Stationnements

Création

Commandement

Personnels

Portraits

Victoires et pertes

Raid sur Ludwigshafen

Offensive d\'avril 1917

Missions des pilotes

Photographies

Documents

Une escadrille à la fourragère


 

 

 

 

 

a retour 

Une escadrille à la fourragère

 

Une escadrille à la fourragère
La V .B. 101
Par Jacques Mortane

Nous n’avons pas encore parlé de l’escadrille des Cigognes. Ce n’est pas un oubli. Nous lui consacrerons l’étude à laquelle a droit cette pépinière de héros. Mais nous désirons aujourd’hui rendre un hommage particulier à une formation de bombardiers.On a trop souvent l’habitude de passer sous silence les exploits des as du bombardement. Ayant la bonne fortune d’être autorisé par le Grand Quartier général à rendre public les exploits dela V. B. 101 qui vient d’être admise au port de la fourragère, c’est avec joie que je vais esayer de montrer au lecteur la dose de travail glorieux fourni par une escadrille de valeur placée sous les ordres d’un chef éminent, le capitaine Laurens.
Voici d’abord les citations qui ont valu à la V. B. 101 la fourragère :
«  11 Février 1916. –Escadrille ayant toujours donné les preuves d’un grand courage et d’un parfait esprit de devoir. Est parvenue en très peu d etemps, sous l’impulsion de son chef, le capitaine Laurens, à exécuter des bombardements de nuit collectifs et parfois dans des circonstances difficiles, en particulier dans la nuit du 18 janvier 1916 où 6 appareils ont pris leur vol »
« 30 Janvier 1917. –A fait preuve dans l’exécution de ses opérations de bombardement de nuit d’une haute conception du devoir et d’un entier dévouement. Vient d’exécuter, malgré des circonstances atmosphériques défavorables, tous effectifs au complet, sous le commandement du capitaine Laurens, chef d’une rare énergie et d’un courage exceptionnels, 76 expéditions de bombardement de nuit au cours desquelles il a été lancé sur les organisations de l’ennemi près de 5.000 obus de grand puissance »
Ces deux témoignages de gloire avaient pour conséquences cet ordre du Grand Quartier général :
« L’escadrille V. B. 101, deux fois citée à l’ordre de l’armée pour sa brillante conduite devant l’ennemi, aura droit au port de la fourragère. »
Ces documents officiels prouvent la valeur de l’unité. Ils indiquent que nous devons ladmirer, mais leur laconisme ne permet pas de donner à notre admiration toute l’ampleur à laquelle a droit la V. B. 101.
· * *
Donnons d’abord l’historique de cette escadrille.
Jusqu’au 1er janvier 1915, elle se nomma la V. 14. C’est l’une des doyennes de l’aviation française. Elle avait pris part aux manœuvres de l Est et du Sud-Ouest en 1912 et 1913. Dès les premiers jours de la mobilisation, sous les ordres du lieutenant Mouchard, elle était allé en Belgique.
Du 2 Août 1914 au 24 février 1915, elle effectuait sous le commandement de ce valeureux chef 350 reconnaissances ou réglages de tir sur lennemi, 280 avions lançaient 1.950 obus sur les objectifs adverses.
Le 24 février 1915,le lieutenant Mouchard et son passager, le sergent Maillard, tobaient au champ d’honneur en efectuant un vol de nuit. Pris dans une bourrasque de neige, leur appareil s’anéantissait en flamme sur le sol.
Du 24 février ai 1er novembre 1915, la V. B. 101 se spécialise dans les bombardements sous le commandement du capitaine Villermoz et du capitaine Féquant.
C’est l’époque héroïque des expéditions de grands raids sous la belle impulsion du commandant Roisin et du lieutenant de vaisseau Cayla : Ludwighafen (27 mai 1915) où 18 appareils exécutèrent une randonnée de plus de 400 kilomètres en territoire ennemi, Carlsruhe (15 juin 1915) par 23 avions, Dillingen (25 août 1915), Saarbruck (6 septembre 1915), Trèves (13 septembre 1915). Chaque fois, la vaillante V. B. 101 est à l’honneur. 180 avions lancent 1.250 obus sur ces objectifs lointains.
Du 1er novembre 1915 jusqu’à ce jour, lescadrille « as » du bombardement se spécialise dans les attaques de nuit sous le commandement du capitaine Laurens.
Elle prend une part active à la bataille de Verdun, à celle de la Somme et à la retraite des Allemands, criblant de projectiles les organisations ennemies. Plus de 850 avions déversent sur l’ennemi pendant cette période plus de 10.000 obus d’un poids total de 100 tonnes environ.
En résumé : 400 missions de reconnaissance ou de réglage de tir ; 1.500 missions de bombardement au cours desquelles plus de 120 tonnes d’explosifs sont lancés, tel est le bilan de travail sffectué par la V. B. 101.
Avant de parler plus longuement de l’effort accompli, rendond un pieux hommage à ses héros tombés au champ d’honeur :
Lieutenant Mouchard
Sergent Maillard
Sergent Ancelin
Caporal Corroenne
Lieutenant Malcor
Adjudant Thevenard
Caporal Lescuyer.
Et aux braves restés entre les mains de lennemi :
Commandanr Roisin
Commandant de Goys.
Adjudant Laux
Sergent Chevalier,
Sergent Gotlacher,
Caporal Servies
Adjudant Aullen,
Sergent Leguiller,
Caporal Delaunay
Sous-lieutenant Barès.
Tel fut jusqu’à ce jour le déchet lugubre de l’escadrille. Nous y joindrons le sous-lieutenant Partridge, grièvement bléssé, dont nous parlerons ci-dessous.
* * *
Le capitaine Laurens, chef de l’unité, est sans aucun doute l’un des plus remarquables et des plus vaillants pilotes de l’armée française. Dès le début de la guerre, il se signala par ses reconnaissances hardies, ses réglages téméraires et ses bombardements efficaces.
Il avait compris l’importance que devait prendre l'attaque nocturne. A partir du mois d’octobre 1914, il commençait des expériences dans ce sens. Mais ses expériences, il les faisait au-desus de lennemi. Il ne se contentait pas de vols sur aérodrome. Et chaque nuit, pout mettre au point ses dispositifs, pour encourager les autres pilotes à l’imiter, il s’envolait dans les ténèbres et allait répandre l’effroi et la terreur parmi les bivouacs et cantonnements adverses.
Ayant réalisé ses désirs, mis au point ses inventions, il était alors envoyé au Camp Retranché de Paris pour s’y occuper spécialement de l'aviation nocturne. Et à la tête de son escadrille 397, il allait exécuter de nombreuses expéditions de nuit en territoire ennemi, bombardant les gares de Chauny, Noyon, Tergnier, Laon, l’usine électrique de Beautor qui fournissait le courant dans les fils de fer barbelés au moment de notre attaque.
Le seul désir du capitaine Laurens était de reprendre vite sa place au front, à la tête d’une escadrille. On ne pouvait mieux faire qu’en lui confiant la V. B. 101. Par les résultats merveilleux obtenus le capitaine Laurens a prouvé sa reconnaissance.
Ce chef est de la race des de Beauchamp. C’est un grand, très grand héros. Et c’est avec tristesse que nous constatons qu’il faille attirer l’attention sur lui alors que son nom devrait jouir d’une célébrité mondiale, rappelée fréquemment par le communiqué.
Nous ne citerons pas tous les seconds du capitaine Laurens. La censure ne nous le permettrait pas. Mais nous devons une mention particulière au sous-lieutenant Partridge. Sergent mécanicien au début de la guerre, il devint pilote par un prodige d’énergie, de volonté … et de valeur.
En même temps qu’il assurait son délicat service auprès des avions de l’escadrille, il passait les rares loIsirs dont il disposait à apprendre à voler et ses épreuves de brevet, ce n’est pas sur un aérodrome quil les pasa, mais au-dessus de l’ennemi, en allant faire des bombardements. Le fait est assez rare pour que sa beauté soit citée en exemple.
Aviateur militaire, Partridge a pris part à tous les bombardements les plus importants. Il est le seul à avoir accompli les plus longs bombardements exécutés en groupe.
En ce moment, il souffre sur un lit d’hôpital. Le 11 mars dernier, il était victime d’un très grave accdent. Son appareil ayant pris feu, il s’écrasait à terre. Partridge relevé dans un état lamentable resta trois jours entre la vie et la mort. Ilavait les jambres brisées. L’amputation semblait indispensable, mais grâce aux soins de l’émient docteur Carel on put l’éviter et toute complication semble écartée. Au milieu de ses atroces souffrances, le malheureux Partridge conserva toujours sa lucidité d’esprit et son seul regret était de ne pouvoir participer à la poursuite des Boches en retraite.
Tels sont deux des principaux champions de la V. B. 101. La noblese de leur caractère, leur héroïsme donnent une idée de ce que peuvent être leurs collaborateurs, heureux de servir sous les ordres de tels chefs. Nous aurons l’occasion de reparler plus longuement de ces deux as du bombardement.
· * *
Pour indiquer au lecteur de façon saisissante le travail effectué par la V. B. 101.
(5 lignes censurées)
(64 lignes censurées)
On ne peut rêver plus grande activité dans une formation quelconque. Ce qui prouve qu’avec un chef de valeur, payant de sa personne, donant toujours l’exemple, on obtient aisément le maximum de rendement. Oui, mais…
* * *
Donnons enfin quelques renseignements sur l’efficacité de quelques-uns de ses bombardements.
Le 10 octobre 1916, à la suite du bombardement de nuit effectué par nos avions un incendie très important et de très graves courts-circuits se sont déclarés en gare de Saint-Quentin.
Le 4 janvier 1917, trois violents incendies et plusisurs explosions se sont produits au dépôt de matériel et de munitions au nord-ouest de Guiscard.
Le 25 janvie 1917. Extrait d’un interrogatoire de deux officiers aviateurs allemands capturés : « Un important dépôt de munitions situé en gare de Ham a fait explosion dans la nuit du 25 janvier à la suite d’un bombardement par avions. Les explosions ont duré toute la nuit et une partie de la matinée du 26 janvier. Le 9 février 1917, un violent incendie accompagné d’explosions s’est déclaréaux sines de Chauny. »
Le 10 février, grâce à une visibilité exceptionnelle un grand nombre des 262 obus lancés sur les gares de Ham et de Tergnier ont été placés au but (3.550 kilos dexplosifs).
Le 14 février, lors du bombardement des usines Japy à l’est de Tergnier, plusieurs explosions très fortes et de nombreusex courts-circuits ont été observés sur toute l’étendue des usines.
Le 5 mars enfin, le résultat du tir a été pariculièrement satisfaisant. Grâce aux 3.130 kilos de projectiles lancés, les hangars d’aviation de Varesnes et les bâtiments du château des Essarts ont été sérieusement endommagés.
* * *
Rappelons en terminant que la V. B. 101 est appelée toujours là où une offensive a besoin d’être aidée par l’appui de nos bombardiers. Elle est légendaire. C’est ainsi qu’elle a coopéré de la façon la plus efficace au rejet des Boches vers la Somme et qu’en plus de ses opérations offensives, elle s’est livrée à des reconnaissances nocturnes du plus grand intérêt pour situer les positions de l’adversaire et signaler les localités incendiées par lui dans sa fuite.
Tels sont nos bombardiers, les as ignorés !
Jacques Mortane

 Une escadrille à la fourragère  Une escadrille à la fourragère  Une escadrille à la fourragère   Une escadrille à la fourragère

lga 21 9m


 Escadrille 101

Escadrille 102

Escadrille 103

Escadrille 104

Escadrille 105

Escadrille 106

Escadrille 107

Escadrille108

Escadrille 109

Escadrille 110

Escadrille 111

Escadrille 112

Escadrille 113

Escadrille 114

Escadrille 115

Escadrille 116

Escadrille 117

Escadrille 118

Escadrille 119

Escadrille 120

Escadrille 121

Escadrille 122

Escadrille 123

Escadrille 124

Escadrille 125