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Maneval Aimé


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Pilote

 Maneval Aimé   Maneval Aimé

 Maneval Aimé


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« Un as méconnu : Maneval ».  
 
_ L’adjudant Maneval, pilote bombardier, présentait cette particularité : il était l’un de nos plus vaillants spécialistes. Tous ceux qui l’avaient vu à l’œuvre ne dissimulaient pas leur admiration pour lui et pourtant sur sa poitrine on ne voyait qu’une Croix de Guerre avec un modeste « clou » en bronze. Cet exemple prouve mieux que tout l’injustice flagrante avec laquelle sont traités les artisans du bombardement qui pourtant sont parmi les plus utiles collaborateurs du commandement. Notre photographie représente Maneval avant son dernier départ : c’est en allant sur Fribourg-en-Brisgau avec son ami le sergent Laage qu’il fut, après combat, obligé d’atterrir. Le malheureux avait maints projets en tête et si le sort lui avait été favorable, nous aurions eu souvent l’occasion d’enregistrer ses exploits. Il faisait équipe avec Laage et tous deux avaient jugé plaisant d’inscrire sur le fuselage de leur appareil une mention indiquant le but poursuivi. Cette « Agence de transport à domicile » a répandu la terreur chez l’ennemi à chacun de ses voyages. Maneval hors de combat, elle n’en subsiste pas moins et sera désormais « Une agence de transport et de vengeance »…
 
(On voit l’adjudant Maneval à droite sur la photo.) 

Le Sopwith du pilote bombardier Maneval à son dernier départ.  
 
…« Le 19 août, vers midi, après un combat acharné contre l’escadrille Richthofen, qui se prolongea plus de 50 kilomètres, un pilote d’avion de bombardement fut contraint d’atterrir au bord du Rhin, à proximité d’une forêt. Le groupe dont il faisait partie n’en est pas encore consolé, car il sait et je sais comme lui que nous venons de perdre un as, un grand as méconnu. Son nom : Maneval. Ses éclats de service : 3 mois au front, car son baptême du feu comme pilote eut lieu le 20 mai dernier. Aucune citation à l‘ordre de l’armée. Néanmoins, plus heureux que les milliers de fantassins dont l’héroïsme anonyme n’a jamais d’autres récompenses que nos victoires, Maneval avait été cité à l’ordre de son groupe et portait la Croix de Guerre avec un « clou ». Cavalier à la mobilisation, au 13ème Chasseurs, il fit comme éclaireur d’infanterie la retraite de Morhange, puis s’enlisa un an dans la guerre de tranchées. En août 1915, il réussissait à passer dans l’aviation. Je l’y connus sur Maurice Farman, dès ses débuts… »…
Ils ne devaient pas savoir que le pilote en fait, était mort puisqu’ils écrivent à la fin de l’article : « Les journaux allemands annoncèrent quelques jours plus tard que Maneval était prisonnier ». Mais sur la fiche MdH et sur Mémorial-Gen Web on constate que Aimé Maneval a été tué le 17/08/17 au cours d’un combat aérien au-dessus de Rustenhart (abattu par le sergent-chef Ludwig Hilz dont c’était la 1ère victoire).  
Je suppose que l’adjudant Maneval  eut juste le temps de se poser avant de décéder, blessé à mort pendant le combat…  
 
_ « Le sergent Laage, quant à lui, vint de Madagascar en 1916 pour s’engager dans l’aviation. Il fut d’abord mécanicien, puis passa pilote. Lorsqu’il eut terminé l’apprentissage en double commande, 4 jours lui suffirent pour obtenir son brevet, ce qui constitue un record difficile à battre.
…Le 23 juillet 1917, au cours d’un bombardement de Schlestadt, Laage, au-dessus de la ville, reçoit un obus de plein fouet qui traverse son appareil et coupe les fils de contact. Le moteur s’arrête. Le pilote est à 3400 mètres. Il tâche de regagner les lignes dont il est éloigné d’une trentaine de kilomètres. Il ne perd pas un pouce de terrain dans son plané. Il se dirige à travers les Vosges et se rapproche des tranchées françaises en passant au-dessus de Sainte-Marie-aux-Mines. Il est à 300 mètres quand il survole les lignes boches, à 15 mètres lorsqu’il atteint les nôtres. Son appareil est criblé d’éclats, les batteries de 77 tirant à mitraille, les fusils, les mitrailleuses, tous ont essayé de l’abattre. L’avion est en lambeaux. Laage se met en perte de vitesse, se laisse tomber, capote dans les trous d’obus et parvient à s’échapper des débris de son Sopwith. Il n’en est pas à 25 mètres, lorsqu’un obus de 77 atteint en plein les ailes. Ouf ! Trois patrouilleurs du territorial viennent en rampant indiquer au pilote les chicanes à travers les fils de fer barbelés, et sous un crapouillage infernal, Laage parvient à se faufiler et à rejoindre nos tranchées et le village de Combremont. Il n’avait pas une égratignure, mais que d’émotions ! Ce vol lui valut la médaille Militaire… »…

« La Guerre Aérienne » du 20 septembre 1917

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La Guerre Aérienne Illustrée N° 45
(En haut à gauche, portriat par Manuel Robbe)