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Marinovitch Pierre


Né le: 1er août 1898
Mort le: 2 septembre 1919
Profession avant la mobilisation: Etudiant
Passé à l'aviation le: 9 septembre 1916
Brevet militaire le: 15 novembre 1916
Parcours: 27ème Dragons, Chartres, Chateauroux, Avord, Cazaux, Pau.
Affectations: N 38, SPA 94
Pilote

 Marinovitch Pierre    Marinovitch Pierre

 Marinkovitch Michel N 38

 Marinkovitch Michel N 94

  Marinovitch Pierre Maréchal des logis

  Marinovitch Pierre Hospitalisé

  Marinovitch Pierre

 Marinovitch Pierre

Pierre Marinovitch naît le 1er août 1898 dans le 16e arrondissement de Paris, issu d’une famille de la haute bourgeoisie originaire d’Europe de l’Est. Sa mère est d’origine polonaise, tandis que son père, d’origine serbe, est un ingénieur des arts et manufacture qui a fait fortune en commercialisant le théatrophone, service téléphonique permettant d’écouter à distance des spectacles. Le jeune Pierre passe une partie de son enfance en Irlande et acquiert une bonne maîtrise de l’anglais, du russe, du serbo-croate et de l’allemand.

Le 31 janvier 1916, sa nationalité française est confirmée étant donné sa naissance à Paris. Il peut alors s’engager volontairement pour la durée de la guerre. Il est incorporé au 27e régiment de dragons comme simple soldat de 2e classe. Un événement tragique le fait revenir à Paris : le décès de son père à l’âge de 59 ans le 2 juillet 1916. A cette date, il a déjà fait sa demande pour passer dans l’aviation.

Elle sera acceptée le 8 septembre 1916 et il débute assez laborieusement son apprentissage, ne montrant selon ses instructeurs que de « très relatives qualités pour le pilotage ». Il sort néanmoins breveté en mars 1917 avec le grade de brigadier et se retrouve affecté à l’escadrille N 38 dans la Marne. Après deux mois d’hospitalisation, il est muté le 23 juin 1917 à l’escadrille N 94 où, promu maréchal des logis, il se révèle meilleur chasseur que pilote selon le témoignage de son camarade d’escadrille André Martenot de Cordoux, « Marino était un bon tireur, mais pas un bon pilote. Il n’avait aucune tactique : juste foncer et s’appuyer sur ses bonnes compétences de tir. »

Il ouvre son score le 8 septembre 1917 à bord de son Nieuport 24bis, en descendant un chasseur ennemi, suivi d’un biplace capturé dans les lignes françaises le 5 décembre. Il devient un as le 19 janvier 1918 en remportant sa 5e victoire homologuée en abattant un chasseur Albatros D. Cette victoire lui vaut également 8 jours d’arrêts simples, qui lui sont infligés par son chef d’escadrille pour le motif suivant : « Conduisant une patrouille de deux avions, est allé loin dans les lignes ennemies, malgré la défense faite, pour y combattre un avion qu’il a descendu. »

En février 1918 l’escadrille N 94 reçoit des chasseurs SPAD et se trouve intégrée dans le GC 18, lui-même composante de la division aérienne du général Duval qui va mener de nombreux combats au printemps 1918. Marinovitch, promu adjudant, remporte de nombreuses autres victoires aux commandes de son appareil désormais décoré du nouveau symbole de la SPA 94, « la mort fauchant ». Sa 10e victoire, obtenue le 1er juin 1918 avec beaucoup d’audace à deux contre 12, lui donne droit de voir son nom figurer dans le communiqué aux armées, le 9 juillet alors que son score est déjà monté à 12. La presse parle de lui et insiste sur son jeune âge de 19 ans, le baptisant « Benjamin des as ». Il remportera encore 10 victoires homologuées de plus jusqu’à la fin de la guerre, portant son score à 22.

Restant à son escadrille, il doit être hospitalisé en février 1919 et quitte alors la SPA 94 pour l’escadrille des grands raids, une formation organisée par l’état-major pour réaliser des raids de prestige avec le matériel militaire très abondant après la guerre. Marinovitch y prépare une liaison de Paris vers la Pologne, avec une escale par la Tchécoslovaquie. Mais il n’aura pas l’occasion de la mener à bien. Envoyé en Belgique pour y réaliser une exhibition aérienne, son SPAD s’écrase le 2 septembre 1919 sur le terrain d’Evere près de Bruxelles, après une acrobatie réalisée à basse altitude. Pierre Marinovitch, le plus jeune des as de 14-18, est alors tué sur le coup, un mois après son 21e anniversaire.

1

8 septembre 1917

N 94

Albatros (collaboration du ltn Parizet)

St. Hilaire-le-Petit

« Pilote habile et audacieux, toujours volontaire pour les missions les plus dangereuses. Le 8 septembre 1917, en combat aérien, a abattu un avion ennemi dans ses lignes. »

2

5 décembre 1917

N 94

Rumpler C

Baconnes

Nieuport 24bis n° 3317 portant le premier insigne de l’escadrille 94 adopté en août 1917

« Excellent pilote de chasse, d'une audace exceptionnelle, a soutenu de rudes combats, rentrant souvent avec un appareil gravement atteint. Le 5 décembre 1917 a attaqué seul un biplace ennemi l'a abattu dans nos lignes ».

3

22 décembre 1917

N 94

Rumpler C

Pont Faverger

 Pilote de chasse accompli, volontaire pour toutes les missions périlleuses, a montré dès ses débuts une audace et une ardeur admirables qui ne se sont jamais démenties. N'a pas livré moins de trente combats, ramenant souvent son appareil criblé de balles ou d'éclats d'obus. Le 22 décembre 1917 a abattu son troisième avion ennemi (deux citations)."

4

1er janvier 1918

N 94

Rumpler C

Beine

Pilote de chasse accompli, ne cesse de donner de nouvelles preuves de son audace et de son courage. Le 1er janvier 1918, a abattu loin dans ses lignes un avion ennemi, portant ainsi à quatre le nombre de ses victoires.

5

19 janvier 1918

SPA 94

Albatros D.V

Beine

Conduisant une patrouille de deux avions, est allé loin dans les lignes ennemies, malgré défense faite, pour y combattre un avion qu'il a descendu. 8 jours d'arrêt.

Pilote d'un courage et d'une énergie hors de pair. Continue à faire preuve de brillantes qualités, qui lui ont déjà valu quatre victoires. Le 19 janvier, a abattu dans ses lignes son cinquième adversaire.

6

15 mai 1918

SPA 94

Biplace

Essertaux-Amiens

7

19 mai 1918

SPA 94

Rumpler C (collaboration)

Moreuil

Pilote d’un courage et d'une énergie hors de pair, continue à faire preuve des brillantes qualités qui lui ont déjà valu cinq victoires. Les ... a abattu loin dans leurs lignes ses sixième et septième adversaires.

Pierre Marinovitch pose devant son SPSD XIII orné du dernier insigne de l’escadrille : La mort qui fauche.

Pilote toujours admirable de courage et d'entrain. A abattu récemment ses sixième et septième avions ennemis. Médaille militaire pour faits de guerre. Quatre citations.

8

31 mai 1918

SPA 94

Biplace

Ambleny

9

31 mai 1918

SPA 94

Fokker DR.I

Villers-Cotterêts

Brillant pilote de chasse, donnant chaque jour des preuves de sa vaillance et de son adresse. A abattu récemment dans nos lignes deux avions ennemis (huitième et neuvième victoires). Cinq citations.

10

5 juin 1918

SPA 94

Biplace

Faverolles

11

9 juin 1918

SPA 94

Biplace

St. Paul-aux-Bois

A abattu récemment deux avions ennemis portant ainsi à onze le nombre de ses victoires. Cinq citations. (JORF 20-8-1918)

12

1er juillet 1918

SPA 94

Rumpler C

Monnes

Communiqué. L'adjudant Marinovitch a abattu, les 1er juin, 15 juin et 1er juillet, ses dixième, onzième et douzième avions

13

15 juillet 1918

SPA 94

Rumpler C

Moronvilliers

A abattu sept avions ennemis en deux mois et s'est particulièrement distingué au cours des opérations actuelles en remportant sa treizième victoire.

14

17 août 1918

SPA 94

Fokker D.VII

Roye

15

17 août 1918

SPA 94

Biplace

Roye

16

5 octobre 1918

SPA 94

Fokker D.VII

Challerange

Pilote de chasse de grande classe. A abattu le 17 août 1918, son 16e et le 5 octobre son 17e avion ennemi. Médaille militaire et chevalier de la Légion d'honneur pour faits de guerre. Neuf citations.

17

9 octobre 1918

SPA 94

Rumpler C

Semide

18

18 octobre 1918

SPA 94

Biplace

 

Pilote de grande classe. A abattu le 9 et le 18 octobre 1918 ses dix-huitième et dix-neuvième avions ennemis. Médaillé militaire, chevalier de la Légion d'honneur pour faits de guerre. Dix citations.

19

27 octobre 1918

SPA 94

Fokker D.VII

Le Thour

29 10 18. Communiqué. Le sous-lieutenant Marinovitch a abattu son vingtième appareil

20

3 novembre 1918

SPA 94

Biplace

Le Chesne

21

3 novembre 1918

SPA 94

Biplace

Le Chesne

Pilote de chasse de grande valeur. Chef de patrouille de premier ordre, a abattu, le 27 octobre et le 3 novembre 1918, deux avions ennemis, portant ainsi à vingt et un le nombre de ses victoires officielles. Médaille militaire et chevalier de la Légion d'honneur pour faits de guerre. Neuf citations."

             

 Dixième victoire

« Et c'est alors le dixième, qui donne droit au communiqué : il est abattu le 3 juin, au cours d'un combat livré par Marinovitch et le sous-lieutenant Martenot de Cordoux à quinze monoplaces, appartenant au groupe des Tangos et à celui des Damiers. La lutte prodigieuse de ces deux héros contre quinze des meilleurs as ennemis dura dix minutes. Chacun des Français abat un adversaire. Un des Damiers ramène Marinovitch en tirant jusqu'à Villers-Cotterets. Notre héros ne pouvait riposter, ayant épuisé ses munitions. Quant à Martenot de Cordoux, il descendait, moteur calé, de 4 500 à 1 200 mètres, avec quatre adversaires dans le dos. Soudain son moteur reprenait et, intervertissant les rôles, le chasseur se retournait et mettait en fuite ceux qui étaient attachés à sa perte. Dans ce combat, Marinovitch sentit le vent d'une balle lui passant devant l'œil, glissant sous son bras et sortant dans le fuselage. »

 ESC 94 Marinovitch

Coll. Greg Vanwyngarden

 

 Marinovitch Pierre

La Guerre Aérienne N° 57