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Coiffard, Michel. Né le : 16 juillet 1892. Mort le : 29 octobre 1918. Profession du père : employé de chemin de fer. Profession avant la mobilisation : ?. Passé à l'aviation en : janvier 1917. Brevet militaire en : juin 1917. Parcours : 13e chasseurs à pied. Affectations : SPA 154. 34 victoires, 5 combats non homologués. Michel, Joseph, Marie Coiffard naît à Nantes le 16 juillet 1892 dans un contexte familial difficile puisque son père, employé des chemins de fer, quitte sa mère à sa naissance. Elle se remarie et s’installer à Paris où le jeune garçon grandit avec un demi-frère et une demi-sœur née après lui. Devenu apprenti-chaudronnier et décrit par des témoins comme une force de la nature, le jeune homme décide de s’engager dans l’armée avant d’avoir accompli son service militaire, et se retrouve incorporé à la fin 1910 comme simple soldat au 35e régiment d’artillerie.
Il effectue ses classes en France et connaît dès le début des difficultés avec la discipline qui lui valent plusieurs jours d’arrêt et même de prison. En juillet 1911, il est muté au 5e groupe autonome d’artillerie d’Afrique en Tunisie puis passe au 4e groupe du Maroc où les punitions continuent… Mais quand au mois de mai 1912 des rebelles attaquent la ville de Fez où il est stationné, le soldat Coiffard combat avec une grande bravoure. Ses ennuis disciplinaires disparaissent et il est récompensé en décembre 1912 par la distinction de soldat de 1ère classe, puis est nommé brigadier en novembre 1913. Quand éclate la guerre il est rapidement muté en France au 13e régiment d’artillerie de Vincennes, où il est promu maréchal des logis dès les premières semaines du conflit. Il combat avec une rare bravoure en recevant plusieurs blessures durant l’année 1915 et la médaille militaire, puis en février 1916 obtient à sa demande une mutation au 13e bataillon de chasseur à pied qui est l’élite de l’infanterie française. Il s’y distingue de nouveau en août 1916 lors de la bataille de la Somme mais les multiples blessures qu’il reçoit le rendent inapte au combat d’infanterie. Il se porte alors volontaire pour l’aviation et, après sa convalescence intègre les écoles de pilotage en janvier 1917, d’où il ressort breveté et affecté à l’escadrille N 154 nouvellement créée fin juin 1917, volant sur Nieuport 24. Il s’y bat avec autant de bravoure que dans les tranchées et espère bien devenir un as, rêvant d’une gloire et d’une Légion d’honneur que les tranchées ne lui ont pas données. Malheureusement pour lui, les performances de son appareil et les occasions de combat ne lui permettent pas d’accéder à ce rêve. Alors que son escadrille, intégrée à la division aérienne, est rééquipée de SPAD, il atteint partiellement son rêve en étant promu au grade de sous-lieutenant en septembre 1917 et fait chevalier de la Légion d’honneur en février 1918, mais il reste un pilote de chasse obscur avec seulement 3 victoires aériennes. Il aspire à devenir un grand as mais cet objectif lui paraît hors d’atteinte… Toutefois, les offen-sives allemandes du printemps 1918 et la chasse aux Drachen, les ballons captifs allemands, vont lui en donner l’opportunité. C’est son chef d’escadrille, le capi-taine Lahoulle, qui initie les pilotes à ce sport dangereux. Les Drachen sont en effet une proie facile car constituant une cible statique ; qui plus est il y en a toujours sur le front. Mais ils sont aussi un objectif très dangereux à atteindre, car toujours protégés par une forte DCA voire par des chasseurs postés à haute altitude. Mais Coiffard a du courage à revendre pour affronter le danger et ne montre aucune hésitation à plonger dans une muraille de feu. Il abat son premier Drachen le 30 juin 1918, puis 5 autres plus un avion dans les deux semaines qui suivent, portant son score à 9 la veille de l’ultime attaque allemande le 15 juillet 1918. L’honneur du
communiqué, réservé aux pilotes ayant atteint les 10 victoires, est proche… Il va se surpasser pendant la bataille et durant la contre-attaque sur la Marne, puisqu’il abat 11 nouvelles « saucisses » et 2 avions du 15 juillet au 6 août, pour beaucoup en compagnie de son équipier, l’adjudant Jacques Ehrlich, dont il met les nerfs à rude épreuve. La presse parle des deux hommes qui font brûler les saucisses allemandes « comme paille au soleil ». Coiffard a atteint son but : il est désormais célèbre. Son score augmente à une vitesse jamais atteinte : il est à 25 victoires au 1er septembre, à 32 en octobre… Il laisse filtrer dans la presse qu’il a bien mérité la croix d’officier de la Légion d’honneur dont il convoite le traitement et envoie sa photo dédicacée à la presse régionale nantaise, son pays natal, pour se faire connaître. Il ne verra pas l’armistice : le 28 octobre 1918, volant à la tête d’une patrouille de 11 appareils, il repère un groupe de 5 Fokker et passe à l’attaque. Seul un équipier le suit… Coiffard, après avoir abattu un Fokker, succombe dans la mêlée à deux contre quatre d’une balle qui lui traverse le dos, ayant la force de poser son SPAD dans les lignes françaises où il expire. Il était titulaire de 34 victoires aériennes dont 24 Drachen, la plupart obtenues en à peine trois mois, succombant à deux semaines de la fin des combats, le jour où sa croix d’officier de la Légion d’honneur lui est décernée.
COIFFARD (Michel), (15 citations), sous-lieutenant pilote-aviateur. S'était spécialisé dans la chasse aux dracheri et comptait 32 victoires. Au cours d'une patrouille, le 28 octobre 1918, il tombait glorieusement après avoir soutenu une vaillante lutte contre un groupe de fokkers, à l'âge de 26 ans. Citation (Officier de la Légion d'honneur) : Officier d'une énergie farouche et d'une bravoure incomparable. Au Maroc, s'était déjà fait remarquer par son audace. Dans la campagne actuelle, a servi successivement dans l'artillerie, l'infanterie et l'aviation, forçant partout l'étonnemenj, et l'admiration par son mépris de la mort et son admirable esprit de sacrifice. Dans l'aviation de chasse, sa volonté de vaincre lui a fait accomplir une série d'exploits avec une régularité et une rapidité qui n'ont jamais été égalées. A remporté 52, victoires officielles, dont 21 en trois mois, 3 blessures. Médaille militaire et chevalier de la Légion d'honneur pour faits de guerre. Quinze citations. [Guerre de 1914-1918. Tableau d'honneur. Morts pour la France, 1921] Spa 155
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