aviation le : 11 janvier 1916 . Brevet militaire le : 15 mars 1916. Affectations : N 112, SPA 176. 7 victoires, 8 combats non homologués. Alexandre Léonel Pierre (dit Lionel) Picaud, voit le jour le 4 décembre 1897 à Bellegarde-en-Marche, village de la Creuse, et descend d’une longue et prestigieuse lignée de notables. 4e enfant de François de Marmier, il est reconnu par son père officier de carrière cinq jours après sa naissance. Lionel a 17 ans en 1914 et suit un cours de préparation à l’école des Arts et Métiers de Lille. La guerre le bouleverse car il doit évacuer la région envahie par les troupes allemandes, et il apprend le décès de son père mort au champ d’honneur le 25 août 1914 Réfugié chez sa mère à Paris il doit attendre le 12 janvier 1916 son appel sous les drapeaux, où il est mobilisé dans l’aviation grâce à ses études. Envoyé en école pour devenir mécanicien, il part très vite vers les écoles de pilotage d’où il sort breveté avec le grade de caporal. Le 1er décembre il rejoint l’escadrille N 112 pour remplacer son frère Paul tué dans une collision. Réunie aux escadrilles N 37, 78 et 102, la 112 va former le Groupement de Combat n°15 du commandant Ménard et va couvrir le front à l’Est de Reims. C’est là que le jeune caporal Lionel de Marmier, promu sergent en avril, revendique ses trois premiers succès mais dont aucun ne lui sera homologué. Ce n’est que le 22 août 1917, alors que l’escadrille N 112 stationne dans la région de Verdun sous les ordres du capitaine Pierre Mérat que Lionel de Marmier remporte son premier succès homologué contre un avion tombé dans les lignes allemandes. Envoyé sur le front des Vosges il ajoute à son tableau, en compagnie de son ami le caporal Fernand Chavannes, cinq autres victoires contre des biplaces d’observation. La N 112 quitte le front des Vosges le 29 mars 1918 pour s’installer à Thiers-sur-Thève dans la Somme pour faire face à l’offensive allemande du printemps Décoré de la médaille militaire le 9 avril 1918, Lionel de Marmier remporte sa 7e et dernière victoire de la guerre le 31 mai 1918 contre un avion descendu à Lassigny. Promu au grade de sous-lieutenant, sa chance l’abandonne quand il est blessé d’une balle dans le pied le 5 juin 1918 qui le met sur la touche jusqu’au mois de septembre. Il sera muté avec son ami Chavannes à la nouvelle escadrille SPA 176 le 3 novembre 1918 mais celle-ci n’aura pas le temps de combattre, l’armistice survenant 8 jours plus tard. Lionel de Marmier est démobilisé au mois d’octobre 1919. Il va alors rapidement se trouver une situation dans l’aviation civile en devenant pilote d’essais à la société Nieuport, puis pilote de ligne à la Compagnie franco-roumaine de navigation aérienne. Parallèlement à son métier d’aviateur, il apprécie aussi le pilotage de voitures de course et, de 1923 à 1927, participe à plusieurs compétitions automobiles. Au mois de juin 1926 il devient pilote d’essais de la maison Potez et s’adjuge plusieurs records de vitesse et distance avec des appareils de la firme. Entrant en 1929 comme pilote de ligne à la compagnie Aéropostale, il passe en 1933 à la compagnie Air France qui a absorbé cette dernière, et en devient un des pilotes de ligne les plus expérimentés. Il se marie en 1935 et deux fils vont naître de cette union. Quand éclate la seconde guerre mondiale, il demande à être affecté dans la chasse et est chargé en février 1940 d’instruire les pilotes du Dépôt d’Instruction de l’Aviation Polonaise (DIAP) qui ré-entraine les pilotes polonais sur les matériels français Un groupe de chasse entièrement polonais est formé, le GC I/145 « Varsovie. » Désigné officier de liaison du Groupe quand celui-ci est envoyé au combat, Lionel de Marmier fait le coup de feu avec les pilotes polonais et le 3 juin 1940 mène une patrouille de trois appareils qui intercepte des bombardiers Heinkel 111 au-dessus de Villacoublay. Le 17 juin 1940 les pilotes abandonnent leurs appareils et embarquent pour l’Angleterre deux jours plus tard. Il embarque lui-même le 24 juin 1940 à St Jean de Luz avec les volontaires pour gagner l’Angleterre. Rallié à la France Libre du général De Gaulle dont il est le premier officier supérieur d’aviation, il dirige l’aviation avec le grade de lieutenant-colonel lors de la tentative de ralliement de Dakar, qui échoue, et celle en Afrique Equatoriale Française qui réussit Lionel de Marmier est nommé le 25 novembre 1940 chef d’état-major des Forces Aériennes Françaises Libres au Moyen-Orient et supervise la création d’une base aérienne sur l’Oasis d’Ounianga-Kébir au mois de janvier. Il fonde à Damas le Groupe de Bombardement Lorraine (Squadron 342) le 24 septembre 1941 qui rassemble les pilotes français disséminés dans les troupes anglaises. Promu colonel en mars 1942 une immense tâche lui est confiée : créer le Réseau Central des Transports Aériens Militaires (RCTAM), reliant le Tchad et la Syrie, puis Djibouti, Madagascar et la Réunion au fur et à mesure du ralliement de ces territoires à la France Libre
Il aura l’honneur de piloter l’appareil qui amènera le général De Gaulle en Normandie libérée en 1944, et descend à ses côtés l’avenue des Champs-Elysées à la libération de Paris. Nommé au grade de général de brigade le 25 septembre 1944, il accompagne du 24 novembre au 16 décembre 1944 le général à Moscou qui y signe le pacte Franco-Russe avec Staline. Le 30 décembre 1944, il décolle d’Alger vers Toulouse. Le temps est mauvais et l’appareil disparaît au large des Baléares. Le corps du général de Marmier sera retrouvé le 4 avril 1945 à 13h17 dérivant en mer par 38°10 N et 12°04, au large de la Sicile à 40 km de Trapani, par un petit patrouilleur de la marine américaine. Formellement identifié grâce à ses papiers d’identité, le corps est rendu à la mer par l’équipage américain après un office religieux catholique organisé par l’officier médecin du navire.
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