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Cordonnier, Antoine.

Né le : 17 janvier 1892 à Roubaix (59).

Mort le : 28 juillet 1918 à Arcy Ste Restitue (02).

Profession avant la mobilisation : constructeur d’avion.

Passé à l'aviation le : 29 avril 1916.

Brevet militaire le : 8 août 1916.

Parcours : 3e génie, 22e section d’infirmiers militaires.

Affectations : N 57, SPA 15 .

5 victoires, 1 combat non homologué.


Antoine Pierre Jean Marie Joseph Cordonnier est né le 17 janvier 1892 à Roubaix, dans le Nord, dans un milieu aisé puisque son père et son oncle sont tous deux des industriels. Il grandit dans une famille nombreuse et catholique : son père était dans sa jeunesse zouave pontifical, tout comme l’était un des frères de sa mère. Soumis à l’influence familiale, le jeune Antoine, un grand gaillard pour l’époque (1.80 m) est attiré à la fois par le métier des armes et par la religion. Scolarisé au lycée catholique Notre Dame des Victoires à Roubaix, réputé pour son enseignement technique, Antoine Cordonnier le quitte sans son certificat d’études mais avec un bon niveau scolaire général. Il trouve vraisemblablement un emploi chez un des nombreux constructeurs aéronautiques, artisans qui foisonnent à la Belle Epoque, si l’on en croit sa fiche de recensement militaire datant de 1912 où est notée comme profession « constructeur d’avions ». Son entrée sous les drapeaux est retardée car il obtient un sursis d’incorporation pour études : il décide d’entrer dans les ordres et rejoint le noviciat des pères rédemptoristes qui se trouve en Hollande en raison de l’interdiction des congrégations religieuses par le gouvernement de la République.

Il s’y trouve toujours quand éclate la guerre et rejoint immédiatement la France, où il va être incorporé le 21 août 1914 comme simple sapeur de 2e classe au 3e régiment du génie stationné à Arras. Après y avoir fait ses classes, il est affecté le 21 octobre 1914 à la 22e section d’infirmiers militaires, rattaché à la 152e division d’infanterie, et va passer plusieurs mois à porter secours aux combattants, en France durant la bataille de la Marne, puis au nord du front en Belgique où stationne son unité à partir du 26 avril 1915.

De sa garnison de Dunkerque il voit les appareils français et britanniques stationnant sur le terrain de St Pol sur Mer, et tout particulièrement l’escadrille MS 26 dont est membre Roland Garros, qui remporte au printemps 1915 quelques victoires aériennes sur son Morane équipée d’une mitrailleuse non synchronisée, tirant à travers l’arc de l’hélice dont les pales sont équipées d’un blindage. Cordonnier constate que l’hélice ainsi équipée voit sa performance aérodynamique réduite et il a l’idée d’un mécanisme original, fait d’un petit blindage amovible sortant du capot moteur juste devant la mitrailleuse pour en dévier les balles, et dont le mouvement de sortie est actionné par le mécanisme de l’hélice, quand une des pales arrive devant le champ de tir de la mitrailleuse. Comme il le précise dans sa correspondance ; « Mon pare-balles est un gros perfectionnement car il rend à l'aéro les 5 km/h qu'il perdait avec les pares balles Garros. » Un brevet est ainsi déposé en son nom et celui du commandant Cadroy, chef du génie de Dunkerque, le 10 septembre 1915. Des tests satisfaisants sont effectués localement, et un rapport est envoyé au ministère de la guerre. Sans résultat… Cependant, peut-être en compensation, Antoine Cordonnier voit accepter sa demande de passage dans l’aviation qu’il rejoint officiellement le 1er mars 1916.

Il entre alors dans le circuit des écoles de pilotage et obtient son brevet de pilote militaire à Avord en août 1916 ainsi que les galons de caporal. Placé en attente au Groupement des Divisions d’Entrainement en novembre suivant, ce n’est que le 16 février 1917 qu’il peut gagner le front à l’escadrille N 57 stationnant alors à Vadelaincourt dans le secteur de Verdun. Quatre mois après son arrivée, il remporte sa première victoire en détruisant un Drachen. Promu au grade de sergent, il se distingue par les nombreuses missions d’attaque au sol qu’il réalise jusqu’au 5 février 1918 où, promu au grade de sous-lieutenant, il est muté à la SPA 12, une autre unité du GC 13 à laquelle est rattachée la N 57.

Le GC 13 en entier va se déplacer dans l’urgence à Beauvais-Tillé le 30 mars 1918 pour faire face aux offensives allemandes du printemps, où Cordonnier repart dans des missions de mitraillage au sol de troupes ennemies mais obtient également sa 2e victoire homologuée contre un biplace. Il en remportera deux autres les 20 avril et 4 mai et vole désormais avec une flamme du sacré-cœur dans son appareil, comme le fait l’autre as séminariste Bourjade. Il attribue à cet oriflamme la protection divine dont il dit bénéficier dans sa correspondance à ses proches, et qui se manifeste par une 5e victoire homologuée le 8 juillet 1918 en venant au secours d'un groupe de Breguet 14 attaqués par huit chasseurs dont il descend l’un d’eux mais a fort à faire pour échapper aux sept autres.

Sa chance l’abandonne cependant le 28 juillet 1918. Décollant d’Arcy-Ste-Restitue (Aisne) dix minutes après une patrouille de SPAD de son escadrille, sans doute retardé par un problème mécanique, il ne reviendra pas se poser, probablement abattu par une patrouille de 4 Fokker D VII aperçue sur le secteur. Sa dépouille sera retrouvée et il repose désormais au cimetière militaire de Château-Thierry.


1

16 avril 1917

N 57

Ballon

S. Bois des Grands usages

 

Cordonnier (Antoine-Pierre-Jean-Marie-Joseph), caporal pilote, 1er groupe d'aviation, escadrille N. 57, matricule 2393 : a fait preuve depuis son arrivée à l'escadrille des plus belles qualités de bravoure et de sang-froid. Se propose comme volontaire pour toutes les missions difficiles et périlleuses. Le 16 avril 1917, a attaqué un drachen à 200 mètres d'altitude et a réussi à l'abattre en flammes, malgré un feu très nourri de mitrailleuses et d'artillerie.

 

Cordonnier (Antoine), mle 1175, sergent au 3e rég du génie, pilote à l'escadrille N 57 : pilote d'un remarquable sang-froid et d'un dévouement absolu. Le 16 août 1917, loin dans les lignes ennemies et a très faible altitude a bombardé un train avec succès. A effectué un second bombardement dans la même journée et a mitraillé les cantonnements ennemis au retour de ces deux expéditions.

 

Cordonnier (Antoine-Pierre-Jean), mle 1175, sergent au 8e rég. du génie, pilote à l'escadrille N 57 : le 5 septembre 1917 est parti de nuit sur un appareil de chasse pour effectuer un bombardement dans les lignes ennemies. S’est acquitté de sa mission avec un rare sang-froid. Est descendu à 400 mètres au-dessus de son objectif et a réussi à faire exploser un important dépôt de munitions.

2

30 mars 1918

SPA 15

Biplace

N. Montdidier

Avec S/Lt Guérin et S/Lt Bernard (SPA 57)

3

20 avril 1918

SPA 15

Rumpler C

N.E. Montdidier

Avec S/Lt Guérin

4

4 mai 1918

SPA 15

Avion

N.E. Montdidier

 

Cordonnier (Antoine - Pierre-Jean-Marie), mle 2393, sous-lieutenant, détaché du 3e génie, à l'escadrille... : pilote de chasse d'une habileté, d'un dévouement et d'une bravoure exemplaires- Le ... a abattu en flammes son quatrième avion ennemi.

5

8 juillet 1918

SPA 15

Chasseur

Vierzy

 

Cordonnier (Antoine-Pierre), sous-lieutenant à titre temporaire (active) au 3e rég. du génie . Pilote aviateur : officier d'un mérite exceptionnel, modèle de bravoure et de dévouement. Dans l'aviation de chasse depuis 18 mois s'est constamment dépensé avec abnégation. Au cours des dernières opérations s'est particulièrement distingué dans des récents combats quotidiens très durs, et des attaques fréquentes au sol des rassemblements ennemis. A remporté récemment sa cinquième victoire en abattant en flammes un avion allemand dans ses lignes. Sept fois cité à l'ordre.

 

 Gros plan sur l’insigne de la SPA 15 dit « casque de Bayard »


 


 cordonnier p

 Clément André     Clément André

avion N 57,  avion SPA 15