Aéronautique. Groupe des Armées de Réserve
Rapport sur le fonctionnement de l'escadrille VB 101 à l'occasion de l'offensive du 16 avril
*-Mise en place des moyens
L'escadrille VB 101 a occupé le Champ d'Aviation de Cramailles le 23 mars 1917.
Les avions ont pris place dans six bessonneaux 28 x 30.
A défaut de baraquement le personnel s'est installé partie en cantonnement à Beugneux, partie sous la tente à proximité du terrain.
Quatre baraques "Adrien" sont actuellement en construction. Elles seront occupées par le personnel de l'escadrille dès que possible.
*-Effectifs
du 23 mars au 20 avril:
20 pilotes,
20 observateurs,
30 mécaniciens,
14 avions Voisin-Peugeot
Reçus le 24 mars 7 avions de complément.
*-Petes:
Le 11 avril, au cours d'un bombardement de nuit, le sergent Tiffagnon atterrit à Presles (500 mètres des tranchées de 1ère ligne) à la suite d'une panne de moteur. Appareil brisé.
Le 14 avril au cours d'un bombardement de nuit l'adudant-chef Biret livre un combat avec un avion ennemi. Avion criblé de balles déterioré.
Ce même soir un avion ennemi bombarde le champ d'aviation de Cramailles: Un hangar endommagé, un appareil démoli.
*-Ravitaillement
Le Parc 11 assure le ravitaillement de l'escadrille d'une façon satisfaisante. Le gros matériel (munitions, essence) est pris directement par l'escadrille en face de Fère-en Tardenois. Ce procédé est rapide et commode.
Nous sommes dépourvus:
1°)- de moteurs de remplacement (pistons en aluminium)
2°)- de bombes éclairantes "Michelin"
3°)- de lance-bombes éclairantes.
Les pilotes de l'esadrille se rendent à la RGA pour prendre livraison des appareils, la RGA manquant de convoyeurs.
*-Emploi
L'escadrille a effectué les opérations suivantes:
Date |
Objectif |
Nbre avions |
Projectiles |
Poids |
|
|
|
120-155-200 |
|
10-11/04 |
Gare de Laon |
13 |
110-74-3 |
3.085kg |
13-14/04 |
Gare de Laon |
15 |
105-83-3 |
3.260kg |
22-23/04 |
Maison-Bleue |
10 |
68-76-3 |
2.175kg |
24-25/04 |
ND de Liesse |
10 |
32-80-3 |
2.45kg |
|
|
48 |
315-313-12 |
11.515kg |
Au total 48 avions lancent 640 obus représentant un poids de 11.515 kilogrammes.
Les epéditions de bombardement se doublent de missions de reconnaissacs. C'est là un point essentiel; il est aisé de se rendre compte pendant la nuit de l'allure générale que prend l'arrière front ennemi par l'agglomération et l'intensité de l'éclairage dans telle ou telle région, par l'accentuation ou le ralentissement du mouvement sur route et sur voie ferrée, par le degré d'éclairement des principaux centres d'activité. Ces renseignements peuvent aide à déterminer les points sr lesquels l'ennemi concentre ses efforts pour préparer une attaque.
Le plan de bombardement comporte 25 objectifs.
L'importance de ces objectifs est considérable.
Une escadrille de 15 avions est très insuffisante pour venir à bout de ce programme.
D'autre part, le résultat d'un bombardement effectué sur un objectif par une quinzaine d'avions est très relatif.
Un groupe de 40 à 50 avions lançant 12 à 15 tonnes de projectiles sur un même point peut seul obtenir un résultat complet.
Il faut viser à la destruction totale de l'objectif ou tout au moins à son arr^rt de fonctionnement pour plusieurs jours ( surtout quand il s'agit d'une gare).
Le bombardement par avion n'admet pas d'effet partiel. Il faut que l'efficacité soit absolue. Le nombre seul permettra d'obtenir un résultat utile et décisif.
Toute unité de bombardement de nuit doit pourvoir elle-même à sa protection contre les attaques des avions ennemis.
En raison de leur masse et de leurs moyens défensifs rudimentaires, les avions Voisin-Peugeot ne peuvent impunément ni engager ni accepter le combat.
D'où nécessité de munir les escadrilles de bombardement d'avions de combat tels que le "Sopwith" par exemple por assurer la protection du groupe en cours d'expédition.
Le commandant de l'escadrille.
Archives SHD AA (1917)
Conditions d'exécution des grands raids susceptibles d'être effectués par l'Escadrille V.B. 101

Archives SHD AA (SD, 1917?)