A

B

C

D

E

F

G

H

I

J

K

L

M

N

O

P

Q

R

S

T

U

V

W

X

Y

Z

 

 

P. Guillermin

Guérin, Gabriel.

Né le : 25 juillet 1892.

Mort le : 1er août 1918.

Profession avant la mobilisation : employé.

Passé à l'aviation le : 6 juin 1916 ; élève pilote.

Brevet militaire le : 10 octobre 1916 ; pilote.

Parcours : 88e infanterie, Dijon, Avord, Châteauroux, Avord, Pau, N 316.

Affectations : SPA 15, SPA 88.

Pilote.

23 Victoires, 11 combats non homologués.


Gabriel Fernand Charles Guérin naît au Havre le 25 juillet 1892 dans un milieu sans richesse particulière puisque son père est pâtissier. Il se révèle très doué pour le sport puisqu’il est signalé avoir remporté de nombreuses médailles de tir et de gymnastique ainsi que le concours du Havre de l’athlète complet en 1913.

Ouvrier voilier à la compagnie des docks du Havre, sa compagne d’alors donnera naissance en 1912 à un garçon qui ne sera pas reconnu.

P. Guillermin

Gabriel Guérin aux commandes de son SPAD VII

Le 10 octobre 1913 Gabriel Guérin est incorporé au 28e régiment d’infanterie pour y faire son service militaire, ayant bénéficié d’un sursis d’incorporation car étant de la classe 1912 il aurait dû partir un an plus tôt. Il se trouve donc sous les drapeaux quand éclate la première guerre mondiale et est envoyé sur le front dès le 6 août 1914 avec son régiment. Soldat de 1ère classe et agent cycliste de liaison, il participe ainsi à la retraite de Belgique, la bataille de la Marne (septembre 1914) où son régiment quitte Villers-Franqueux pour reprendre et résister sur la commune de Loivre (13-18 septembre 1914) ; puis participe aux combats de Sapigneul (novembre 1914), de Notre-Dame de Lorette (juin 1915), du front de la Somme (février 1916) et la bataille de Verdun (avril-juin 1916). Son passage dans l’infanterie lui vaut deux citations. Le 16 juin 1916 il est accepté comme élève pilote à l’école de Dijon puis Avord, sous l’instruction du moniteur François Delzenne qu’il retrouvera plus tard en unité, et obtient sur Voisin le 10 octobre 1916 le brevet de pilote militaire n°4730, complété par le brevet civil n°4981. C’est à ce moment où son destin bascule qu’il reconnait son fils maintenant âgé de quatre ans, par acte dressé à la mairie du Havre le 16 octobre 1916, et lui rend visite lors de ses permissions. Pour l’heure, après être passé par l’école de Châteauroux, puis de nouveau Avord, il termine son cursus par l’école d’acrobatie de Pau où il apprend à piloter le chasseur Nieuport.

Il gagne le 25 avril 1917 l’escadrille N 15 dont le symbole est le casque de Bayard et qui est regroupée avec d’autres unités pour former le groupement de combat n°13. Ce groupement, affecté dans l’Aisne, appuie l’offensive française du chemin des Dames qui se terminera par un sanglant échec.

Le caporal Gabriel Guérin ne tarde pas à se distinguer dans sa nouvelle unité. L’offensive du chemin des Dames à peine terminée, il remporte sa première victoire aérienne homologuée le 26 mai 1917, suivie de deux autres les 3 et 15 juin. Cité à l’ordre de l’armée, il est promu au grade de sergent le 27 juin 1917. Les escadrilles du GC 13 se dirigent ensuite dans les Flandres au mois de juillet 1917 renforcer les GC 11 et GC 12 qui appuient l’offensive britannique sur Ypres, dite « Passchendaele ». Les combats vont se multiplier face à l’aviation allemande et Guérin y remporte une 4e victoire homologuée le 23 juillet, avant que le GC 13 ne parte sur le secteur de Verdun.

C’est là que Guérin revendique six victoires, dont deux seront homologuées, lui permettant d’atteindre le rang d’as. Nommé adjudant le 1er octobre 1917, la SPA 15 est de nouveau affectée dans l’Aisne, puis dans la région de Reims où, nommé sous-lieutenant à titre temporaire le 7 novembre 1917, son score va s’envoler : il obtient sa 10e victoire homologuée le 22 décembre 1917 à Louveroy, suivie de sa 11e le lendemain, ce qui lui vaut les honneurs du communiqué et un premier article illustré de sa photo dans « Le Petit Parisien », journal au plus gros tirage de la presse nationale, le 2 janvier 1918. La veille, il venait d’homologuer sa 12e victoire, et le lendemain, il remportera sa 13e... Il est alors le meilleur pilote de son unité et noté par le commandant Féquant, qui dirige le GC 13, comme un « Jeune officier de très haute valeur morale (…) Entraine tous les pilotes de son escadrille par l’exemple de son ardeur. Contribue en outre à faire de cette escadrille une unité redoutable par le zèle d’apôtre avec laquelle il l’instruit. »

Il bénéficie alors d’une permission bien méritée du 8 au 12 janvier 1918, puis il reprend le combat. Une photographie le montre à côté du SPAD XII-Canon n°444, avion affecté aux as et qui lui est probablement confié. Le journal de marche de la SPA 15 montre qu’une conférence est donnée le 31 janvier 1918 aux pilotes sur le fonctionnement de l’obus de 37mm… Cependant on ignore s’il l’utilisa en combat et s’il remporta des victoires à son bord, la description de ses combats dans lesquels il remporte ses victoires à cette période, où sont mentionnées des rafales de mitrailleuse, laisse penser le contraire. Le 3 février 1918, il remporte un « doublé » en abattant deux avions allemands, homologués comme ses 14e et 15e victoires – le premier d’entre eux est mentionné comme explosant en vol, ce qui pourrait être le signe d’une utilisation victorieuse du redoutable canon de 37mm.

Après une nouvelle longue permission du 6 au 27 février 1918, il remportera le 24 mars 1918 son dernier succès dans l’Aisne en incendiant un Drachen sur la forêt de Saint-Gobain. Le GC 13, désormais dirigé par le commandant Jean d’Harcourt, part à tire d’aile dans la région de Beauvais pour tenter de contenir l’offensive allemande sur la Somme et dès le 30 mars 1918 Guérin remporte deux victoires aériennes homologuées près de Montdidier en collaboration avec d’autres pilotes, faisant grimper son score à 19 – un jour avant l’arrivée officielle de la SPA 15 sur le terrain de Fouquerolles, au Nord-Est de Beauvais. Il remporte trois autres victoires homologuées au mois d’avril 1918 – toutes faisant l’objet d’un article dans la presse et pourra bénéficier d’une courte permission du 29 avril au 3 mai 1918. Mais sa chance l’abandonne le 11 mai quand il attaque à 19h40 un Rumpler au-dessus de Laboissière et est touché par le tir défensif du mitrailleur qui le blesse sérieusement d’une balle à la cuisse gauche. Il parvient à se poser dans ses lignes mais est évacué immédiatement à l’hôpital de Beauvais.

Il ne rentrera à la SPA 15 que le 1er juillet 1918, après sept semaines de convalescence, étant nommé au grade de sous-lieutenant à titre définitif. Un relevé de ses vols datant du 3 juillet 1918 fait alors état de 394h35 de vols de guerre, ce qui fait de lui un vétéran précieux doublé d’un grand as alors titulaire de 22 victoires – le 4e score de l’époque, et le meilleur pilote du GC 13 juste après le célèbre Charles Nungesser avec lequel il semble bien s’entendre et partage d’ailleurs une victoire contre un biplace, non confirmée, obtenue le 4 mai 1918. Il est alors muté le 7 juillet 1918 pour prendre le commandement de l’escadrille SPA 88, une autre escadrille du GC 13, étant nommé au grade de lieutenant à titre temporaire le 13 juillet 1918.

Bien que quittant avec regret son ancienne escadrille, il s’acquitte avec énergie à former les nouveaux pilotes sous ses ordres, comme en témoigne un pilote de chasse débutant de la SPA 88, le S/Lt Marcel Coadou, un futur as : « J’avais attaqué plusieurs fois sans succès. Je me suis approché des as du groupe et je leur ai demandé comment faîtes-vous pour descendre un avion aussi vite ? (…) C’est Guérin qui m’a donné le truc. (…) C’est pas difficile, tu manœuvres, tu te places derrière dans l’axe, et quand tu as l’impression que tu vas toucher la queue avec ton hélice, tu tires, mais pas avant ! »

Guérin remporte une victoire avec sa nouvelle escadrille le 19 juillet, sa 23e et dernière.

Le 1er aout 1918 sera la date de son dernier vol. Partant du terrain de Mont l’Evêque dans l’Oise, il emmène en patrouille le jeune sous-lieutenant Coadou pour l’instruire sur le combat aérien, comme en témoigne ce dernier :

 « Coadou, on va sortir ensemble et je vais vous faire voir comment on descend un allemand.

J’étais parti avec lui en patrouille. Je le vois attaquer un avion allemand. Il allait arracher la queue de cet allemand avec son hélice. Je vois qu’il ne tirait pas, car d’habitude quand on tire à la mitrailleuse on voit les gifles de chaque balle. Il fait un retournement et rentre au terrain. Son mécanicien avait oublié d’accrocher les bandes, elles n’étaient pas engagées, il appuyait sur la détente et rien du tout.

Il était furax quand il est revenu au terrain. C’était l’époque où on avait changé des SPAD VII contre des SPAD XIII. Le XIII était un bi-mitrailleuse et c’est avec lui qu’il a eu la panne.

C’était mon professeur, je l’aimais bien, parce qu’il était sans bluff. Je rentre : Guérin s’est tué. Pas possible… Il venait de prendre un SPAD VII au lieu du XIII, un 140 hp au lieu d’un 200 hp. Il a voulu faire un départ à l’américaine comme il avait l’habitude avec l’autre, et une fois sur le dos, il s’est écrasé.

Son mécanicien pleurait sur le cadavre de son pilote en disant « c’est de ma faute ». »


Juin 1915 : Le soldat de 1ère classe Guérin Gabriel, du 28e régiment d'infanterie. Assure depuis le début de la campagne le service de liaison du colonel avec son chef de bataillon, a rempli sa mission, en particulier le 28 mai, avec un mépris absolu du danger et un entier dévouement.

Agent de liaison brave et d'un grand sang-froid, a accompli aux affaires de juin 1916 avec un entrain et une vigueur remarquables, des missions difficiles. Au front depuis le début, déjà cité à l'ordre du régiment.

1

25 mai 1917

SPA 15

Avion

 

1/7/17- Caporal Guérin Gabriel, escadrille N 15 : Jeune pilote animé du meilleur esprit, donnant en toutes circonstances l'exemple des plus belles vertus guerrières. Dès ses débuts, après plusieurs combats sévèrement conduits, a réussi le 26 mai 1917 à abattre un avion ennemi.

2

3 juin 1917

SPA 15

Avion

Nonampteuil

3

15 juin 1917

SPA 15

Avion

Anizy-le-Château

Guérin Gabriel, caporal à l'escadrille N 15 : Jeune pilote d'une adresse extrême, d'un dévouement absolu, superbe de sang-froid et d'énergie raisonnée. Le 15 juin étant en escadrille depuis un mois seulement, a abattu son 3e avion ennemi.

Guérin Gabriel, caporal à l'escadrille N 15, mle 5052 (arme d'origine : infanterie) : pilote qui par son ardeur et sa volonté réfléchie s'affirme chaque jour comme aviateur de chasse de haute valeur ; a abattu ses deuxième et troisième avions ennemis.

4

23 juillet 1917

SPA 15

Avion

Keyem

JORF 12-10-1917. (Pour prendre rang du 27 août 1917.) GUÉRIN (Gabriel), mle 5052, sergent au 28e rég. d'infanterie, à l'escadrille N 15 : ne cesse de donner le plus bel exemple de bravoure, d'énergie, de sang-froid et de dévouement. Le 23 juillet 1917, a abattu son quatrième avion ennemi. Déjà cinq fois cité à l'ordre.

La présente nomination comporte l'attribution de la croix de guerre avec palme.

5

20 août 1917

SPA 15

Avion

Consenvoye

Pilote de chasse hors de pair, s'est dépensé sans compter pendant les attaques de Verdun. Le 20 août 1917 a abattu son 5e avion ennemi.

6

26 août 1917

SPA 15

Avion

Bois des Caures

7

1er novembre 1917

SPA 15

Avion

Chevregny

A abattu en flammes un appareil ennemi (7e avion) le 1er novembre 1917. Médaille militaire. Sept fois cité à l'ordre.

8

11 novembre 1917

SPA 15

Rumpler C

Courtecon

9

2 décembre 1917

SPA 15

Avion

Vaudesson

Officier de haute valeur morale. Splendide pilote de chasse, brave, ardent, tenace et extraordinairement adroit. Vivant exemple de dévouement à son devoir. Le 11 septembre et le 2 décembre 1917, a abattu ses 8e et 9e avions ennemis qui se sont écrasés en flammes sur le sol.

10

22 décembre 1917

SPA 15

Biplace

Louvercy

11

23 décembre 1917

SPA 15

Avion

Beine

Pilote de chasse hors de pair, officier de la plus belle valeur morale. Joint à des qualités d'audace et d'abnégation une habileté manoeuvrière incomparable. Est l'âme de son escadrille. Le 22 décembre 1917 a abattu un avion dans nos lignes, le lendemain a de nouveau abattu un avion qui s'est brisé en l'air et écrasé sur les tranchées ennemies (10e et 11e victoires).

12

1er janvier 1918

SPA 15

Biplace

Somme-Py

13

3 janvier 1918

SPA 15

Avion

Nogent l'Abbesse

A abattu son 12e avion ennemi le 1er janvier 1918 et son 13e le 3 janvier 1918.

14

3 février 1918

SPA 15

Avion

Beine

15

3 février 1918

SPA 15

Avion

Nogent l'Abbesse

Légion d'honneur. Officier d'élite et pilote de chasse hors pair, exalte d'audace et d'enthousiasme de son escadrille par l'exemple de la plus belle valeur morale et par le prestige de ses victoires. A abattu le 3 février 1918 ses 14e et 15e avions ennemis. Médaillé militaire pour faits de guerre. 9 citations.

16

11 mars 1918

SPA 15

Avion

Berry-au-Bac

17

24 mars 1918

SPA 15

Ballon

Foret de St. Gobain

A abattu ses 16e et 17e avions ennemis les 11 et 25 mars 1918.

18

30 mars 1918

SPA 15

Avion

 

19

30 mars 1918

SPA 15

Avion de reconnaissance

Bourigueines

20

20 avril 1918

SPA 15

Rumpler C

Montdidier

21

22 avril 1918

SPA 15

Biplace

Royaucourt

Admirable pilote de chasse. A remporté ses 20e et 21e victoires les 20 et 22 avril 1918.

22

27 avril 1918

SPA 15

DFW C

Moreuil

23

19 juillet 1918

SPA 88

Avion

 
             

SPAD canon n° 444, à moteur surcompressé aux couleurs de l’escadrille 15 : « le casque de Bayard ».


  Guérin Gabriel  

28ème R.I.

Terrain d'aviation du Mont-l'Évêque - août 1918

GUÉRIN, Gabriel
Lieutenant, 26 ans.
Pilote aviateur Escadrille SPA 88
Décédé le 1er août 1918 des suites de ses blessures, chute d'avion. Ancien agent de liaison à la CHR (citation en mai 1915 et en juin 1916).


 Guérin, Gabriel   Guérin, Gabriel

 Guérin, Gabriel 

Guérin Gabriel Spa 15
Guérin Gabriel Spa 88

1 	25 mai 1917 	Spa15 	  	EA 	  2 	03 juin 1917 	Spa15 	  	EA 	Nomampteuil 3 	15 juin 1917 	Spa15 	  	EA 	Anizy-le-Chateau 4 	23 juillet 1917 	Spa15 	  	EA 	Keyem 5 	20 août 1917 	Spa15 	  	EA 	Consenvoye 6 	26 août 1917 	Spa15 	  	EA 	Bois des Caures 7 	01 novembre 1917 	Spa15 	  	EA 	Chevregny 8 	11 novembre 1917 	Spa15 	  	Rumpler C 	Courtecon 9 	02 décembre 1917 	Spa15 	  	EA 	Vaudesson 10 	22 décembre 1917 	Spa15 	  	Biplace 	Louvercy 11 	23 décembre 1917 	Spa15 	  	EA 	Beine 12 	01 janvier 1918 	Spa15 	  	Biplace 	Somme-Py 13 	03 janvier 1918 	Spa15 	  	EA 	Nogent l'Abbesse 14 	03 février 1918 	Spa15 	  	EA 	Beine 15 	03 février 1918 	Spa15 	  	EA 	Nogent l'Abbesse 16 	11 mars 1918 	Spa15 	  	EA 	Berry-au-Bac 17 	24 mars 1918 	Spa15 	  	Ballon 	Foret de St. Gobain 18 	30 mars 1918 	Spa15 	  	EA 	  19 	20 avril 1918 	Spa15 	  	Scout 	Bourigueines 20 	22 avril 1918 	Spa15 	  	Rumpler C 	Montdidier 21 	22 avril 1918 	Spa15 	  	Biplace 	Royaucourt 22 	27 avril 1918 	Spa15 	  	DFW C 	Moreuil 23 	19 juillet 1918 	Spa88 	  	EA

La Guerre Aérienne Illustrée

 Guérin, Gabriel   Guérin, Gabriel   Guérin, Gabriel   Guérin, Gabriel